Titre Original : Kimetsu no Yaiba
D’Après une Idée de : Koyoharu Gotouge
Avec les Voix Originales de Natsuki Hanae, Akari Kito, Nobuhiko Okamoto, Kana Hanazawa
Pays : Japon
Nombre d’Episodes : 26
Genre : Fantastique
Résumé :
Tout bascule le jour où Tanjiro retrouve sa famille massacrée par un démon. Nezuko, l’une de ses petites sœurs, est la seule survivante mais elle a aussi été transformée en démon…
Avis :
En France, le manga est en train de tout casser. Que ce soit chez un public plutôt jeune ou chez les adultes, force est de constater que depuis vingt ans maintenant, le manga prend une place prépondérante dans la pop culture. Comment expliquer un tel phénomène ? Pourquoi le manga dépasser-t-il la bande-dessinée ou le comics ? Il suffit peut-être de regarder deux choses élémentaires, le prix du manga seul (même si une série comme One Piece coûtera forcément plus chère qu’une série en trois tomes en BD à la longue) et l’omniprésence des animés qui offrent une autre alternative à la lecture. Parmi les succès les plus populaires du moment, on peut citer Jujutsu Kaisen, Mashle, ou encore Demon Slayer. Et c’est sur ce dernier que l’on a posé nos yeux en premier, notamment car il s’est payé une sortie au cinéma via un condensé de sa seconde saison.
L’histoire nous plonge aux côtés de Tanjiro, un jeune homme bien sous tous rapports, mais qui, en revenant de la ville, retrouve sa famille massacrée par des démons, et sa sœur, Nezuko, est devenue un monstre sanguinaire. Il arrive à la capturer et la protéger des pourfendeurs, dont le métier est de zigouiller les démons. Tanjiro rejoint alors l’école des pourfendeurs, et il est bien décidé à retrouver Muzan, le maître des démons, pour lui prendre un peu de son sang afin de potentiellement guérir sa sœur. Mais son chemin va être parcouru d’embûches et de démons virulents. Le pitch est assez simple, puisqu’il s’agit d’un Shonen assez classique, où le héros va évoluer tout en gardant ses valeurs saines. Même si l’on n’est pas dans un tournoi avec moultes personnages, on est dans une narration classique, mais qui s’avère efficace et attachante.
Attachant grâce à son héros principal, Tanjiro. Le personnage est quelqu’un de combattif, jovial, empathique avec les autres, et surtout altruiste. Il va tout faire pour sauver sa sœur, et sa formation, éreintante, ne va jamais lui faire baisser les bras. En ce sens, il est un héros dans son sens le plus noble. Il n’a pas une once de méchanceté en lui, et même lorsqu’il rencontre des démons, il ne peut s’empêcher d’éprouver de la pitié. De ce fait, il est très facile de s’identifier à ce personnage, et à vouloir la réussite totale de sa quête. Bien entendu, les personnages secondaires seront aussi importants, et remplissent des fonctions que l’on connait tous. Ainsi, Zenitsu sera le clown de service un peu dragueur, mais qui cache une puissance incroyable. Inosuke sera le bourrin de service un peu débile, mais qui révèlera un grand cœur.
Quant à Nezuko, elle sera touchante par sa malédiction et son courage. On pourra néanmoins apporter un petit bémol concernant les démons, ainsi que sur la longueur de cette première saison. En premier lieu, les méchants sont assez originaux, et possèdent des pouvoirs à la fois effrayants et parfois incongrus. On pense à cette démone qui balance des ballons à une vitesse folle, et à son acolyte qui utilise des flèches pour changer la direction des mouvements. On aura aussi droit à des moments assez intéressants qui puisent leurs idées dans le folklore nippon, à l’instar de ce démon qui tape sur des tambourins incrustés dans son corps. Puis il y aura des passages touchants, comme cette famille démon-araignée qui cache un lourd secret, évoquant dès lors les violences conjugales. Bref, le bestiaire est assez riche et on sent bien que l’on est dans un shonen à travers cela.
En fait, il suffit de transposer les participants d’un tournoi, avec divers looks et pouvoirs, à des démons qui font du mal aux humains. Il est dommage que Muzan, le chef des démons, ne sont que si peu exploité (hormis sur le dernier épisode) et ne semble pas posséder un charisme de folie, tout comme le chef des piliers, ces pourfendeurs surpuissants qui veulent aller buter du démon majeur, que l’on nomme des lunes. L’autre point un peu négatif de cette première saison provient de son nombre d’épisodes. Vingt-six est peut-être une norme, mais on sent que sur la fin, ça tire un peu, notamment lorsque Tanjiro et ses amis récupèrent dans le quartier général. On a au moins cinq épisodes là-dessus et on sent que ça traine la patte pour rentrer dans un cahier des charges préétabli.
Fort heureusement, cette langueur ne dure que le temps de quelques épisodes, et on sent qu’il n’y a pas trop de passages filler qui ne servent à rien. Et le tout est largement sauvé par l’animation qui est assez impressionnante. Si l’on peut reprocher à certains animés de n’être que des images fixes qui défilent de gauche à droite (ou l’inverse), comme on a pu le voir sur la première saison de Valkyrie Apocalypse, ici, chaque épisode regorge de petites trouvailles visuelles, et on va ne prendre plein les mirettes. Les attaques spéciales de Tanjiro, qui manie le domaine de l’eau, sont sublimes, et il y a des choix de mise en scène qui sont judicieux, donnant de la puissance aux coups et aux attaques. Rares sont les mangas qui mettent une petite tarte derrière la nuque en matière d’animation, surtout quand ça ne sort pas au cinéma.
Au final, cette première saison de Demon Slayer est une petite réussite, même si on reste sur un schéma classique de Shonen, avec son héros charismatique et pur, sa quête de rédemption et ses adversaires et acolytes hauts en couleurs. Mais la relation forte entre ce frère et sa sœur, les méchants très méchants, le côté sanglant du dernier épisode et l’animation superbe en font un animé intéressant à plus d’un titre, et l’on peut aisément comprendre son succès.
Note : 15/20
Par AqME