avril 27, 2024

Ray Alder – What the Water Wants

Avis :

Fates Warning est un groupe de Métal Progressif américain qui a été fondé en 1984 autour du guitariste Jim Matheos. Assez peu connu en Europe, même par les fans de Métal, le groupe a pourtant treize albums studios à son actif et continue encore et toujours à tourner. C’est en 1987 que Ray Alder rejoint le groupe pour y prêter sa voix. Depuis, le chanteur est resté fidèle à Fates Warning, ne partant qu’en 2019 pour un petit projet personnel, n album solo. What the Water Wants est donc le premier album de Ray Alder sans les membres de Fates Warning, et on aurait pu avoir peur d’une resucée de la formation. En effet, de nombreux projets solos sonnent comme le groupe en question, avec, par exemple, Serj Tankian et System of a Down. Est-ce le cas ici ? Pas vraiment.

Il faut dire que le démarrage est assez timide. Lost est un morceau assez plaisant, mais qui lorgne clairement vers le Rock des années 70, avec notamment une gratte que ne renierait pas un petit Dire Straits. Ray Alder y injecte tout de même de la nervosité dans le refrain, où il fera exploser sa voix pour fournir une belle énergie. Néanmoins, ce qu’il en ressort, c’est que l’on est loin d’un Métal Prog, mais plus dans un Rock avec quelques arrangements Hard. Crown of Thorns viendra confirmer cela, avec une introduction toute en ligne de basse, et des couplets très posés, qui pourrait évoquer, par quelques bribes, à du Phil Collins. Le refrain, comme pour le titre précédent, monte un peu en pression, et c’est ce qui fait le charme du titre. Bref, à travers ces deux titres, on sent déjà la différence avec le groupe originel.

D’autant plus que niveau technique, même si on retrouve des passages techniques, Ray Alder semble vouloir aller vers quelque chose de plus simple, de plus direct. Some Days est un morceau très calme, qui peut faire penser à du Grunge version gentil, comme on pourrait en avoir avec Pearl Jam. C’est bien fichu, mais ça reste assez timide. Fort heureusement, Shine va venir remettre les pendules à l’heure avec un riff puissant et bien gras. Ici, on plonge clairement dans du pur Métal, et le chanteur va pouvoir montrer qu’il peut tout faire avec sa voix. C’est rugueux, puissant et rapide, et le pont ne laisse aucun répit quant aux riffs saturés proposés. Bref, l’un des meilleurs morceaux de l’album, même si on reste encore dans quelque chose de très référencé. On a l’impression que Alder a pioché dans ce qu’il aime pour en faire un pot-pourri.

La suite de l’album va être un joli mélange entre le Rock mignon entendu jusqu’alors et le Métal de Shine. Under Dark Skies rejoint la liste des premiers titres, avec une ambiance un peu plus dark et des émotions à fleur de peau, mais le morceau manque cruellement d’identité pour pleinement nous marquer. A Beautiful Lie cherchera un peu plus loin, avec un rythme plus rapide et une batterie plus présente. Le titre est très sympathique et donne une belle énergie à l’ensemble. Quant à The Road, il s’agira d’une ballade très jolie, qui marquera grâce à un refrain entêtant et parfaitement maîtrisé. Si le titre en lui-même n’a rien d’exceptionnel, il arrive à se faire touchant, montrant la sensibilité de Ray Alder. La version acoustique, reste assez dispensable, n’apportant pas vraiment de nouveauté. Elle est disponible dans la version de luxe de l’album.

Wait va faire partie, avec Shine, des deux titres vraiment puissants de l’album. On rentre en plein dans un Métal qui veut nous faire bouger les nuques, et ça marche à plein régime. Avec ce morceau, la rythmique est plus syncopée et on va en prendre plein la tronche entre chaque couplet. Et que dire des coups de burin du chanteur quand il faut pousser un peu plus. Bref, un titre complet et très réussi. Il est dommage que le soufflé redescende un peu avec What the Water Wanted qui, malgré des moments aériens et pourtant percutants, manque de passages marquants. Ce n’est pas que le titre soit mauvais, bien au contraire, mais il n’a pas l’aura de certains hits. Il lui manque un riff plus prégnant ou une mélodie plus entêtante. On reste dans du Métal alternatif plaisant, mais qui n’arrive pas à pleinement nous marquer.

Au final, What the Water Wants, le seul projet solo, à ce jour, de Ray Alder, chanteur de Fates Warning, est une réussite, dans le sens où l’on retrouve un genre très codifié mais exécuté de manière optimale. Certes, l’ensemble manque cruellement de personnalité ou de titres mémorables, mais on reste dans quelque chose de maîtrisé, et qui essaye de faire différemment du groupe originel. Un album sympathique donc, mais qui aurait pu être encore meilleur.

  • Lost
  • Crown of Thorns
  • Some Days
  • Shine
  • Under Dark Skies
  • A Beautiful Lie
  • The Road
  • Wait
  • What the Water Wanted
  • The Killing Floor
  • The Road (Acoustic Version)

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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