novembre 2, 2024

BillyBio – Feed the Fire

Avis :

On a souvent tendance à ranger le Hardcore américain du côté des musiques extrêmes jouées par des farfelus tatoués addict à la muscu et aux substances testostéronées. Mais cela est relativement, et tous les groupes de la scène Hardcore lutte contre le racisme, la ségrégation ou la prise de drogue. De Madball jusqu’à Hatebreed en passant par Biohazard, tous ces groupes, sous couvert d’une certaine violence musicale, font passer des messages positifs et intelligents. Celui qui en est l’un des plus fervents porte-parole est peut-être Billy Graziadei, co-fondateur de Biohazard, connu pour ses prises de paroles contre le racisme, et évoluant dans divers projets artistiques. Dernier essai en date, faire une carrière solo en parallèle de tout le reste, sous le pseudonyme de BillyBio. En 2018, il sort alors un premier skeud, Feed the Fire, qui est à son image, nerveux et positif.

Bien évidemment, quand on évoque la scène Hardcore américaine, on fait face à des albums relativement court (qui ne dépasse pas les quarante minutes), avec une flopée de morceaux qui sont aux alentours des deux/trois minutes, et qui ne font pas dans la dentelle. Cet effort ne fera pas exception, et il va taper très fort dès le premier titre. Freedom’s Never Free se gargarise d’une petite introduction avant de lâcher les fauves et de ne plus nous lâcher. Doté d’un refrain catchy avec de bons back-up et d’un riff destructeur, on peut dire que cette entrée en matière est là pour nous mettre bien. Avec Feed the Fire, on reste dans le même moule, même si le riff est moins lourd, et que l’on ressent une envie de faire un peu plus léger. Au niveau du chant, c’est toujours aussi pêchu, mais le titre est plus accessible.

No Apologies, no Regrets pourrait nous faire croire que BillyBio veut se calmer, notamment dans son introduction, mais c’était sans compter un démarrage en trombe qui va venir nous frapper de plein fouet. C’est percutant, ça ne laisse aucun répit, mais il y a aussi une volonté de peaufiner une certaine ambiance, avec une mélodie à la guitare qui revient calmer le tout. Bref, un excellent titre qui rentre parfaitement dans le délire de la scène Hardcore. C’est avec Generation Z que les choses changent un peu. Le chanteur crie moins et utilise plus sa voix rauque pour faire quelque chose d’un peu plus rock’n’roll. C’est très enjoué, ça encense la nouvelle génération qui arrive (qui botte des culs selon les paroles), et globalement, c’est plutôt réussi. Ça peut être déroutant au sein de ce skeud, mais ça fonctionne bien. On a rapidement envie de bouger la nuque.

Mais il ne faudra pas longtemps à l’artiste pour revenir à ses premiers amours, puisque Sick and Tired va venir nous asséner des riffs très lourds et surpuissants qui feront écho à tous les groupes de Hardcore, comme par exemple Hatebreed. La seule chose qui change vraiment provient du refrain, avec des relents un peu Punk, même si c’est de courte durée. Après un interlude mélancolique (Remedy), BillyBio propose Sodality, qui va faire trembler les murs. Là, on rentre clairement dans un pur titre Hardcore, sans grande surprise, mais d’une efficacité redoutable. Puis Rise and Slay va venir nous terminer avec un grand coup derrière la nuque. Les riffs sont imparables, surpuissants, et tout cela sent bon le pit et les wall of death. Il se dégage une énergie folle dès que l’introduction se termine, que cela donne une irrémédiable envie de sauter partout.

Cela se confirme avec Stfu, qui dure à peine deux minutes, mais qui ne laisse aucun répit, aucun temps mort, et fonce tête baissée sur nos tympans. On prend un plaisir monstre à prendre des coups comme cela, et on sent aussi que le chanteur est en pleine possession de ses moyens et s’en donne à cœur joie. Et après un deuxième interlude (Trepidation), qui permet de faire une petite pause, le chanteur de nous proposer Untruth, un morceau plus travaillé que les autres, et qui va tenter de changer un peu ses riffs. On aura même la sensation d’entendre Shove It de Deftones, ce qui est bien différent d’un hardcore ricain. Pour autant, le titre retrouve son style dans le refrain. Pour clôturer son album, BillyBio offre Enemy, qui reste très calibré et attendu, puis Disaffected World, qui fonctionne très bien dans sa rapidité d’exécution.

Au final, Feed the Fire, le premier album de BillyBio qui lance sa carrière solo, est un excellent effort. Restant bien calibré pour la scène Hardcore, l’artiste s’octroie tout de même quelques digressions, en allant notamment chercher du côté d’autres références, comme le Punk ou le Métal Alternatif. Il en résulte un skeud efficace, plaisant et qui donne rapidement envie de se faire mal à la nuque, ou de crier de gros refrains bien catchy. Bref, un démarrage en trombe qui fait plaisir.

  • Freedom’s Never Free
  • Feed the Fire
  • No Apologies, no Regrets
  • Generation Z
  • Sick and Tired
  • Remedy (Interlude)
  • Sodality
  • Rise and Slay
  • Stfu
  • Trepidation (Interlude)
  • Untruth
  • Enemy
  • Disaffected World

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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