avril 19, 2024

Visdom – White Heart

Avis :

En suédois, Visdom veut dire sagesse, qui se traduit par Wisdom en anglais. Après ce petit cours de langue vivante, on sera surpris d’apprendre que le groupe qui nous préoccupe aujourd’hui n’est ni suédois, ni même anglais, mais bel et bien… allemand. Provenant de Mayence, au bord du Rhin, le groupe n’a pas choisi ce nom au hasard, puisqu’il aime particulièrement le Hard Rock des années 70, citant allègrement Black Sabbath, Deep Purple ou encore Wishbone Ash, tout en y incluant des effets venant du Rock moderne scandinave, prenant Graveyard pour exemple. Avec toutes ces références, on peut miser sur un bon groupe qui va envoyer du lourd. Et à quelque part, c’est ce que l’on va avoir. White Heart est le deuxième effort de la formation teutonne, et on tient-là un bon cru. Un cru court et concis, mais qui laisse présager le meilleur pour l’avenir.

Si on jette un rapide coup d’œil à la playlist, il y a de quoi tirer la gueule. A peine six titres pour un poil plus d’une demi-heure d’écoute. On se rapproche dangereusement du long EP, Mais le groupe s’autoproduit et il n’avait peut-être pas les fonds pour faire plus. Quoiqu’il en soit, l’objet est là et Fever ouvre le bal. Si on peut rester circonspect sur son introduction et sa voix un peu nasillarde, on va vite se rendre compte du potentiel du groupe. C’est puissant, le chanteur a un joli grain dans le refrain, et d’un point de vue technique, on a une belle ligne de basse et des fulgurances bluesy qui ne sont pas déplaisantes. On est clairement dans un Rock nerveux qui lorgne vers le Hard, et qui peut, parfois, évoquer Audioslave dans ses mélodies. Bon, on est quand même loin des fulgurances d’un Tom Morello.

Mais le solo est là, maîtrisé, et démontre toutes les bonnes intentions du groupe. Et son envie de s’imposer dans un monde bien bouché. Bouché faute de promotion valable ou de label qui accepte de faire signer de nouveaux venus. Avec Nightmare Queen, le groupe va encore un peu plus loin dans ses références, offrant quelque chose qui vise carrément le rock anglais des années 70. Si Visdom apporte sa petite pierre à l’édifice avec une certaine modernité dans le chant et les arrangements, le final au clavier évoque les belles années avec des formations comme Kansas par exemple et son Carry on my Wayward Son. Une sacrée comparaison et les allemands n’ont pas à rougir. White Heart sera par contre la vraie pièce maîtresse de l’album, et ce n’est pas étonnant que l’album porte le même nom.

Le titre est long de plus de six minutes et il emporte tout sur son passage. C’est bien simple, les couplets sont parfaitement maîtrisés, et les refrains rentrent immédiatement en tête. Impossible de lâcher le morceau, d’autant plus que le solo de gratte est impressionnant. Pourtant, le groupe ne cherche pas à faire dans la démonstration. Il réside dans ce titre toute l’essence des années 70 et c’est un superbe hommage que rend là le groupe teuton. Après ça, il serait difficile de paraître objectif, tant c’est une réussite. Pourtant, Visdom arrive à redonner un nouveau coup de fouet avec Rebels. Ici, on pense immédiatement à Rival Sons ou Vintage Caravan, des groupes qui flottent sur des élans nostalgiques, tout en posant un son novateur. On retrouve cet état d’esprit avec ce morceau fort plaisant et entêtant.

Avec Otherside, encore une fois le groupe surprend, car il change un peu de registre et offre, toujours dans le rock, quelque chose de plus énergique, qui fait irrémédiablement penser à du Royal Republic, en plus complexe et plus tortueux. La maîtrise technique est parfaite et les allemands se font clairement plaisir dans les refrains, où le chanteur pousse un peu plus. Enfin, Vidunder clôture cet album. Ici, on restera dans le registre maîtrisé, avec évidemment un son rock des années 70 et un superbe solo qui viendra construire un pont impressionnant. Le groupe ne se repose pas sur ses acquis et délivre une réelle démonstration qui force le respect. De plus, le titre dépasse largement les cinq minutes, et à aucun moment on ne s’ennuie, offrant même un côté épique sur la fin. Encore une fois, le groupe épate. On regrette juste que cela ne dure pas plus longtemps…

Au final, White Heart, le deuxième album de Visdom, est une agréable petite réussite. Petite par la taille, car trente minutes, c’est bien trop court pour du rock. Néanmoins, entre la voix qui sied parfaitement à cet exercice, la technique maîtrisée et les références parfaitement digérées, on est sur un groupe qui est promis à un bel avenir, et on espère entendre parler de Visdom assez rapidement, car le groupe mérite vraiment d’être plus connu que ça.

  • Fever
  • Nightmare Queen
  • White Heart
  • Rebels
  • Otherside
  • Vidunder

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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