avril 25, 2024

Fretless – Damnation

Avis :

On a pour habitude de faire un peu trop confiance aux groupes de métal suédois. Il faut dire que le pays scandinave possède un vivier impressionnant de talents, et de nombreux groupes performent à l’international, avec des albums qui sont devenus cultes. On peut citer notamment In Flames, At the Gates, Meshuggah ou encore Amon Amarth. Bref, la liste est très longue, et il fallait bien que dans le lot, certaines formations soient carrément en dessous du reste. C’est ici le cas pour Fretless. Si le terme évoque une guitare à laquelle on a retiré les frets qui marquer les notes, il semblerait que ces dernières se soient barrées du groupe, tant celui-ci a des années de retard dans sa musique, et n’arrive jamais à susciter de l’engouement, ou une pointe de plaisir à l’écoute. Avec Damnation, ce sont nos oreilles qui souffrent.

Le début fait un peu illusion. Avec Unholy War, on a une petite introduction qui promet un gros son puissant, avec cette volonté de chauffer le public et d’annoncer du bon gros Heavy Metal. Et Burn pourrait faire illusion avec ses riffs assez lourds au départ. Mais très vite, on se rend compte de la supercherie lorsque le clavier prend le dessus et s’impose de facto à la mélodie. Le morceau prend un sale coup derrière la tronche et c’est l’ennui qui va venir poindre le bout de son nez. D’autant que pour avoir un peu de variation, il faudra attendre la toute fin pour avoir un petit solo. Let’s Get High ne fera pas grand-chose pour venir nous secouer. Le titre est sympathique, mais il souffre d’un Heavy trop classique, sans âme et qui n’arrive pas à trouver une voie particulière. C’est-à-dire que c’est inoffensif et sans grand intérêt.

Cet état de fait, où l’ennui est le maître-mot et où l’on ne retrouve aucun moment fort, on le retrouve sur absolument tout l’album. Au fur et à mesure des pistes, on va s’apercevoir que le groupe ne fait que répéter inlassablement la même structure musicale, avec couplets et refrains, mais surtout un petit break, qui peut prendre l’apparence d’un solo de clavier ou de guitare, et un final qui répète jusqu’à la lie les moments du titre de la chanson. A un moment, c’est tellement flagrant que l’on finit par s’y habituer et ne plus y faire attention. Sauf qu’en musique, il faut peut-être un minimum d’écoute pour détecter toutes les subtilités que des musiciens peuvent cacher. Là, il n’y a rien, et on ne peut qu’être déçu car globalement, d’un point de vue technique, il y a du niveau et une envie de bien faire.

L’autre gros point noir de cet album, et plus généralement du groupe, c’est le chanteur qui est vraiment mauvais. Si son grain sied parfaitement à du Heavy, il y a un manque de maîtrise qui est impressionnant. Sur Higher Ground par exemple, il y a de nombreuses fausses notes où le chanteur doit reprendre son souffle et sa salive pour pouvoir continuer. Une preuve de plus que la production est carrément fauchée, malgré un enregistrement plutôt bon. Il faut aussi noter Spread Your Wings, où le chanteur pousse de petits cris en fin de couplets qui ressemblent à un problème d’enregistrement. C’est tellement à côté de la plaque que l’on se demande si c’est volontaire. Et que dire sur Sweet Cherie, qui pourrait être une parodie de Heavy que l’on n’aurait pas fait autrement. C’est d’un ringard hallucinant.

Alors on pourrait espérer quelques titres qui rattrapent l’ensemble, mais il n’en sera rien. Le groupe essaye parfois de sortir de sa zone de confort en proposant autre chose que du Heavy, à l’image de Black Moon, qui est une sorte de Blues déguisé, mais la structure est la même que pour les autres titres et on s’ennuie ferme. No More fait partie des morceaux que l’on oublie rapidement tant il reste dans un moule attendu. Et pour tout le reste, on sera dans une démarche similaire aux pistes déjà évoquées, ce qui fait que rien ne viendra nous rester en tête et on se fera gentiment chier…

Au final, Damnation, le second album de Fretless, est un très mauvais opus qui étonne de par le fait qu’il soit tout de même présent dans une maison de disques, à savoir Pure Steel Records. Ici, rien ne vient sauver l’entreprise du naufrage, tant c’est mal chanté, mal exécuté, et que rien, absolument rien, ne résonne comme quelque chose de moderne ou d’intéressant. Bref, rares sont les groupes suédois qui nous ont déçus, mais Fretless a fait fort…

  • Unholy War
  • Burn
  • Let’s Get High
  • Higher Ground
  • Black Widow
  • Black Moon
  • Spread Your Wings
  • Damnation
  • No More
  • Sweet Cherie
  • This is my Home
  • Spellbound
  • Freedom

Note : 07/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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