décembre 12, 2024

Staind – Confessions of the Fallen

Avis :

A la fin des années 90, un groupe de métal américain va émerger et devenir une sorte de phénomène, notamment grâce à ses ballades, Staind. Formé autour du guitariste Mike Mushok et du chanteur Aaron Lewis, les rapprochements avec une scène à la fois Nu et Grunge vont permettre au groupe de rapidement percer, notamment avec leur troisième album, Break the Cycle. Et si les ventes vont moins suivre avec les efforts suivants, Staind restera une valeur sûre, portée par la voix éraillée d’Aaron Lewis. Jusqu’en 2011, où le groupe annonce une pause, puisque le chanteur se consacre à une carrière solo et le guitariste se fait recruter pour former le super-groupe Saint Asonia. Ce dernier dira d’ailleurs que cette pause signait certainement la fin de Staind. Mais la surprise survient en 2014 avec une réunification pour quelques concerts. Et un nouvel album qui tardera à arriver.

Confessions of the Fallen est le huitième album studio du groupe, et il survient douze ans après le précédent. Il n’y a pas de changement majeur au sein de la formation, si ce n’est l’arrivée de Sal Giancarelli derrière les fûts, mais ce n’est guère une surprise, puisque le batteur d’origine avait déjà quitté le navire en 2011. Bref, ce nouvel opus arrive pour marquer le retour du groupe, et en un sens, il le fait avec intelligence, ne changeant pas une recette qui gagne. Douze titres pour une durée moyenne de 45 minutes, deux ballades qui se veulent touchantes, et un retour aux sources, avec un Aaron Lewis qui va plus growler qu’à l’accoutumée. Les fans de la première heure ne seront pas bousculés, et très clairement, ils prendront même un petit coup derrière la nuque, avec un fort élan nostalgique. Et on en fait partie…

L’album débute avec Lowest in Me, qui n’est guère une surprise, puisque le groupe en avait fait un clip pour promouvoir le skeud à sortir. On retrouve les riffs lourds et agressifs qui ont fait les beaux jours de Staind, et le chant clair d’Aaron Lewis fait largement le taf. Le refrain est malin et reste bien en tête, et globalement, la structure est très calibrée. La surprise viendra plus du break où le chanteur va growler pour notre plus grand plaisir, avec un son profond et assez impressionnant. Avec Was Any of it Real ?, le groupe réemploie le même moule, et même s’il y a un peu plus de finesse dans les riffs, avec un apport plus « électro » dans l’ambiance, on reste sur un titre efficace, mais qui manque peut-être d’une réelle identité. Il manque un vrai break, un moment qui galvaniserait un peu tout ça.

Fort heureusement, In This Condition va remettre les pendules à l’heure, avec un morceau d’une simplicité flagrante, mais qui fait amplement le taf. Les riffs sont beaux, le chant est parfait, et surtout, le refrain ne quittera plus jamais nos cerveaux. Ici, on est sur du Staind pur jus, qui pioche dans toutes ses références pour mieux nous percuter. Puis arrive Here and Now, qui va se rapprocher de Outside ou It’s been Awhile. Car oui, nous faisons face à la première ballade de l’album. Et elle ménage la chèvre et le chou. Elle est moins puissante, d’un point de vue émotionnel, que les titres similaires du passé, mais elle est une vraie signature du groupe, et seule Staind a la recette pour nous faire vibrer avec un truc aussi niais. Force est de constater que ça marche, et que l’on a envie de connaître les paroles pour chanter.

Il est dommage que par la suite, on tombe sur un morceau un peu transparent. Out of Time fait partie de cette paire de titres qui manquent d’envergure, d’épaisseur, et semblent avoir quelques années de retard. Alors certes, le morceau rentre parfaitement dans l’ambiance de l’album, mais ça reste moins percutant que les autres titres. Staind se rattrapera alors avec Cycle of Hurting, un vrai coup de poing qui viendra nous cueillir lorsque Aaron Lewis se mettra à growler. Là aussi, la recette est connue, avec un refrain hyper catchy, mais ça fonctionne à plein poumon. The Fray continue sur la même lancée, et c’est plutôt plaisant, même si devient un peu redondant. Puis Better Days déboule, voulant filer la chair de poule. Il s’agit de la seconde ballade, et elle est mieux réussie que la première. Pourtant, elle est plus discrète, mais c’est ce qui fait son charme.

On ressent quelques allusions à une guitare plus aérienne, presque floydienne, et cela ajoute de la douceur, sans une once de mélancolie, ce qui permet d’entrevoir des jours plus heureux. Puis Hate me Too va venir remettre une couche de baffes, avec un riff lourd et puissant. Staind est en colère, et il le montre volontiers. Confessions of the Fallen sera du même tonneau, avec une introduction qui fait très années 2000 dans l’ambiance. C’est régressif à souhait, mais ça fonctionne, et le groupe ne se renie jamais. Le temps semble couler sur le groupe, et n’entache jamais sa rage. Il est dommage que Full of Emptiness, malgré un riff de brute, manque d’identité. Enfin, Take vient clôturer l’album de belle manière, donnant une furieuse envie de relancer le skeud encore et encore.

Au final, Confessions of the Fallen, le dernier album de Staind, signe un retour en force des américains. Malgré une paire de titres un peu en deçà, le reste est vraiment intéressant et reste dans ce que proposait le groupe il y a plus de vingt ans maintenant. Si les morceaux semblent se ressembler dans leur structure, ils sont tous très bien fichus et donnent une patate d’enfer. Un très bon album donc, et on espère que le groupe ne mettra pas autant de temps pour ressortir un nouvel opus.

  • Lowest in Me
  • Was Any of it Real ?
  • In This Condition
  • Here and Now
  • Out of Time
  • Cycle of Hurting
  • The Fray
  • Better Days
  • Hate me Too
  • Confessions of the Fallen
  • Full of Emptiness
  • Take

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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