avril 19, 2024

Ripoux 3

De : Claude Zidi

Avec Philippe Noiret, Thierry Lhermitte, Lorant Deutsch, Chloé Flipo

Année : 2003

Pays : France

Genre : Comédie, Policier

Résumé :

Voilà dix ans que les chemins de René et de François se sont séparés. De l’époque glorieuse où, flics, ils écumaient le quartier Montmartre, il ne leur reste qu’une poignée de souvenirs, l’argent de leurs ripouseries s’étant évaporé avec le temps. Tout à une fin. Jusqu’à ce que ça recommence.
René, à la limite de la clochardisation, survit avec pour domicile un bateau déglingué amarré dans le bassin de l’arsenal en contrebas à la BRB, la Brigade de Répression du Banditisme. Le destin s’emploie à réunir de nouveau René et François. Cette fois non plus côte à côte, mais l’un contre l’autre.
Passionné depuis toujours par les courses de chevaux et sûr d’un tuyau aussi gagnant que crevé, René veut à tout prix emprunter une somme dérisoire pour jouer. Il va se retrouver ainsi embarqué dans une affaire de blanchiment d’argent à laquelle sont mêlés des commerçants chinois de Belleville…

Avis :

Grand réalisateur de comédie, Claude Zidi a eu une très belle carrière au cours des années 70 et 80, mais cette dernière a pris un coup quand le réalisateur a franchi le cap des années 90. S’il est toujours aussi prolifique, les succès se font moindre et bien souvent ses films, que ce soit critiques ou spectateurs, ont bien du mal à se faire apprécier. Après l’échec d’ »Arlette« , Claude Zidi s’était lancé dans une adaptation de « Astérix et Obelix contre César » des cultes Albert Uderzo et René Goscinny. Le film sera le dernier succès du metteur en scène.

Après un plus qu’anecdotique « La boite« , Claude Zidi décide d’offrir un troisième volet à René et François, ses « … ripoux » préférés. Sorti en fin d’année 2003, « Ripoux 3 » fut un cuisant échec aussi bien critique que public et artistique. L’échec fut d’ailleurs si fort qu’il mit un coup de frein radical à la carrière de son réalisateur qui n’a plus jamais tourné de film. Il a bien essayé d’adapter ses « … ripoux » en série en 2011, mais là encore, ça n’a pas fonctionné.

Le fait de voguer sur un succès peut amener à la suite de trop, et clairement, c’était déjà le cas avec « Ripoux contre ripoux » qui est un film très en dessous du premier. Claude Zidi aurait pu se dire qu’il fallait laisser René et François tranquille, mais non, treize ans après le deuxième film, voici que le duo fait son retour et pour le coup, ils passent au trio, et malheureusement, ça fonctionne encore moins bien que le second opus…

René est aujourd’hui à la retraite et il vivote de petits plans à droite et à gauche. Ce soir-là, René tient le meilleur des tuyaux pour remporter le jackpot au tiercé. Malheureusement, René n’a plus un rond, alors en guise de dépannage, il va emprunter de l’argent à Chen, un directeur de restaurant qui en parallèle de ça, est aussi le chef d’une mafia asiatique locale. Ce même soir, François, qui travaille à la BRB, enquête sur Chen, et lorsqu’il fait irruption dans le restaurant pour empêcher un braquage, Chen confie un sac plein d’argent à René. Sac que René va perdre, ce qui va l’entraîner, lui, mais aussi François et le nouveau coéquipier de François, dans une mésaventure assez folle…

Bon, ça y est, « Les ripoux » est désormais une trilogie et ce troisième opus, qui arrive dix-neuf ans après le début de l’aventure, fait grise mine comparé au premier film, et même au second. S’il reste encore et toujours le plaisir de retrouver ce duo d’acteurs et de personnages à l’écran, malheureusement, ce sera à peu près tout, car « Ripoux 3 » nous offre bien peu de réjouissance et de plaisir.

Comme je suis un éternel optimiste, j’ai envie de commencer par les quelques bons points que le film peut avoir, car on en trouve quelques-uns, comme par exemple, quelques scènes drôles et bien vues entre Thierry Lhermitte et Lorànt Deutsch, ce dernier incarnant un jeune flic débutant assez gauche, qui va petit à petit prendre du poil de la bête. Toujours dans ces bons côtés, il faut saluer le braquage final, car même si on n’y comprend pas grand-chose au sein de l’intrigue, et que c’est terriblement tiré par les cheveux, il reste que le braquage en lui-même, avec ces trois personnages pour le réaliser, est plutôt cool.

Enfin, ce troisième film, c’est le plaisir de voir un nouveau casting et les quelques nouveaux comme Lorànt Deutsch certes, mais aussi Bernadette Lafond en voyante ou Jean-François Balmer en chirurgien pas forcément très honnête.

Mais voilà, comme je le disais, « Ripoux 3 » est un film qui ne nous offre pas grand-chose à nous mettre sous la dent. La première chose qui frappe avec ce film, c’est la non-qualité de son scénario, qui tire sur la corde du grand n’importe quoi. Franchement, cette histoire ne tient à aucun moment la route. « Ripoux contre ripoux » avait déjà des soucis d’écriture et de cohérence, mais ici, c’est un peu un menu maxi best of. Le scénario part dans tous les sens, se croit drôle et cool, et mais il se fait surtout incohérent et bien souvent, il sombre dans le ridicule… Franchement, cette histoire de remplacement d’identité et surtout de père de substitution, en plus d’être lourd à force d’y revenir, il y a surtout qu’on y croit pas une seconde. Puis cerise sur le gâteau, plus cette idée se creuse et plus les personnages sont bêtes.

On ajoutera à cela que le film en lui-même est très moyen et s’aventure bien plus sur les sentiers du téléfilm que le film de cinéma avec une mise en scène marquante. Ici, esthétiquement parlant, hormis le braquage à la fin, le film n’a pas grand-chose à offrir et on ne pourra même pas dire que ça se laisse regarder gentiment.

Ce troisième « Ripoux … » est donc un beau raté. Un raté qui a quelques arguments pour lui, mais jamais ces derniers n’arriveront à nous faire passer un chouette moment. Entre sa réalisation assez fade et son histoire ridicule, « Ripoux 3 » est clairement le film de trop, que ce soit pour « sa franchise » que pour son réalisateur qui, comme je le disais plus haut, ne tournera plus après… Bref, le premier film était très bien, le deuxième se logeait quelque part entre le sympa et le sans plus, mais celui-ci a enterré tout le monde. Dommage, et encore plus pour Claude Zidi qui conclut sa carrière ici.

Note : 07/20

Par Cinéted

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