mars 29, 2024

Malnazidos

De : Javier Ruiz Caldera et Alberto de Toro

Avec Miki Esparbé, Aura Garrido, Luis Callejo, Alvaro Cervantes

Année : 2022

Pays : Espagne

Genre : Horreur, Comédie, Aventure

Résumé :

En pleine guerre d’Espagne, une poignée d’ennemis se voient obligés de faire alliance pour affronter de terribles créatures mangeuses de chair créées par les nazis.

Avis :

Commençant sa carrière de cinéma avec Spanish Movie, un incroyable navet à la sauce Scary Movie, mais version hispanique, on ne pouvait pas vraiment croire en l’avenir de Javier Ruiz Caldera. Et pourtant, naviguant toujours entre la comédie graveleuse et le biopic, le cinéaste a réussi à se faire une place sur Netflix, en atteste la présence de ses trois derniers longs-métrages. Dont Malnazidos, qu’il va coréaliser avec Alberto de Toro, un chef monteur qui a aussi les beaux yeux de la plateforme de streaming, puisqu’on lui doit le montage, notamment, de Reclus, mais aussi des derniers de Javier Ruiz Caldera. Bref, il était logique que ce film de zombie durant la Seconde Guerre mondiale déboule sur Netflix, et on pouvait craindre une énième comédie un peu beauf. Est-ce le cas ? Pas vraiment, car il s’agit d’une plutôt bonne surprise, toutes proportions gardées.

L’ouverture du film est assez étrange. Nous sommes en plein mariage, dans une petite bourgade espagnole, et des nazis déboulent. Le chef de la patrouille va se faire humilier devant ses hommes en ne supportant pas le verre d’alcool qui lui est offert, et du coup, il décime tout le monde à la gatling. Puis le régiment quitte les lieux après avoir balancé une bombe qui dégage une fumée bleue. Après cette introduction qui reste dramatique et violente, on va faire la connaissance du protagoniste principal, qui est prêt à se faire fusiller, mais qui sauve sa peau grâce à son oncle, qui est haut placé dans l’armée. Du coup, pour se racheter, il doit faire une mission un peu suicide, en apportant un message dans une zone tenue secrète. A partir de là, il va rencontrer la résistance, et des zombies qui ont une petite faim.

« Le scénario suit des rails prédéfinis et n’en ressort jamais. »

Qu’on se le dise, ce n’est pas l’originalité qui caractérise le mieux Malnazidos. Le scénario pioche un peu partout, que ce soit dans Overlord de Julius Avery, ou encore dans un pseudo délire à la Captain America, où une milice va affronter des nazis transformés en morts-vivants. Le scénario suit des rails prédéfinis et n’en ressort jamais, faisant de cette histoire un récit de rencontres pour aller d’un point A à un point B. Et bien évidemment, à chaque pause, le film se relance avec des attaques de zombies qui vont diminuer petit à petit la troupe, même s’il y a des rencontres au fil du film. C’est très classique, mais ça a le mérite d’être bien shooté et de bénéficier d’une belle lumière, plutôt chaude, ce qui change des autres films avec des bouffeurs de chair. Mais le film n’est pas exempt de défauts.

En premier lieu, il va y avoir des ruptures de tons qui ne sont pas vraiment judicieuses. C’est peut-être un tic de la part de Javier Ruiz Caldera, mais les touches humoristiques sont trop nombreuses et nous sortent complètement d’un contexte anxiogène. La troupe que l’on suit est hétéroclite, avec de nombreuses mésententes, ce qui doit tendre la situation avec les zombies, mais à la place, les deux réalisateurs préfèrent insuffler de l’humour, et des blagues pas très drôles. Ajoutons à cela des personnages stéréotypés pour lesquels on ne va pas ressentir une profonde empathie, de la femme révolutionnaire sexy au russe musclé qui balance les corps à travers les arbres. Le film ne trouve jamais une tonalité solide qui permettrait de ressentir un peu plus le côté horreur. Il en va de même avec l’ambiance, qui n’appuie pas sur le côté gore ou nihiliste.

« Parfois, le film se saborde tout seul. »

Et tout cela est bien dommage, car le film a tout de même des choses intéressantes en son sein, comme une fin explosive, avec de jolis moments de bravoure, et quelques personnages qui valent le coup. On pense à l’arabe, qui va nouer une belle relation avec un soldat espagnol qui a déserté. On peut aussi évoquer l’ancien pilote de course, qui est un résistant, et qui va devoir faire équipe et se sacrifier pour sauver la mission de ses amis. Tout n’est pas à jeter dans les protagonistes, même si le héros en fait des caisses (au point qu’il en devient pénible) et que sa relation avec la seule femme de la troupe vire un peu à la romance obligatoire. Parfois, le film se saborde tout seul, alors qu’il avait les capacités pour offrir une belle alternative à Overlord de Julius Avery.

Au final, Malnazidos est un film qui est plutôt sympathique et agréable. Malgré un côté un peu lisse, qui est propre aux productions Netflix, des touches d’humour trop présentes et pas drôles, ainsi qu’un personnage principal pénible, le reste tient la route, et on se surprend à suivre cette histoire de nazis zombies avec un petit intérêt. On est loin d’une grande réussite, notamment avec ce thème rabâché plusieurs fois, mais globalement, on ne s’ennuie pas, et d’un point de vue technique, c’est bien mis en scène. Alors pourquoi bouder son plaisir ?

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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