octobre 16, 2025

Saliva – 10 Lives

Avis :

Les changements de line-up sont monnaie courante dans le monde du rock et du métal. Que ce soit pour divergences artistiques, pour des envies de carrière solo ou tout simplement pour se consacrer à sa famille, quasiment tous les groupes ont vu leur formation changer à un moment ou à un autre. Fait plus rare, lorsqu’il n’y a plus un seul membre originel au sein du groupe. Ici, on parle de reprise de flambeau progressive, jusqu’à un remplacement total de tous les musiciens. C’est un peu le cas de Saliva, dont le dixième album studio, 10 Lives, nous préoccupe aujourd’hui. Sorti en 2018, à l’époque, le groupe ne comptait plus que Wayne Swinny comme membre d’origine, officiant à la guitare, et c’est l’avant-dernier opus dans lequel joue le musicien, puisque malheureusement, il est décédé des suites d’une hémorragie cérébrale en 2023.

Saliva est un groupe qui a une existence assez fluctuante en fonction des années. Formé à la fin des années 90, c’est durant les années 2000 que la formation américaine va percer, notamment avec leur deuxième album, Every Six Seconds, et le tube Click Click Boom, qui va surfer sur la vague Nu Metal/Metal Alternatif. Par la suite, si tout fonctionne bien aux States, ce ne sera pas la même tambouille à l’international, et malgré des sorties d’albums régulières, le groupe ne deviendra pas une machine de guerre. Même le départ de Josey Scott, le chanteur et frontman, alors remplacé par Bobby Amaru, ne fera pas grand bruit dans le milieu. Sauf que malgré cela, Saliva a toujours été là, n’abandonnant jamais ses fans, et livrant toujours des skeuds de bonne qualité. 10 Lives peut en attester, avec un côté régressif pleinement assumé.

Domination lance la machine et frappe relativement fort. Les riffs sont agressifs, Bobby Amaru nous fait profiter de sa voix graveleuse et le rythme est relevé. Certes, au niveau de la structure, on est sur quelque chose de très classique, et qui peine à arriver aux trois minutes, mais le côté Sludge à la gratte donne vraiment une belle identité au titre. Quand débute Only the Strong Survive, on retrouve un peu cet aspect, mais avec un côté 2000’s et Nu-Métal qui nous renvoie dans notre adolescence. On n’est pas dans un grand morceau qui va nous marquer, mais on lorgne grandement du côté de Drowning Pool, et finalement, cette nostalgie fait presque du bien. Puis dans le troisième morceau, le groupe change de registre et décide à faire un titre plus calme, où la basse prend plus de place.

Some Shit About Love marquera au sein de l’album par son côté plus doux et plus Rock, mais il reste une piste mineure qui manque cruellement de percussion. Il est même étonnant de retrouver une autre version en toute fin d’album avec Some Thing About Love. Cependant, entre un refrain catchy et une mélodie qui reste bien en tête, le groupe joue sur la facilité pour mieux marquer. Fort heureusement, avec Close to the Ledge, Saliva retrouve un peu de sa superbe et de son énervement. On aura même droit à un chant presque rappé, comme à la belle époque. Mais choix étonnant, le quatuor fait le choix d’une ballade juste derrière cela. One More Night n’est pas un mauvais titre, mais il coupe l’énergie retrouvée et brise un regain de vitalité. Alors oui, c’est bien fichu, mais ça reste assez cliché, voire déjà entendu des milliers de fois.

Quand débute Helpless, avec sa guitare sèche, on aurait pu craindre un énième titre un peu transparent et sans verve. Mais entre son aspect Southern Metal à tendance Folk et ses accès de rage dans le refrain, la piste est fort plaisante et dégage une belle ambiance. Epidemic sera un morceau plus calme, moins vif, mais qui laissera plus de place aux grattes, et notamment à un joli solo, chose qui peut manquer dans ce style de Métal Alternatif qui vise souvent les titres plus courts et plus directs. Et ça fait plaisir de voir Saliva jouait un peu avec la technique. Gone Away renoue avec les premiers amours du groupe, et sans être un immanquable, il reste un bon titre classique et bien fichu. Puis The Warning, tout comme The Snake après, frappe fort et plonge dans un pur métal qui laisse de l’espace à la voix du chanteur.

Comme dit auparavant, le groupe n’est jamais aussi intéressant que lorsqu’il joue avec un aspect Southern dans ses mélodies, et c’est exactement ce qu’il va faire avec Make you Famous, qui reste un morceau assez simple et cliché, mais ses couplets fonctionnent à plein régime et nous permettent de bien rentrer dans le titre. Pissed viendra mettre un grand coup dans la fourmilière pour faire bouger les nuque, surtout lorsque les refrains déboulent. Puis enfin, When I’m Gone clôture l’album de façon classique, mais avec un chant qui lorgne du côté du rap et qui évoque les débuts du groupe, lorsque le chanteur était encore Josey Scott. Ce côté rétrograde est assez jouissif et permet de prendre un gros plaisir régressif, sans jamais tomber dans l’ennui.

Au final, 10 Lives, le dernier album en date de Saliva, est un bon effort qui étonne par sa générosité et sa capacité à jouer avec les codes qui ont forgé son identité. Même si on reste sur des morceaux assez classiques et qui ne flirtent jamais avec une possible sortie de zone de confort, Saliva se montre intelligent dans sa gestion du skeud, et semble prendre un plaisir monstre à jouer. Et ce plaisir est communicatif.

  • Domination
  • Only the Strong Survive
  • Some Shit About Love
  • Close to the Ledge
  • One More Night
  • Helpless
  • Epidemic
  • Gone Away
  • The Warning
  • The Snake
  • Make you Famous
  • Pissed
  • When I’m Gone
  • Some Thing About Love

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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