avril 26, 2024

Enuff Z’Nuff – Diamond Boy

Avis :

Il y a un adage qui dit que plus on vieillit, plus on acquiert de la maturité. Bon, on sait tous que c’est de la connerie, surtout quand on voit la direction des votes de tous les vieux lors des élections présidentielles. Cela est aussi une belle bêtise au sein de la musique, et plus particulièrement du Rock. On a vu des groupes se saboter eux-mêmes et des guitaristes de légende tomber dans la facilité ou le n’importe quoi, surtout quand il a fallu reprendre la musique de la SNCF. Bref, un groupe de rock n’est pas comme le bon vin et il ne s’arrange pas tout le temps, la preuve avec Enuff Z’Nuff. Fondé au milieu des années 80, le groupe américain va connaître un petit succès, notamment grâce à son duo Chip Z’Nuff (à la guitare) et Donnie Vie (au chant).

Mais à la sortie de Diamond Boy, quatorzième effort du groupe, il se passe une petite révolution, la départ de Donnie Vie et la prise exclusive du chant par Chip Z’Nuff. Cela va permettre au groupe de survivre et de continuer à tourner et sortir des albums. Dont celui-ci… Et on s’en serait bien passé. Il faut dire qu’il n’y a pas grand-chose qui va avec cet effort. Après une introduction très molle (Transcendence), la nouvelle formation balance Diamond Boy et on pourrait croire à un petit Hard Rock des familles assez pêchu. Ce que le morceau va être en l’état, mais qui manque cruellement de fond et d’une production digne de ce nom. C’est bien simple, on a l’impression que le son a été enregistré au fin fond d’un vieux garage miteux. Non seulement ça résonne, mais la voix du chanteur est étouffée par les instruments.

Ce constat, on va le faire sur tout l’album. Il n’y a pas une piste de valide dans cette galette. On se doute bien qu’avec le départ de Donnie Vie, il a fallu que le nouveau chanteur, qui est aussi guitariste, s’accommode de pas mal de choses, mais là, on touche le fond et parfois, c’est à la limite de l’écoutable. Mais ce n’est pas le seul problème dans cet opus. On retrouvera une immense redondance dans les rythmiques. La ligne de basse résonne à chaque fois de la même façon, et certains morceaux semblent quasi similaires. On pense à Fire & Ice avec Where Did You Go. Il y a toujours une espèce de distorsion qui ne marche pas et qui ne confère même pas une identité propre au groupe. A force de faire cela, on est plus agacé qu’autre chose. D’autant que cela se répercute sur l’énergie des titres.

Si l’on excepte une paire de morceaux, toutes les pistes sont plus molles les unes que les autres. On peut citer Metalheart qui sort un peu du lot avec son rythme entrainant, ou encore Faith Hope & Luv qui semble être le titre préféré de beaucoup de critiques dans la presse spécialisée. Et on les comprend car c’est l’un des seuls titres potables au sein de cet album qui accumule les tares. Alors certes, comme on peut le voir, tout n’est pas mauvais, mais il réside au sein de cet album une sorte de malaise prégnant. C’est-à-dire que l’on ne sait jamais si ce que l’on écoute est du lard ou du cochon, si c’est quelque chose de sérieux ou si c’est un album fait à la va-vite. Une spécialité pour le groupe qui, depuis 2020, sort un album par an !

Il serait peut-être temps de freiner la cadence et de réfléchir à la musique produite. Car là, non seulement c’est redondant et vite pénible, mais en plus, la production est complètement aux fraises. On aurait pu s’attendre, venant d’un groupe avec autant de bagages, à quelque chose d’un peu plus chiadé et surtout de mieux produit, mais de la jaquette jusqu’aux musiques, on se retrouve avec un truc imbuvable. D’ailleurs, on se demande bien comment un tel album à pu sortir, et comment un label (ici Frontiers Records) a accepté de s’embarquer dans un skeud aussi insipide. Sérieusement, aucun titre ne vaut la peine d’être écouté, et chaque écoute (parce que oui, je l’ai écouté plusieurs fois) est un calvaire.

Au final, Diamond Boy, le quatorzième album d’Enuff Z’Nuff, est une purge sur tous les fronts. Aussi bien musicalement que sur les thèmes ou encore sur la production, absolument rien ne va là-dedans. Et dire que le nom du groupe signifie Enough is Enough, c’est un peu le comble. Car même si le groupe a sorti encore trois albums derrière celui-ci, par sûr d’avoir envie d’y poser les oreilles. Assez est assez…

  • Transcendence
  • Diamond Boy
  • Where Did You Go
  • We’re All the Same
  • Fire & Ice
  • Down on Luck
  • Metalheart
  • Love is on the Line
  • Faith Hope & Luv
  • Dopesick
  • Imaginary Man

Note : 03/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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