avril 26, 2024

Retour à Séoul – Personne Irritable

De : Davy Chou

Avec Park Ji-Min, Oh Kwang-Rok, Guka Han, Sun-Young Kim

Année : 2023

Pays : France, Allemagne, Belgique, Qatar

Genre : Drame

Résumé :

Sur un coup de tête, Freddie, 25 ans, retourne pour la première fois en Corée du Sud, où elle est née. La jeune femme se lance avec fougue à la recherche de ses origines dans ce pays qui lui est étranger, faisant basculer sa vie dans des directions nouvelles et inattendues.  

Avis :

D’origine franco-cambodgienne, Davy Chou est un jeune cinéaste qui, à trente-neuf ans, commence à avoir un joli bout de chemin derrière lui. À vingt-six ans, au Cambodge, il crée un atelier de cinéma avec la complicité de six universités, et de cet atelier, il va produire un moyen métrage qui sera réalisé par ses étudiants. Par la suite, Davy Chou va réaliser un documentaire où le réalisateur s’intéresse à l’âge d’or du cinéma cambodgien des années 60/70. Ce travail de mémoire sera alors sélectionné dans beaucoup de festivals à travers le monde. Entre temps, depuis 2006, Davy Chou réalise régulièrement des courts-métrages de fiction. En 2014, il réalise « Cambodia 2099 « , et ce dernier court va lui donner la matière pour mettre en scène son premier long, qui arrivera deux ans plus tard.

Pour son deuxième film, Davy Chou s’est aventuré en Corée du Sud, pour nous raconter l’histoire de Freddie, une jeune femme française d’origine coréenne qui fut adoptée et qui cherche à retrouver ses parents biologiques.

«  »Retour à Séoul » se pose comme une belle déception. »

Nous entraînant dans une Corée loin des cartes postales et de ce qu’on a l’habitude de voir, abordant des sujets intéressants, notamment les cultures et leurs différences entre la France et la Corée du Sud, « Retour à Séoul » se posera malheureusement comme une déception, la faute à un personnage qui agace tellement que finalement, plus son histoire avance et plus l’on se fiche de ses douleurs et ses maux. Si on ajoute à cela un côté plat et long au film, et plus loin encore, un manque total d’émotion, ce « Retour à Séoul » se pose comme une belle déception.

Sur un coup de tête, Freddie, vingt-cinq ans, se rend en Corée du Sud pour la première fois. La jeune femme est née là-bas, puis elle fut adoptée par un couple de français. Sur place, Freddie entre en contact avec le centre d’adoption et cette décision va changer le cap de sa vie à jamais…

« Retour à Séoul » est un film qui se pose donc comme ma première grande déception de ce début 2023 dans le sens où ce deuxième film de Davy Chou avait bien des arguments sur le papier (et certains à l’image) et pouvait laisser présager une belle histoire, mais comme je le disais plus haut, la principale source de problème que va rencontrer « Retour à Séoul« , c’est son personnage principal. Il est étrange d’avoir écrit un film autour d’un personnage qui se cherche, qui cherche à savoir d’où elle vient et qui elle est, et la rendre exécrable au point qu’on a qu’une envie, c’est de la quitter au plus vite.

« La principale source de problème que va rencontrer « Retour à Séoul« , c’est son personnage principal. »

Certes, le personnage de Freddie est en colère et face à l’administration coréenne, il y a beaucoup de frustrations qui en ressort. De ce côté-là, on pourrait dire que le film de Davy Chou est touchant, car il est difficile de ne pas être touché devant la détresse et la douleur de cette jeune femme. Or, ces scènes-là vont être les seules où Freddie va réussir à nous attendrir, car pour le reste, il va être difficile de ne pas s’agacer en suivant cette jeune femme arrogante qui provoque en permanence. Puis ce personnage ne va pas être aidé par la direction que lui fait prendre le scénario de Davy Chou. C’est bien simple, plus cette histoire avance (à grands coups d’ellipses) et moins elle arrive à susciter de l’intérêt chez nous, partagé entre les rencontres fuguasses du personnage, son parcours qu’on ne comprend pas vraiment tant ça arrive comme ça (et le coup de sa nouvelle profession nous laisse sur le carreau…), et surtout, on y revient, le fait que le personnage soit désagréable.

Pourtant, derrière toutes ces mésaventures, et tout ce qui agace, « Retour à Séoul » tire quelques ficelles qui sont intéressantes et belles. Le réalisateur questionne l’identité, et le « qu’est-ce qui fait ce que nous sommes » ? Il questionne les cultures, et le choc des cultures, comme la somme des cultures. Ces sujets intéressent, mais face à ce personnage dont finalement on se fiche, ils vont vite être relayés au second plan et c’est l’ennui qui nous gagne. Un ennui qui est aussi fortement ressenti avec la mise en scène de Davy Chou qui traîne en longueur, étirant beaucoup de scènes pour pas grand-chose au final. « Retour à Séoul » fait deux heures et cette histoire, avec ce point de vue, aurait très bien pu être racontée en une heure et demie. On peut y enlever beaucoup de choses que l’intrigue serait la même.

« Ce qui est très agaçant avec le film, c’est l’excellence de son actrice, face à ce personnage horripilant. »

Pourtant, le film de Davy Chou a de jolies choses à offrir, comme ce voyage en Corée, qui est loin de ce qu’on a l’habitude de voir. Le réalisateur a réussi à capturer quelque chose d’instantané et j’ai beaucoup aimé découvrir certaines choses de la culture coréenne (les scènes autour d’un repas, ou encore la première rencontre entre l’héroïne et son père biologique).

Enfin, ce qui est très agaçant avec le film, c’est l’excellence de son actrice, face à ce personnage horripilant. Artiste plasticienne, c’est la première fois que Park Ji-min joue la comédie et la jeune femme crève l’écran, et quand son personnage n’agace pas, on la suit avec plaisir, malheureusement pour nous (ou pour moi) ce fait arrive assez peu.

Du coup, je ressors de ce « Retour à Séoul » plein de déceptions. Le film de Davy Chou a de bons éléments, et derrière ça, il propose quelque chose d’intéressant, mais face à ces éléments, ce qui reste surtout, ce sont les longueurs, les ellipses qui arrivent comme ça, cette histoire qu’on a du mal à comprendre dans certains de ses choix, et surtout ce personnage détestable, qui casse toute émotion qu’on aurait pu ressentir. Franchement, plus le film avance et plus elle agace et plus l’on se fiche de ce qui peut lui arriver, et ça, c’est peut-être le plus triste dans cette histoire.

Note : 07/20

Par Cinéted

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