avril 28, 2024

Wishmaster

De : Robert Kurtzman

Avec Tammy Lauren, Andrew Divoff, Robert Englund, Chris Lemmon

Année : 1997

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Au XIIe siècle, au terme d’un terrifiant massacre, le Djinn, entité diabolique et collectionneuse d’âmes, née avant le monde, a été emprisonné dans une opale de feu. Mais après huit cents ans de sommeil voila qu’il réapparaît à Los Angeles sous les traits du suave et sophistiqué Nathaniel Demarest. Il part à la recherche d’Alexandra Amberson, scientifique qui l’a délivré malgré elle. Il rêve d’ajouter son âme à sa collection.

Avis :

Quand on évoque les figures horrifiques du cinéma d’horreur, on pense immédiatement à Freddy, Jason, Michael Myers ou encore Chucky, des personnages qui ont connu leur heure de gloire entre les années 70 et 80. Et on a du mal à trouver d’autres monstres qui ont marqué le panthéon du cinéma d’horreur, si l’on excepte les années 30 et 40 avec les classiques de chez Universal. Pour autant, il arrive que certains scénaristes arrivent à trouver une idée nouvelle et rajoutent une créature à ce pinacle déviant. On peut penser à Pinehead de chez Hellraiser, à Jeepers Creepers, ou encore à Victor Crowley des films Butcher. A la fin des années 90, Robert Kurtzman, scénariste sur Une Nuit en Enfer de Quentin Tarantino, va se placer derrière la caméra pour adapter un écrit de Peter Atkins, Wishmaster, et mettre en avant une nouvelle bestiole qui deviendra une franchise.

Il faut dire que le film démarre sur les chapeaux de roues et ne perd pas un instant pour mettre en avant une imagerie glauque et gore. Lors d’une réception au XIIème siècle, un djinn va faire un massacre en tuant de nombreuses personnes, mais en les transformant. Laissant faire son imagination, la créature va perpétuer une tuerie aussi macabre que fun. Outre le type qui se fait arracher tout son squelette, on aura aussi droit à un homme se transformant en serpent, ou à de multiples tueries excentriques. D’entrée de jeu, le ton est donné, cette créature n’est pas là pour faire rire et possède un pouvoir qui ne connaît pas de limite. Par la suite, le film va redescendre un petit peu afin de présenter le personnage central, celui d’Alexandra, une experte en pierres précieuses qui se fait lourdement draguer par son meilleur ami.

« Il se dégage un véritable amour du genre tout au long de ce métrage. »

On pourrait alors croire que le film va rentrer dans un rythme de croisière, afin de mettre en avant une relation ambiguë entre Alexandra et son ami, mais il n’en sera rien. Rapidement, le film pose quelques personnages qui ne seront que de la piétaille, à l’image de Robert Englund (grosse référence à Freddy), pour jouer avec le retour mirobolant du Djinn, faisant exploser un cabinet d’analyse scientifique et présenter sa transformation remarquable. Véritable machine à tuer qui a besoin de collecter les âmes pour survivre, on va avoir deux chemins qui vont se croiser par la suite. Celui du Djinn, qui profitera de son errance pour perpétuer quelques meurtres en exauçant les vœux de quelques pécores, et celui d’Alexandra, hantée par les visions du Djinn et recherchant la vérité pour combattre la bestiole. Le scénario, même s’il ne réserve que peu de surprises, essaye de se faire malin.

Alors certes, il ne faudra pas chercher bien loin dans les thèmes abordés, puisqu’il s’agit là d’un Djinn qui torture une femme et qui veut devenir le maître du monde, mais il se dégage un véritable amour du genre tout au long de ce métrage. On aura de gros clins d’oeil appuyés, à l’image du casting déjà, avec Robert Englund, Ted Raimi, Angus Scrimm (Phantasm) en voix off, ou encore Reggie Bannister et Kane Hodder. Et puis il y a une volonté de créer un méchant sophistiqué qui pourrait être un savant mélange de Freddy et de Jason. D’un côté, il a un humour noir malsain, jouant avec ses victimes, mais d’un autre, il est aussi relativement frontal et ne fait pas dans la dentelle. Robert Kurtzman arrive à bien iconiser cette créature, qu’elle soit en monstre à la peau verte, ou sous les traits d’Andrew Divoff, qui est glaçant.

« L’autre gros point fort de ce film réside dans ses effets spéciaux. »

L’autre gros point fort de ce film réside dans ses effets spéciaux, qui se découpent en deux catégories : les effets numériques et les effets dits classiques. Il ne faut pas oublier que nous sommes en 1997 et que les CGI en sont à leurs balbutiements. De ce fait, lorsqu’il y en a, ils ne sont pas beaux et apportent un aspect kitsch qui dénature un peu le scénario. Cependant, tout cela est rattrapé par les maquillages et les costumes, qui sont formidables. La créature possède un bon design et il y a de la texture dans les matériaux. On sent que ça suinte, qu’il y a une volonté de faire quelque chose de sale et d’inédit. Il en va de même avec les mises à mort qui sont vraiment originales et cruelles. On pense à ce pauvre Reggie Bannister qui va chopper un cancer en quelques secondes.

Néanmoins, même si le film est hautement sympathique (et on comprend aisément pourquoi il a eu du succès et trois suites), il n’est pas exempt de défauts, à commencer par des personnages qui sont parfois peu attachants, à l’image d’Alexandra, la principale victime, qui manque de background. On ressent peu d’empathie pour elle. Il y a aussi un ventre mou en milieu de métrage, notamment lors de l’enquête avec le personnage de Jenny O’Hara, où ça traîne un peu en longueur et où rien ne viendra apporter de l’eau au moulin. Alors certes, ce n’est rien de bien grave, mais on sent que le film aurait pu être meilleur avec une écriture un peu plus fine et des backgrounds plus complets autour d’Alexandra et sa sœur, ou même du Djinn.

Au final, Wishmaster reste un très bon film d’horreur et une belle introduction à un monstre qui va revenir pour une franchise plus ou moins lucrative. Ce premier film commence fort, ne lésine pas sur les moyens pour être original et gore, et s’octroie en plus un casting ultra référencé qui fait plaisir à voir. Il est dommage que ce petit ventre mou gâche un peu l’expérience, mais il reste un film d’horreur réussi des années 90, dont il serait dommage de passer à côté.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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