avril 28, 2024

Terror Trap

De : Dan Garcia

Avec David James Elliott, Heather Marie Marsden, Jeff Fahey, Michael Madsen

Année : 2010

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Souhaitant profiter du week-end pour s’offrir une escapade en voiture, Don et Nancy vont vivre un véritable calvaire. Leur véhicule tombe en panne aux abords d’une petit ville rurale de Louisiane. Les habitants ne se montrent guère hospitaliers. Ils sont obligés de passer la nuit sur place dans un minable motel de proximité. En pleine nuit, un gang de criminels masqués débarque sur les lieux. Don et Nancy ne peuvent s’enfuir. Ils sont en passe de devenir les prochaines victimes du Terror Trap…

Avis :

Dans les sous-genres horrifiques, il y a des choses qui font mal aux yeux et au cœur. Des sous-genres tellement extrêmes qu’ils ne font les beaux jours que des amateurs du genre. On parle ici de Torture-porn ou de Snuff movies, des films qui mettent en images des sévices corporels immondes, ou encore des longs-métrages qui jouent sur le torture en floutant les limites de la fiction. Si cela touche un public de niche, la franchise Saw a démocratisé un peu tout ça dans les années 2000, lançant une mode qui a plus à boire qu’à manger. Et Terror Trap, le film qui nous préoccupe dans ses lignes, fait partie du bas du panier. En même temps, fallait-il en attendre quelque chose quand on voit le nom du scénariste, producteur et réalisateur, Dan Garcia ?

Car si on jette un œil à sa filmographie, il n’y a pas de quoi sauter au plafond. Il commence sa carrière de réalisateur en 2010 avec Very Bad Cops, un film d’action avec Billy Zane et Eric Roberts, qui sera très mal noté sur internet. Puis après Terror Trap, il va s’attaquer à de la comédie romantique au sein de la communauté afro-américaine. Rien de bien mirobolant, qui ne sortira jamais au cinéma, mais sera disponible sur Prime Video pour les amateurs. De ce fait, difficile d’accorder le moindre crédit sur ce film d’horreur qui, comme dit en introduction, flirte avec le snuff movie. Pourtant, histoire de vendre un peu le produit, on y trouve Michael Madsen (l’un des acteurs fétiches de Tarantino) et Jeff Fahey, dont la carrière prolifique est aussi éclectique que parcourue de bouses infâmes. Bref, de quoi attiser un peu la curiosité.

« Une mise en scène fixe et des jeux d’acteurs qui frôlent l’amateurisme. »

Le film débute avec Jeff Fahey qui, dans son rôle de shérif, arrête des voitures qui sont en effraction, et propose aux conducteurs de venir passer la nuit dans un motel en attendant les dépanneuses le lendemain matin. Bien évidemment, entre la blonde plantureuse et le couple qui se déchire, on se doute bien que tout cela va mal se passer. Et on ne va pas trop se tromper. Une fois dans le motel, les choses se corsent, puisque le couple découvre que dans la chambre d’à côté, ça se frite sévère, et que le gérant vient de prévenir quelques personnes pour assister à leur mise à mort par des types qui portent des masques de Venise. Et nous, spectateurs, de suivre leur combat pour survivre. Le film joue alors autour du snuff, avec des types payés pour traquer et torture des innocents, et d’autres qui se délectent du spectacle.

En règle générale, ce genre de film essaye de dénoncer le côté voyeuriste de l’être humain. On y voit des personnes qui prennent du plaisir à voir des sévices corporels, et c’est un peu ce que tente Dan Garcia ici. La survie du couple est ponctuée par des phases où l’on voit une dizaine de types en train de se faire plaisir devant un écran, en voyant les survivants se faire malmener. On aura droit au type qui se branle, à celui qui bouffe des pop-corn, ou encore au gars transpirant qui sent une montée d’adrénaline. Rien de bien neuf, mais surtout, c’est extrêmement mal fichu, avec une mise en scène fixe et des jeux d’acteurs qui frôlent l’amateurisme. En faisant ainsi, le réalisateur casse son rythme, et démontre la pauvreté de son budget et de ses intentions artistiques. Mais ce n’est finalement pas le pire.

« On sent que les deux comédiens n’en ont rien à foutre. »

Car lorsqu’il faut filmer de l’horreur ou de la survie, on est clairement dans un téléfilm indigne. Outre l’histoire du couple qui va se rabibocher grâce au mari courageux qui va tout faire pour sauver sa femme, on va atteindre le néant absolu lors des scènes d’action. On passe de chambre en chambre, on brise quelques objets, on évite une vilaine explosion, et c’est bien tout. Les morts sont léthargiques et sans une once d’inventivité, sans compter les décors qui se contentent du parking du motel et de deux chambres qui se ressemblent. C’est d’une tristesse totale. Et il ne faudra pas compter sur la moindre réflexion autour des deux méchants qui font du trafic d’humains, autour d’un Jeff Fahey en surjeu et d’un Michael Madsen monolithique, un peu trop imbibé pour bien jouer. On sent que les deux comédiens n’en ont rien à foutre.

Et puis il faut aussi composer avec une absence de gore, ce qui est antinomique avec ce qui était promis. Dan Garcia se montre très timide dans sa mise en scène des sévices, alors même qu’il met en place des personnages qui ne servent qu’à ça. La petite blonde qui se fait arrêter en premier n’est là que pour se faire dégommer, mais hormis un plan fixe avec quelques plaies, on n’aura rien à se mettre sous la dent. Il en va de même avec ces pauvres mexicaines qui se feront arroser de sang dans une alternance de couleurs et de noir et blanc, dans un ralenti insupportable. C’est d’une nullité abyssale et sans aucun intérêt. Le seul moment un peu dérangeant réside dans une pauvre femme suspendue en l’air, entièrement nue, et un type masqué s’amusera à la faire tourner sur elle même.

Au final, Terror Trap est aussi effrayant qu’un épisode de Oui-Oui. Très timide dans le sous-genre auquel il est affilié, sans aucune idée de mise en scène et arpentant un scénario creux et sans âme, on est clairement dans le bas du bas du panier. Si les noms de Madsen et Fahey pourraient attiser une certaine curiosité, il en résulte juste un atout marketing dégueulasse, avec deux acteurs en fin de carrière qui cachetonne pour certainement payer quelques bouteilles en plus. En gros, nous faisons face à un film inoffensif, sans intérêt et qui mérite de tomber dans les entrailles de l’oubli.

Note : 02/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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