avril 18, 2024

Samhain – Allo, Maman Bobo

Titre Original : You are not my Mother

De : Kate Dolan

Avec Hazel Doupe, Carolyn Bracken, Ingrid Craigie, Paul Reid

Année : 2022

Pays : Irlande

Genre : Horreur

Résumé :

C’est la semaine précédant Halloween et Angela, la mère de Char, a inexplicablement disparu. Tout ce qui reste, c’est sa voiture abandonnée. Lorsqu’elle revient chez elle sans explication le soir suivant, Char et sa grand-mère comprennent que quelque chose ne va pas. Elle a beau avoir la même apparence et la même voix, le comportement d’Angela est de plus en plus effrayant, comme si elle avait été remplacée par une force malveillante. Lorsqu’arrive Halloween, une nuit imprégnée de mythes et de légendes anciennes, Char réalise qu’elle est la seule à pouvoir la sauver, même si elle risque de la perdre à jamais.

Avis :

Aujourd’hui, on va dans un pays dans lequel on s’arrête peu, l’Irlande, et l’on va y explorer la filmographie d’une jeune réalisatrice dont « Samhain » est le premier long-métrage, Kate Dolan. Réalisatrice d’une trente d’années, Kate Dolan, pour ce que j’en trouve, a d’abord commencé dans la publicité, avant de partir sur la réalisation de clips, principalement pour des groupes irlandais, comme Pillow Queens ou Bitch Falcon. En parallèle de cela, elle réalise aussi des courts-métrages. Un premier en 2016, puis un deuxième l’année suivante lui suffiront à se faire remarquer.

À partir de là, il lui aura fallu cinq ans pour écrire, produire, caster et réaliser son premier film. S’aventurant dans le folklore irlandais, Kate Dolan nous entraîne dans un premier film maladroit et intéressant. Un premier film qui manque d’ambiance et d’impact, mais qui derrière ça, présente le travail d’une jeune réalisatrice qui pourrait se révéler passionnante à l’avenir. Jouant en permanence avec la frontière entre le fantastique et le drame familial, la possession ou la maladie mentale, « Samhain » est un premier film qui se laisse regarder avec intérêt, même si on restera sur notre faim, lui manquant la petite étincelle qui aurait fait s’embraser le tout.

« Le premier film de Kate Dolan se pose comme une attachante déception. »

Char est une jeune adolescente introvertie. Elle habite avec sa mère et sa grand-mère, deux femmes que beaucoup trouvent étranges. La mère de Char est en dépression depuis quelques années maintenant et comme le dit sa grand-mère, il y a des moments avec et des moments sans, et ces jours-ci, c’est des moments sans. Un jour, la mère de Char disparaît l’espace d’une journée, et à son retour, elle n’est plus vraiment la même. Il y a quelque chose de plus sombre, de plus étrange et au fur et à mesure que la fête d’Halloween approche, il y a même quelque chose de plus terrifiant qui s’échappe d’elle.

Parmi les petites sorties de la semaine du 07 Décembre, il y a « Samhain« , vainqueur du Prix du Jury au Festival de Gérardmer. Distribué discrètement, avec à peine une soixante de salles, le premier film de Kate Dolan se pose comme une attachante déception. Si « Samhain » n’est pas aussi fort et terrifiant qu’on l’aurait voulu, et s’il ne remonte pas aux origines d’Halloween comme le sous-titre nous le vend (non, non, il se déroule simplement pendant Halloween et le nom « Samhain », c’est le nom de la fête en Irlande…) cela n’empêchera pas le film de Kate Dolan de se laisser regarder avec un certain intérêt.

« Pour accentuer tout ça, « Samhain » jouit d’une ambiance pesante. »

Ce qui est très intéressant avec ce premier film, c’est les idées et les genres que mélange Kate Dolan. « Samhain« , ce n’est pas seulement un film d’horreur ou un drame familial. Avec ce film, Kate Dolan conjugue tout cela et nous offre un drame horrifique, et dans son récit, ce drame va s’amuser avec la frontière assez mince entre le folklore irlandais, avec une possible possession de la mère, ou alors est-ce que cette dernière, qui est en dépression, ne serait pas en train de se laisser gagner par une maladie mentale. Kate Dolan joue bien avec ceci, et son film peut faire constamment douter, enfin jusqu’à un certain point, avec un élément qui fait office de point de bascule dans le récit.

Pour accentuer tout ça, « Samhain » jouit d’une ambiance pesante. Le film est froid, le temps est gris, et le quotidien de la jeune fille est loin d’être joyeux, se posant comme la victime d’autres jeunes filles de son école. Enfin, parmi tous les éléments que traverse le film, il y a le thème de la femme et de la transmission, la cinéaste nous racontant principalement une histoire de femmes, entre une grand-mère, une mère et la petite dernière. D’ailleurs, le film est principalement peuplé de personnages féminins, car même ceux qui harcèlent l’adolescente sont des jeunes filles.

« Du côté de son visuel, « Samhain » est un film qui est bien fait et plutôt bien ficelé. »

Après, comme je le disais plus haut, le film a ses maladresses, notamment le personnage de Char qui parfois n’a pas inventé le fil à couper le beurre. On peut même dire que l’adolescente, sur certaines scènes, fait preuve d’une sacrée bêtise. Toujours dans ce qui abîme un peu le récit, le film a des moments de facilité qu’on ne comprend pas vraiment vers le final, avec un personnage qui disparaît et réapparaît au bon moment. Après, quand on fait l’addition de tous ces éléments, le film se laisse très gentiment regarder et s’il déçoit d’un côté, d’un autre, il se fait attachant, et l’on se plaît à suivre les premiers pas de cette jeune réalisatrice.

Du côté de son visuel, « Samhain » est un film qui est bien fait et plutôt bien ficelé. Certes, il manque d’ambiance, et n’arrive pas à nous faire frissonner, mais sur son ensemble, il arrive à garder notre intérêt, car il est suffisamment bien fait pour attiser la curiosité et maintenir le doute. De plus, le récit a parfois quelques envolées qui démontrent bien le talent de sa réalisatrice. L’ouverture du film est saisissante et cette histoire nous réserve quelques moments entre mère et fille assez inquiétants.

« Samhain » est donc un premier film qui a su décevoir d’un côté et de l’autre, je ne regrette pas m’y être arrêté, car même s’il n’a pas été aussi terrifiant que son affiche ou sa bande-annonce le laissaient présager, ce drame horrifique nous offre un récit intéressant, en s’amusant avec la folie et le folklore. Visuellement, le film est bien fait, du côté des acteurs, il est bien tenu, notamment la jeune Hazel Doupe qui incarne Char, car si le personnage est parfois bête, la jeune actrice est excellente de bout en bout et l’on se plaît à la suivre, et même à craindre pour elle. Un premier film intéressant donc, qui fait quelques promesses pour la suite en ce qui concerne sa réalisatrice, Kate Dolan.

Note : 11,5/20

Par Cinéted

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