avril 25, 2024

Mechanic Résurrection

Titre Original : Mechanic : Resurrection

De : Dennis Gansel

Avec Jason Statham, Jessica Alba, Tommy Lee Jones, Michelle Yeoh

Année : 2016

Pays : Etats-Unis, France

Genre : Action

Résumé :

Arthur Bishop pense avoir définitivement tourné la page sur son passé de tueur à gages. Il coule maintenant des jours heureux dans l’anonymat. Mais lorsque son plus redoutable ennemi enlève sa petite amie, il est obligé de parcourir le monde pour accomplir une liste d’assassinats impossibles. Et comme toujours, il doit faire en sorte que ses exécutions ressemblent à des accidents. Une course contre la montre sans relâche s’engage.

Avis :

Sorti en 2011, Le Flingueur était un remake d’un film avec Charles Bronson. Misant sur le succès de Jason Statham, Simon West a fourni un actionner assez plaisant qui, sans jamais révolutionner le monde du cinéma, avait des ingrédients assez sympathiques. D’ailleurs, le public ne s’y est pas trop trompé avec une recette dépassant les 76 millions de dollars, pour un coût de 40 millions. Cinq ans plus tard, une suite se met en branle, toujours avec Jason Statham et avec le même budget. Seulement, Simon West ne reprend pas les commandes et délaisse cela à Dennis Gansel, réalisateur allemand qui a frappé un grand coup avec La Vague. Voulant se faire remarquer à l’international, le cinéaste allemand va pourtant se perdre dans les méandres d’Hollywood et succomber aux cloches du tout-venant, en offrant un opus fainéant, référentiel aux années 80, mais qui manque d’un peu de tout.

Une résurrection fainéante

Ici, on retrouve Arthur Bishop qui a abandonné son métier de tueur à gages pour se la couler douce. Manque de bol, un type souhaite le recruter pour tuer trois cibles précises. Bishop décide alors de s’enfuir en Thaïlande. Alors qu’il se croit à l’abri, il tombe amoureux d’une jolie nana qui va se faire kidnapper. Il n’a d’autre choix que de tuer les trois types demandés pour retrouver sa belle. Rien de bien neuf donc dans ce Mechanic Résurrection. On trouve tous les ingrédients d’un film d’action un peu crétin dans lequel un tueur « gentil » se retrouve à faire une mission dont il n’a pas envie pour sauver sa belle des doigts crochus de son ennemi. On connait le schéma narratif par cœur et rien ne viendra nous surprendre ici.

C’est bien simple, d’un point de vue scénaristique, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. On va suivre ce pauvre Arthur Bishop qui subit des assauts répétés de la part des méchants, avant d’aller casser la gueule à des armées entières de mercenaires patibulaires. L’histoire veut tout de même revenir sur les origines du tueur, puisqu’il est pris à parti par un vieil ennemi avec qui il partage un passif commun. On va vite comprendre que cela n’est qu’un tour de passe-passe pour tenter de donner un peu profondeur au personnage, mais rien n’y fera vraiment. Surtout lorsque les enjeux du méchant sont juste de récupérer le marché de ventes d’armes et de se venger du héros car il a moins souffert que lui dans son enfance. De qui se moque-t-on ?

Mal aux yeux

Bien évidemment, le film joue sur tous les codes du film d’action qui ne veut pas se prendre la tête. Jason Statham est un homme qui sait absolument tout faire. Non seulement il est bon dans les arts martiaux et dans le maniement des armes, mais il est aussi très doué pour jouer les faussaires, dans l’informatique, dans la varappe ou encore dans les jeux de séduction. Bref, c’est un homme parfait dont le seul talon d’Achille est une femme divine. En même temps, difficile de résister à Jessica Alba en bikini, la peau hâlée et la démarche chaloupée. Des clichés ? Bien sûr, mais le film essaye tout de même de donner de la consistance à la belle, qui arrive à se rebeller et à donner du fil à retordre aux méchants. On regrettera, de ce point de vue-là, des bad guys en carton et sans charisme.

L’autre gros point négatif du film va venir de sa réalisation. Faire appel à Dennis Gansel est en soit une idée intéressante. Le cinéaste allemand a prouvé qu’il avait une vision, mais on sent qu’il a été brimé par les studios. L’une des premières scènes, au Brésil, respire à fond le fond vert, et les incrustations sont clairement dégueulasses. On retrouvera cela plusieurs fois dans le film, montrant sans vergogne que la démesure voulue par le film ne tenait pas la route avec un budget de 40 millions de dollars (fort heureusement, le film en a rapporté 125 millions de recette). Il en va de même avec les scènes d’action, souvent illisibles, avec un montage qui aligne les cuts de façon presque frénétique. N’est pas Simon West qui veut, même si ce dernier n’est pas la panacée non plus.

Statham des années 80

Néanmoins, on ne peut pas dire que l’on s’ennuie dans ce film. Le rythme est très soutenu et on n’alterne bien souvent les pays et les manières de tuer. En allant d’une prison perdue en Asie entourée d’une eau infestée de requins à un building australien où il faut percer une piscine donnant sur le vide, on sent un doux dépaysement et on regarde ce spectacle sans trop se prendre la tête. Et cela même si tout est convenu et sans réel saveur, avec des enjeux microscopiques et une tension qui ne monte jamais. On connait les schémas dramatiques d’une telle entreprise et la seule chose que l’on peut avoir, c’est un divertissement crétin. Ce que l’on a, Mechanic Résurrection ne mentant jamais sur sa marchandise.

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Au final, Mechanic Résurrection est donc un film d’action lambda qui va bénéficier du succès du premier film et du côté bankable de Jason Statham. Moins bien que le premier, on ressent pourtant cet effet grisant des films d’action des années 80, où le héros est indestructible et réussit tout ce qu’il entreprend pour sauver une belle des griffes d’une bête. Malgré tout, entre une mise en scène bancale, un humour réduit à peau de chagrin et une action pas toujours lisible, le film de Dennis Gansel peine à convaincre et ne restera jamais dans les mémoires. C’est peut-être pour cela que le réalisateur est reparti illico presto dans son pays natal.

Note : 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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