C’est un fait un peu indéniable, le cinéma d’horreur est un véritable vivier de réalisateurs qui ont les coudées franches pour faire un peu ce qu’ils veulent. Que ce soit dans l’expérimental bizarre ou dans le slasher assez classique, tous les « grands » cinéastes sont, un jour ou l’autre, passés par le cinéma qui est censé faire peur. James Cameron et ses piranhas volants, Steven Spielberg et son camion fou ou encore Francis Ford Coppola et son célèbre vampire. Certains réalisateurs sont même devenus des pointures dans le genre, au point de ne faire que cela, à l’instar de John Carpenter, James Wan ou encore Dario Argento. Et on peut aisément comprendre pourquoi le cinéma d’horreur est aussi inventif, c’est le genre le plus représenté dans les productions récentes. Et c’est aussi celui qui rapporte le plus au box-office (voir le graphique en-dessous).
Bien sûr, au milieu de tout ça, on retrouve une forte concentration de mauvais films, mais les franchises les plus récentes tournent autour de l’horreur, en dépit, souvent, de la qualité. On peut évoquer le Conjuringverse ou les Insidious, avec une qualité déclinante. Mais finalement, qu’importe la qualité du film quand il permet de faire fructifier de l’argent et de sortir encore et toujours des suites, des préquelles et des spins-off. Cependant, là où le cinéma d’horreur tire un peu son épingle du jeu, c’est qu’il peut emprunter des codes à tous les autres genres. La comédie horrifique a souvent le vent en poupe, mais on peut aussi voir des films d’horreur dramatiques, des thrillers qui vont verser vers l’horreur ou encore des westerns avec des créatures démoniaques. Et il n’en fallait pas plus pour que l’industrie pornographique s’en mêle.
Car on le sait, si le porno se résume souvent en des scènes de baise expédiées manu militari par des amateurs de branlette, certains films sont de gros blockbusters, avec des méga stars du genre, mais aussi avec des envies de septième art. Pour cela, il suffit d’aller faire un tour sur l’article dédié à ces films pornos qui ressemblent à des films mainstreams. Et en dehors de ces films à gros budget (et pas que, vive les blagues salaces), le cinéma pornographique lorgne vers les genres qui fonctionnent pour surfer sur des vagues plus ou moins importantes. En ce sens, le cinéma d’horreur ne fait pas exception. Les mauvaises langues diront qu’il suffit de remplacer le sang par du foutre, et le tour est joué, mais certaines boîtes de production ont beaucoup d’imagination, aussi bien sur les scénarios que sur les titres de films.
Cela peut se faire sentir dès les années 70. Il n’aura pas fallu longtemps à L’Exorciste de William Friedkin avant de passer à la casserole porno avec The Sexorcist de Mario Gariazzo. Sorte de rip-off tout pourri du film d’origine, le long-métrage italien profite du succès de la version américaine pour en faire un film érotique qui, visiblement, vaut plus le coup d’œil pour sa bande-originale que pour ses images. Toujours dans le même délire de jouer avec la pauvre Regan, il existe The XXXorcist de 2006 et signé Doug Sakmann. D’une durée de 46 minutes, le film s’amuse avec divers fluides et séquences du film pour faire un porno à la fois délirant et cradingue qui ne restera pas dans les annales (ahah) du septième art. Comme on peut donc le voir, certains films d’horreur sont tellement cultes qu’ils inspirent plus films de boules.
Mais le plus rigolo dans tout ça, c’est lorsque les titres changent un peu la donne. Ainsi donc, le Head vient souvent remplacer le mot Dead pour on ne sait quelle raison (des anglophones pourront certainement nous donner les raisons dans les commentaires). C’est là que l’on peut tomber sur une version pornographique de Dawn of the Dead, l’un des chefs-d’œuvre de George A. Romero, rebaptisé pour l’occasion Dawn of the Head. On y retrouve donc certaines stars du monde du sexe, et visiblement, le film n’est pas si mal que ça, même s’il dure plus de deux heures et demi ! Toujours dans ce même délire, on peut évoquer Evil Head, parodie porno du Evil Dead de Sam Raimi. Si c’est le titre d’un court-métrage de neuf minutes avec un sex-toy possédé, c’est aussi un réel long-métrage de 2012 avec ce coquin de Lloyd Kaufman à l’intérieur.
Histoire de rester dans cette même année qu’est 2012, on peut aussi retrouver une parodie porno d’un classique de l’horreur, à sa voir Frankenstein. Si Dracula a eu droit à une pléthore de versions coquines où ce n’est pas que le sang qui est sucé, c’est un peu plus compliqué avec la créature de Frankenstein. Pourtant, une version existe bel et bien avec Fuckenstein, dont seul le titre mériterait une médaille. Toujours au rayon des monstres cultes du cinéma d’horreur, il y en a un qui avait un nom tout trouvé, Pinhead. Et aussi dégueulasse que cela puisse paraître, il y a une version porno de Hellraiser, qui se nomme Cockraiser et où notre cénobite n’a plus des clous sur la tronche mais… des mini-bites. Il faut quand même avoir une sacrée imagination pour pondre un truc pareil. Mais surtout, qui veut vraiment voir ça ?
Dans un sous-genre plus classique, il était évident que tous les grands boogeymen auraient droit à leur version nymphomane. Ainsi, on compte un bon nombre de films pornos graphiques avec Jason Voorhees, Michael Myers ou encore Candyman, mais les titres ne sont pas forcément originaux, si ce n’est de mettre des X de partout. Fort heureusement, sous un masque honteusement mal fichu (coucou center fêtes), on a droit à un Freddy Krueger addict au sexe avec A Wet Dream on Elm Street. Parodie du film de Wes Craven, sorti en 2011, le film aura même droit à plusieurs nominations dans des concours dédiés aux films pornos. Leatherface ne sera pas en reste aussi, avec le crado Texas Vibrator Massacre, qui recevra de bonnes critiques, mais qui sera banni du Royaume-Uni pour ses scènes de sexe avec violence. Seul un public de niche pourra certainement y trouver du plaisir.
Pour rester un petit peu dans le film à tendance gore, même Stuart Gordon a dû passer par la case parodie porno, avec notamment Re-Animator, qui sera alors nommé Re-Penetrator. Alors oui, il s’agit là-aussi d’un court-métrage d’une vingtaine de minutes, mais il est signé Doug Sakmann (oui, cela de la version salace de L’Exorciste), et il faut être un peu fou-fou pour avoir dans l’idée de faire une version porno d’un film gore comme celui-ci. Enfin, dans un domaine un peu plus soft, le slasher n’est pas épargné, avec les versions coquines de Scream et consorts, mais le I Know who you Fucked Last Halloween mérite son petit moment de gloire, rien qu’avec ce titre sordide et pourtant si drôle. De bons moments en perspective.
Il doit exister encore une pléthore de films pornographiques qui s’inspirent plus ou moins librement du cinéma d’horreur pour repousser les limites de la décence. Ici, on ne s’est arrêté que sur ceux dont les titres sont tout de même un peu drôles, avec l’intention de reprendre de grands classiques. Toujours est-il que lorsqu’il faut faire marcher les méninges pour trouver un titre salace à un classique de l’horreur, il y a toujours des esprits qui chauffent et qui font preuve d’une grande originalité. Est-ce aussi le cas dans les positions montrées dans ces films ? pas si sûr…
Par AqME