avril 23, 2024

Miroirs de Sang – Dean Koontz

Auteur : Dean Koontz

Editeur : Pocket

Genre : Thriller, Horreur

Résumé :

Mary, une jeune femme médium qui a des visions de meurtres passés ou à venir, est utilisée par la police pour l’aider à démasquer un tueur en série qui accumule des crimes monstrueux la plupart du temps mêlés de satanisme et de vampirisme. Mais Mary souffre elle-même de troubles psychologiques graves qui remonteraient à sa plus tendre enfance. Elle aurait été agressée, violentée et traumatisée par un voisin… Pourquoi n’arrive-t-elle pas à voir le visage du sadique ? Chaque fois qu’elle croit y parvenir, elle entend des bruissements d’ailes de chauve-souris et tout bascule dans le néant. Mais l’assassin continue à sévir et à accumuler les cadavres de belles jeunes femmes. Pire, il semble même connaître Mary et être à ses trousses…

Avis :

Si on place Stephen King comme maître incontesté de l’horreur sur papier, il ne faut pas oublier qu’il y a d’autres auteurs américains qui l’ont suivi derrière, et qui ont une bibliographie longue comme le bras. Peter Straub, James Herbert ou encore Dean Koontz sont autant de noms qui reviennent dans la bouche des fans de romans horrifiques. Concernant ce dernier, il faut bien avouer que pal de ces récits sont assez courts et manquent parfois d’un contexte fort. On pense à des histoires comme Tic Tac ou bien La Voix des Ténèbres, des histoires simples, efficaces, mais qui auraient gagné à être plus travaillées. Avec Miroirs de Sang, écrit dans les années 70, on retrouve un peu cet adage qui fait que c’est sympathique, mais pas aussi intéressant que ça aurait pu l’être.

Dean Koontz nous propose de suivre Mary Bergen, une médium qui possède des facultés psi qui vont aider la police à coincer des tueurs en série. En effet, elle voit à travers ses yeux les méfaits des meurtriers et est capable de prévoir les assassinats et les lieux. L’auteur nous pose dans le vif du sujet dès le départ, avec un premier tueur appréhendé par la police grâce aux talents de Mary. Cela va permettre de mettre en avant ses capacités, de voir ce que cela fait sur son physique (fatigue extrême, insomnie, etc…), mais aussi de présenter les deux hommes de sa vie, son frère Alan, et son mari Max. Les deux hommes ne peuvent pas se piffrer, au point qu’Alan fait tout pour créer la discorde dans le couple. Bref, le début du roman est riche, et pose de façon simple un contexte intéressant.

Bien évidemment, cette affaire aura des répercussions sur la suite de l’histoire, puisque rapidement, Mary se met à avoir de nouvelles visions autour d’un psychopathe qui tue des femmes et détruit des objets de culte. Sauf que Mary ressent les blessures des victimes, et le tueur semble maîtriser des pouvoirs psi lui aussi. A partir de là, Dean Koontz va s’amuser à brouiller les pistes pour amener le lecteur vers divers tueurs possibles, à savoir les hommes qui entourent Mary. De grosses ficelles sont tirées pour faire croire à la culpabilité du mari, qui va souvent vadrouiller tout seul, à un tel point que l’on se dit que c’est un peu trop gros pour vraiment être ça. En jouant avec les codes du thriller et du policier, l’auteur espère nous perdre un peu, mais il manque du contexte à l’ensemble pour vraiment nous emporter.

Afin d’amener un peu d’horreur dans tout ça, l’écrivain va créer des évènements paranormaux qui seront présents pour nous effrayer et mettre en danger la vie de Mary. On aura droit à des études sur les poltergeists, avec des objets qui volent en tout sens, ou encore un revolver flottant qui va tenter de tuer Mary dans son sommeil. Ces phénomènes parsèmeront l’histoire afin de créer de l’angoisse autour du personnage, et de monter un peu la sauce sur l’aspect psi de l’histoire. Malheureusement, cela sera un peu trop léger pour pleinement convaincre, même si l’on remet ça dans son époque. Aujourd’hui, l’histoire semble un peu vieillotte pour vraiment nous accrocher. De même, l’histoire a beau se passer durant Noël, il manque des descriptions pour nous plonger dans cette période, et c’est dommage car cela aurait donné une belle plus-value.

Néanmoins, malgré ses faiblesses et sa courte durée, le roman essaye de brasser des thèmes intéressants et de placer une figure féminine forte. Car si Mary se repose constamment sur des hommes, et notamment son mari qu’elle considère comme un roc, elle va devoir apprendre à se défendre toute seule et à devenir plus indépendante. Cela arrive tardivement dans l’histoire, mais finalement, ce récit doit se voir comme un parcours initiatique où Mary prend confiance en elle, en ses pouvoirs, et devient une sorte d’héroïne qui ne subit plus ses visions. D’un autre côté, Koontz présente une figure du mal assez classique, mais qui fait froid dans le dos, posant la question d’un Mal pur, celui qui est gratuit et qui ne vient d’aucun contexte social. Un méchant qui va loin dans les sévices, et dont aujourd’hui on n’aurait presque peur d’écrire un type comme ça.

Au final, Miroirs de Sang est un « petit » roman de Dean Koontz, comme le furent La Voix des Ténèbres ou Tic Tac. Si, globalement, le récit est rondement mené et que l’on ne s’ennuie pas un seul instant, on reste tout de même dans l’attente que ça décolle vraiment, cherchant plus loin que la simple recherche d’un psychopathe. Mais le soufflé retombe au fur et à mesure des pages, l’auteur n’arrivant pas à créer un contexte fort autour de ses personnages ou du moment des faits. Ce qui fait que ce roman est sympathique, mais ne dépasse jamais ce stade, pour aller plus loin…

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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