avril 28, 2024

Buzz l’Éclair

Titre Original : Lightyear

De : Angus MacLane

Avec les Voix Originales de Chris Evans, Keke Palmer, Peter Sohn, Taika Waititi

Année : 2022

Pays : Etats-Unis

Genre : Animation

Résumé :

La véritable histoire du légendaire Ranger de l’espace qui, depuis, a inspiré le jouet que nous connaissons tous. Après s’être échoué avec sa commandante et son équipage sur une planète hostile située à 4,2 millions d’années-lumière de la Terre, Buzz l’Eclair tente de ramener tout ce petit monde sain et sauf à la maison. Pour cela, il peut compter sur le soutien d’un groupe de jeunes recrues ambitieuses et sur son adorable chat robot, Sox. Mais l’arrivée du terrible Zurg et de son armée de robots impitoyables ne va pas leur faciliter la tâche, d’autant que ce dernier a un plan bien précis en tête…

Avis :

La franchise Toy Story est relativement lucrative, puisqu’à chaque film, les recettes ont été positives et n’ont fait qu’augmentées. Pour preuve, le quatrième opus a permis d’engranger près de 1,073 millions de dollars. Forcément, avec une telle poule aux œufs d’or, Pixar n’allait pas laisser tomber dans l’oubli son petit bébé qui attire toujours autant les foules. De ce fait, plutôt qu’une énième suite (d’autant plus que le quatrième film résonnait comme des adieux), les studios ont préféré faire un spin-off autour du personnage de Buzz l’Eclair. Lightyear, dans son titre original, propose alors de ne plus voir le personnage comme un jouet, mais comme le héros du film préféré d’Andy, à savoir un véritable ranger de l’espace, qui va s’obstiner à réussir une seule et même quête, retourner sur sa planète d’origine. Conçu pour les salles en Imax, que vaut vraiment ce film d’animation ?

D’entrée de jeu, le film nous place au cœur de l’action. On y voit Buzz et son équipe qui explore une planète inconnue pour bâtir une colonie. Mais malheureusement, elle se révèle être inhospitalière, et au moment de partir, le vaisseau connait une avarie, s’écrase et l’équipage se réveille, devant alors construire le nécessaire pour survivre. Cette mise en bouche est très impressionnante, car elle met en avant toutes les qualités techniques du film. La première chose qui frappe, c’est la beauté formelle de l’animation. Les décors sont absolument sublimes et l’animation est tout simplement dingue. Outre les personnages, qui ne sont plus des jouets, la planète est magnifique et l’ensemble ressemble presque à un véritable film de science-fiction. Il faut ajouter à cela une action qui ne s’arrête quasiment jamais, et le réalisateur a trouvé une bonne façon de nous happer dans son long-métrage.

« Le film d’aborder alors la mort des proches. »

Par la suite, le film va faire un bond en avant, avec des humains qui se sont habitués à vivre sur cette planète, créant une véritable ville, où tout un chacun essaye de construire un cristal d’hyper vitesse pour retourner sur la planète Terre. On assiste alors aux essais, mais à chaque fois que Buzz fait le test, les quatre minutes passées dans l’espace correspondent à quatre ans sur la planète. Obstiné et désireux d’aider la communauté, Buzz va continuer ses tests, jusqu’à voir disparaître sa meilleure amie, qui meurt en lui laissant un message touchant. Le film d’aborder alors la mort des proches, et mais aussi et surtout le fait que nous sommes tous éphémère. Un thème à la fois émouvant et très adulte, qui permet de placer plusieurs niveaux de lecture au long-métrage. C’est malin, et cela donne un fond à cette aventure épique.

Epique, car par la suite, le film va raconter comment Buzz va devoir protéger son cristal, faire équipe avec des bras cassés (dont la petite-fille de sa meilleure amie) et faire face à une nouvelle menace, Zurg et ses robots. Ne laissant aucune minute de répit, le film va alors aligner les séquences d’action, jouant comme d’habitude chez Pixar, avec des thèmes intelligents, tout en proposant un spectacle à la fois drôle et malin. Ainsi, chaque personnage aura une fonction bien précise, véhiculant un message particulier. Izzy veut ressembler à sa grand-mère et la rendre fière, malgré sa phobie de l’espace. Elle symbolise alors le dépassement de soi. Buzz va apprendre auprès de cette équipe dysfonctionnelle, devant alors faire confiance et pardonner ses erreurs. Mo va devoir prendre confiance en lui en trouvant son rôle dans tout ça. Quant à Darby, elle démontre que l’âge n’est pas un frein.

« Le film trouve alors un bon équilibre entre l’action et l’humour. »

Tout ce petit monde va apprendre à vivre ensemble pour s’en sortir, et cela donne lieu à de belles séquences, mais aussi un joli message, mettant en avant la cohésion et la confiance. Il faut ajouter à cela l’atout majeur du film, Sox, le chat robot, qui est le plus drôle, le plus attachant, et celui qui va créer du lien entre les personnages. Sous ses airs un peu apathiques, ce chat symbolise le cœur de l’équipe, à la fois la voix de la raison, et la raison de se battre. Le film trouve alors un bon équilibre entre l’action et l’humour, ne tombant jamais dans une comédie lourdingue à destination des enfants. Par exemple, il n’y a point de rot ou de pet, et la seule allusion à cela est très drôle. De ce fait, il en ressort une réelle finesse et belle intelligence dans l’écriture.

Néanmoins, tout n’est pas parfait dans ce film. Le final est tout de même très attendu, même si on aura une surprise sur l’identité du méchant se cachant derrière les traits de Zurg. Le problème va provenir d’un sous-texte rabâché depuis des lustres sur les films de science-fiction, l’espace-temps et les continuums spatio-temporels, permettant alors de jouer sur les temporalités et le vieillissement des personnages. On a déjà vu cela plusieurs fois, et si ici, c’est amené de façon très simple, tout en symbolisant un combat contre soi-même et amenant des réflexions sur ce qu’est la vie, on reste un peu perplexe sur la facilité d’écriture et le manque de charisme de l’antagoniste. De plus, le film accumule des scènes post-génériques (trois) qui ne sont pas très utiles, et promettent, peut-être une suite, qui ne serait pas vraiment nécessaire.

Au final, Buzz l’Eclair se révèle être tout de même une bonne surprise. Si on aurait pu croire que Pixar capitalise sur ses figures cultes, le studio n’en oublie pas pour autant de créer une véritable histoire et de fournir un joli background. Ici, Buzz n’est pas un jouet maladroit, mais bel et bien un ranger de l’espace doué, possédant des démons, comme tout un chacun. Le film possède alors plusieurs niveaux de lecture et se fait plus intéressant que prévu, tout en jouant bien avec les codes du film de science-fiction. Bref, un bon film, distrayant, drôle et plutôt intelligent dans ses thèmes.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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