avril 29, 2024

Johnny English Contre-Attaque

Titre Original : Johnny English Strikes Again

De : David Kerr

Avec Rowan Atkinson, Ben Miller, Olga Kurylenko, Emma Thompson

Année : 2018

Pays : Angleterre

Genre : Comédie, Espionnage

Résumé :

Cette nouvelle aventure démarre lorsqu’une cyber-attaque révèle l’identité de tous les agents britanniques sous couverture. Johnny English devient alors le dernier espoir des services secrets. Rappelé de sa retraite, il plonge tête la première dans sa mission : découvrir qui est le génie du piratage qui se cache derrière ces attaques. Avec ses méthodes obsolètes Johnny English doit relever les défis de la technologie moderne pour assurer la réussite de sa mission.

Avis :

S’il y a bien un héros de cinéma qui est souvent parodié, c’est James Bond. Il faut dire que le personnage est tellement stéréotypé qu’il se prête à merveille à des boutades en tout genre, lui gardant parfois son aspect bel homme, ou le ridiculisant dans des situations grotesques. On se souvient encore de la trilogie Austin Powers, mais au peut aussi citer Johnny English. Le premier opus était sorti en 2002, et il permettait à Rowan Atkinson de sortir de son rôle récurrent de Mr. Bean. Néanmoins, malgré tous ses efforts, difficile d’oublier le personnage qui l’a fait connaître, et de ce fait, on retrouve certaines mimiques qui ont fait le succès de l’acteur. Le film va bien marcher au box-office, mais il faudra attendre quasiment dix ans pour voir une suite, puis encore sept ans pour obtenir une trilogie avec Johnny English Contre-Attaque.

Le pitch suit un petit peu l’évolution du personnage. C’est-à-dire qu’ici, Johnny English est devenu un professeur dans une école, et il enseigne en secret des méthodes d’espion à de jeunes enfants. On pourrait presque dire qu’il est sur une sorte de retraite forcée. Pendant ce temps, un hacker va semer le trouble dans Londres, en piratant tous les systèmes de défense et créant le chaos dans la ville. Tous les espions sont compromis, et l’état va faire appel à des agents à la retraite, loin de toute nouvelle technologie. Contre toute attente, c’est Johnny English qui est choisi, et ses méthodes peu conventionnelles vont faire des merveilles. Le pitch de base n’est donc pas original pour un sou, même s’il veut opposer les nouveaux pirates d’aujourd’hui, à une méthode plus ancienne, loin d’internet et des réseaux sociaux. Mais cette thématique ne sera jamais vraiment traitée.

« On ne s’ennuie pas, et c’est déjà ça. »

Il faut dire que le scénario suit des rails pour que le film ne dépasse pas l’heure et demie. Ici, c’est très binaire, avec le recrutement et les premières bêtises de l’agent en question, puis une enquête qui n’est que le fruit du hasard, mais qui permet à notre héros de toujours remonter la piste du grand méchant. Le scénario ne lambine pas avec des intrigues secondaires, et place tout ce que l’on attend d’une comédie d’espionnage, avec une espionne russe, un hacker déluré et trop sûr de lui, un acolyte qui est bien plus sérieux que le personnage principal, ou encore une première ministre qui ne veut qu’une chose, sauver les apparences. Tous les codes sont respectés, et finalement, David Kerr, le réalisateur, sait avec quoi il joue et compose assez bien avec. En gros, on ne s’ennuie pas, et c’est déjà ça.

D’ailleurs, le film oppose constamment les nouvelles technologies à un vieux ringard qui ne maîtrise pas forcément cela, mais qui s’en accommode. On retrouvera quelques séquences truculentes, à l’image du moment où Johnny English endosse un casque de réalité virtuelle, mais oublie de brancher de le tapis multidirectionnel, ce qui fait qu’il se balade dans Londres et commet de nombreuses bêtises. On sent que c’est le thème principal du film, qui montre que les vieilles méthodes sont toujours les plus sûres, tout cela étant symbolisé par l’attaque d’un vieux sous-marin nucléaire qui va atomiser un bateau hightech, ou encore par Johnny English qui casse le smartphone du méchant avec un gros couteau d’épée médiévale. Si ça manque de finesse, on ne peut pas dire que le sujet n’est pas traité. On regrettera seulement quelques passages un peu lourds là-dessus, à l’image de la voiture électrique contre la voiture à essence…

« Le film manque d’identité visuelle. »

En termes de lourdeur, on peut aussi dire que ce pauvre Rowan Atkinson est bloqué dans son rôle de Mr. Bean, qu’il répète jusqu’à la lie. Ici, on retrouve des grimaces qui évoquent la célèbre série, mais on aura droit à quelques allusions, notamment dans la gestuelle de l’espion. Le passage où il prend des excitants et se donne comme jamais sur la piste de danse en est un exemple parmi tant d’autres. Alors certes, c’est la marque de fabrique de l’auteur, mais il est certainement capable de faire mieux. De plus, il manque un équilibre entre les gags du film. Si certains sont assez réussis et mettent du temps à venir, d’autres sont inefficaces et demeurent assez idiots. C’est dommage car cela nous fait sortir du film, un peu à l’image du bad guy qui est d’une platitude saisissante, sosie d’un Elon Musk frelaté.

Et puis s’il manque réellement une chose essentielle à ce troisième volet de Johnny English, c’est une mise en scène digne de ce nom. David Kerr est un type qui vient de la série télé et ça se voit. Le film manque d’identité visuelle et n’arrive pas vraiment à marquer les rétines. Pire, lorsqu’il s’agit de foutre un fond vert, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. A titre d’exemple, on peut citer ce faux bateau blindé de nouvelles technologies, ou encore la séquence avec le sous-marin dans le lac, proche d’un château médiéval écossais. Ce n’est clairement pas beau à voir, et c’est dommage qu’aucun effort ne fut fournis là-dedans…

Au final, Johnny English Contre-Attaque n’est pas une mauvaise comédie. Il s’agit d’un film qui a conscience de ce qu’il est, et qui ne cherche pas à faire autre chose qu’un divertissement à la gloire de Rowan Atkinson, qui s’en donne à cœur joie. Si le film reste mal équilibré dans ses vannes et possède une mise en scène quelconque, on retiendra tout de même quelques passages vraiment drôles, et une volonté de montrer que les nouvelles technologies ne sont pas toujours une solution viable, et que les vieilles méthodes sont parfois plus efficaces.

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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