avril 26, 2024

The Honourable Woman

D’Après une Idée de : Hugo Blick

Avec Maggie Gyllenhaal, Andrew Buchan, Stephen Rea, Lubna Azabal

Pays : Angleterre

Nombre d’Episodes : 8

Genre : Drame, Thriller

Résumé :

A la mort de son père, vendeur d’armes à feu, Nessa Stein reprend l’affaire en mains. Alors qu’elle milite pour la réconciliation entre Israël et la Palestine, elle se retrouve prise dans un tourbillon d’ennuis.

Avis :

Hugo Blick est un réalisateur britannique qui nous est pratiquement inconnu. Officiant depuis la fin des années 90 où il a commencé avec une triple casquette, dès sa première série, il est à la fois producteur, scénariste et réalisateur, travaillant sur la série humoriste en forme de faux documentaire, « Operation Good Guy’s« , série encore inédite chez nous. La suite de sa carrière va rester sur le petit écran, support qu’il apprécie et pour lequel il offre aussi bien des téléfilms que des séries pour lesquelles il réalise quelques épisodes, quand il ne réalise pas totalement les saisons, comme pour « The Shadow Line » ou « Black Earth Rising« .

Pour sa quatrième série créée, Hugo Blick se lance dans un sacré défi, puisqu’il touche au conflit Israélo-palestinien à travers une série politique de huit épisodes sacrément complexe.

Portée par un bon bouche à oreille, « The Honourable Woman » est une série qui donne bien envie de s’y arrêter, car elle a tout l’air d’offrir un joli show partagé entre politique, famille et espionnage. Malheureusement, si la série de Hugo Blick tient beaucoup de bonnes idées et d’instants, sur son ensemble, je dois bien avouer que la série m’a perdue en cours de route. Très complexe, trop complexe, on s’y perd à travers toutes les trames, les complots, les conflits et les révélations que cette histoire peut offrir et c’est bien dommage, car le showrunner nous rattrape lors de ses deux derniers épisodes qui sont vraiment puissants.

Neissa Stein est une femme d’affaires redoutable. Son domaine, c’est le câblage et l’internet, et avec sa société, elle installe Internet en Israël, en Palestine et en Cisjordanie. Alors qu’elle vient de mettre en route un immense chantier, sa vie bascule encore une fois lorsque le fils de sa traductrice se fait enlever, afin de pouvoir exercer une pression sur elle. Cet événement va alors déclencher une réaction en chaîne incontrôlable aux conséquences inimaginables.

Parfois, il y a des séries qui ont tout pour être des expériences incroyables, et pourtant, on passe à côté. « The Honourable Woman » est de celles-ci et ça faisait bien longtemps que cela ne m’était pas arrivé. Réparti sur huit épisodes d’une cinquantaine de minutes chacun, l’intrigue qu’a imaginé Hugo Blick s’est avérée très très floue, voire même quasi incompréhensible, tant elle mélange les trames, les complots et offre bien trop de personnages.

Exigeante, « The Honourable Woman » demande une attention sans faille, et même si on lui offre cela, elle restera pour beaucoup de ses rebondissements un mystère. Si le fil rouge se suit sans trop d’interrogation, Hugo Blick greffe à ce dernier tout un tas d’éléments, d’événements et de complots qui m’ont à plus d’une reprise personnellement laissé sur le carreau. Je dois même avouer que la série a eu le don de m’agacer, tant parfois, j’avais l’impression de suivre quelque chose sans rien comprendre des tenants et des aboutissants. D’autant plus que le mystère de l’intrigue aidant (ou pas) « The Honourable Woman » offre des réactions de certains personnages qu’on a bien du mal à comprendre tant ils sonnent faux.

Réactions qui toutefois pour beaucoup trouveront des explications au cours des deux derniers épisodes, où comme un puzzle, beaucoup de pièces se réunissent d’un coup et l’image recherchée devient alors plus claire. Mais bon, pour y arriver, il faut s’accrocher, et faire avec les complots, les fausses pistes, les meurtres, les suicides, les espions, les drames familiaux, les enlèvements, les flashbacks, les coups politiques, les Britanniques, les Israéliens, les Palestiniens, les Américains, les messages évasifs, les attentats… Bref, c’est trop, beaucoup trop, on s’y perd tellement et encore, je suis certain que j’en oublie, car pour suivre ces huit épisodes, j’ai presque mis deux à trois semaines, car il fallait se motiver, c’est dire !

Ce qui n’arrange pas vraiment les choses, c’est qu’en plus d’avoir une intrigue confuse, « The Honourable Woman » est tenu par une mise en scène qui enchaîne les longueurs. La série est tenue par un rythme assez étrange, ce qui fait que parfois l’on reste dans l’attente qu’il se passe réellement quelque chose. Dans « The Honourable Woman« , ça discute énormément, ça soupçonne beaucoup, ça analyse, ça se trahit, et surtout ça cherche à accorder sa confiance, au milieu d’un micmac bien trop gros. Bref, là encore, c’est compliqué et c’est dommage, car à certains moments, Hugo Blick a vraiment de bonnes idées de mise en scène et il peut arriver à nous tenir avec intrigue, suspens, et même surprise (je reviens sur ces deux derniers épisodes, vraiment excellents en tout point.).

Seul point qui est excellent de bout en bout, ce sont ses acteurs, que Hugo Blick dirige formidablement. Certes, beaucoup de ce qui va arriver aux personnages est assez flou, mais tous sont très bons et investis. Puis pour le coup, Hugo Blick s’est fait plaisir, convoquant un casting quatre étoiles, avec la crème de la crème. Ainsi, on trouve un quatuor excellent tenu par Maggie Gyllenhaal, Andrew Buchan, Lubna Azabal, et Stephen Rea. On pourra aussi compter sur une formidable Janet McTeer, ainsi qu’Eve Best, Lindsay Duncan, Philip Arditti.

« The Honourable Woman« , à travers le portrait de cette femme d’affaires militante pour la réunification et la paix entre Israël et la Palestine, a de bons côtés, et intéresse, mais il faut bien avouer que sur l’ensemble, la série de Hugo Blick a eu du mal à me conquérir tant j’ai eu la désagréable sensation à plus d’un instant de ne pas piger une cacahuète de tous ces complots, ces menaces, et toute cette politique inter agences qui s’observent et ordonnent des exécutions ou des sauvetages. Bref, peut-être qu’à un deuxième visionnage, la série serait plus claire, mais là, comme ça, face à sa complexité, je n’ai pas vraiment envie de retenter l’expérience. Dommage.

Note : 7,5/20

Par Cinéted

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