avril 26, 2024

Les 400 Coups

De : François Truffaut

Avec Jean-Pierre Léaud,Claire Maurier, Albert Rémy, Guy Decomble

Année : 1959

Pays : France

Genre : Drame

Résumé :

Antoine Doinel a quatorze ans. En classe, il ne cesse d’avoir des ennuis avec son maître d’école, qui le punit pour avoir écrit sur les murs de la classe. À la maison, ses parents se montrent indifférents à son égard, et ne savent que faire de lui pendant les vacances. N’ayant pas fait sa punition, Antoine fait l’école buissonnière avec son copain René et surprend sa mère dans les bras de son amant. La vie du jeune Antoine s’annonce sous le signe du mensonge et de la débrouille.

Avis :

Réalisateur incontournable de la nouvelle vague, François Truffaut est l’un des fleurons du cinéma français qui a laissé derrière lui une œuvre majeure qui ne cesse d’inspirer et d’être redécouverte par de nouvelles générations de cinéphiles. Mais en 1959, François Truffaut se destine à une carrière de journaliste et on ne parle même pas d’un journalisme dans le cinéma. Après un petit tour chez « Elle », Truffaut se voit journaliste, mais c’est finalement grâce à André Bazin que le jeune Truffaut arrivera dans le monde du cinéma, avec notamment un poste de critique au célèbre « … cahiers du cinéma ».

En parallèle de ça, François Truffaut, qui est un autodidacte, apprend les codes du cinéma au travers de la réalisation de quelques courts-métrages, courant années 50. Après un court-métrage en coréalisation avec un certain Jean-Luc Godard, François Truffaut se lance alors dans un premier long-métrage et ce sera « Les quatre cent coups« , un film qui deviendra culte, et qui sera les premières mésaventures d’un certain Antoine Doinel. Film révélant son réalisateur, film révélant Jean-Pierre Léaud, et film phare de la nouvelle vague, « Les quatre cents coups » est une œuvre culte qui aborde l’enfance, l’éducation, la parentalité. Ce premier film, dont il réside aussi un peu d’autobiographie pour son réalisateur, est un très beau morceau de cinéma, que j’ai pris plaisir à découvrir sur grand écran.

Antoine Doinel est un adolescent qualifié de turbulent. À l’école, il ne cesse de se faire reprendre par son maître, tout comme il ne cesse de se faire punir. Chez lui, ce n’est pas vraiment mieux, car il a du mal avec ses parents, entre un père assez autoritaire, et une mère qui « cache » un secret. Entre l’école, Antoine traîne avec son copain René et un jour, alors qu’il fait l’école buissonnière, sa vie va prendre un tout autre tournant.

Œuvre culte parmi les œuvres cultes, « Les quatre cents coups » est un film que j’avais terriblement envie de découvrir depuis des années, mais c’est aussi un film que je craignais de découvrir, tant il est adulé. Heureusement, ce n’est pas une déception qui a pointé le bout de son nez une fois le générique venu, et même si le film n’a pas été aussi incroyable que je l’avais imaginé, ce premier film de François Truffaut est un métrage qui m’a emporté, qui m’a touché, et même dans un sens qui m’a fasciné, notamment pour sa plongée dans la France des années 50 et la découverte de la spontanéité et du charisme d’un Jean-Pierre Léaud, alors dans son premier rôle.

Si je savais que le film parlait de l’adolescence et qu’il s’inspirait dans les grandes lignes du vécu de François Truffaut, je ne savais pas non plus à quoi m’attendre et j’ai été assez surpris de par le ton qu’adopte François Truffaut pour raconter le quotidien de son personnage. Le scénario est très proche de son personnage et résonne comme réaliste, même s’il faut aussi avouer que le film a vieilli. « Les quatre cents coups« , si l’on regarde bien, n’est pas un film qui aborde des thématiques incroyables. On peut même dire que c’est un film qu’on aurait déjà vu. Mais ça, c’est si on le regarde avec l’œil d’aujourd’hui, car si on le replace dans son époque, alors « Les quatre cents coups« , de par ses thématiques et son approche, est un film tout à fait novateur.

Avec ce film, François Truffaut s’invite au sein d’une famille, et plus largement auprès du fils de la famille. À travers lui, le réalisateur aborde alors l’école et le système éducatif (Il y a d’ailleurs au sein d’une scène à l’école une réplique assez drôle, qui évoquera avec critique et cynisme la France dans dix ans, ce qui nous amènera à Mai 68… Bref, je m’égare) et de l’autre côté le cinéaste parlera de l’éducation par les parents, de la famille, et même de la famille recomposée. Oscillant entre prises de bec, provocations, petits mensonges, bonne humeur, et le poids des actes, « Les quatre cents coups » étonne, pique l’attention et l’on se laisse totalement emporter par un cinéma moderne et au-delà de ça, très mature. Oui, non seulement c’est un premier film, mais il faut aussi rappeler que François Truffaut n’a alors que vingt-six ans.

Ce qui fait aussi que ces « … quatre cents coups » est si intéressant et prenant, c’est grâce à la spontanéité et la singularité dont fait preuve Jean-Pierre Léaud. Le jeune garçon alors âgé de quinze ans tient là son premier rôle au cinéma et il crève l’écran. Affichant une sacrée gouaille, faisant passer beaucoup d’émotions dans ses regards et ses silences, c’est bien simple, alors même que parents, maître d’école ou petits camarades de classe sont tous très bien tenus par les comédiens, on ne voit et l’on ne retient que Léaud.

S’il est moins fort et moins touchant que ce à quoi je m’attendais, « Les quatre cents coups » demeure un beau film, qui est assez révolutionnaire dans la façon d’approcher ses thématiques et ses personnages pour l’époque. Tenu par un excellent et tout jeune Jean-Pierre Léaud, intéressant de bout en bout, je ne regrette absolument pas de m’être arrêté sur ce premier film de François Truffaut. Si jamais l’envie vous en dit, plusieurs salles de cinéma diffusent les mésaventures d’Antoine Doinel, et ça faut vraiment le coup de le découvrir (ou redécouvrir ?) sur grand écran.

Note : 14/20

Par Cinéted

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