mars 29, 2024

Oslo 31 Août

Titre Original : Oslo, 31. August

De : Joachim Trier

Avec Anders Danielsen Lie, Hans Olav Brenner, Ingrid Olava, Kjaersti Odden Skjeldal

Année : 2012

Pays : Norvège

Genre : Drame

Résumé :

C’est le dernier jour de l’été et Anders, en fin de cure de désintoxication, se rend en ville le temps d’une journée pour un entretien d’embauche.
L’occasion d’un bilan sur les opportunités manquées, les rêves de jeunesse envolés, et, peut-être, l’espoir d’un nouveau départ…

Avis :

Venu de Norvège, Joachim Trier, après quelques courts-métrages, au milieu des années 2000, réalise « Nouvelle donne« , un premier film qui a connu son petit succès. Écrivant ses scénarios lui-même, Joachim Trier s’est donc lancé dans l’écriture d’un deuxième film et il lui aura fallu six années entre l’écriture, le montage de son projet, son tournage et enfin sa sortie en salle. Une sortie qui fut précédée d’un tour au prestigieux Festival de Cannes. Pour son deuxième film, Joachim Trier s’intéresse à la réinsertion des toxicomanes dans la société norvégienne. Ainsi, il nous propose de suivre la première journée de permission de son personnage.

Simple et profond à la fois, « Oslo 31 Août » est une longue dérive qui va se passer l’espace d’une journée. Intéressant de par le regard qu’il porte sur l’instant T de son personnage, lucide, désespéré et plein de regrets, touchant, même s’il est vrai qu’on aurait aimé l’être bien plus, ce deuxième film pour Joachim Trier s’impose comme un joli drame.

Anders, trente-deux ans, a fichu en l’air sa vie lorsqu’il est tombé dans la drogue. Le jeune a tout pris, et il s’est enfoncé. Aujourd’hui, cela fait dix mois qu’il est clean. Dix mois qu’il lutte pour prendre sa vie en main et surtout reprendre goût à la vie. Ayant une permission de deux jours, Anders va en profiter pour revoir des amis qu’il avait pu blesser.

Cela faisait un moment que je voulais m’arrêter sur ce « Oslo 31 Août« , car le norvégien avait grandement piqué ma curiosité avec son « Thelma » et surtout son magnifique et puissant « Julie (en 12 chapitres)« . Du coup, je me suis lancé confiant et plein d’amour dans ce « Oslo 31 Août« , et même si j’y ai trouvé un joli et bon drame, je dois aussi dire que j’en ressors quelque peu déçu.

Déçu, car même si l’intrigue est intéressante et très bien tenue en un sens, le film de Joachim Trier ne fut pas aussi beau émotionnellement parlant qu’il en faisait la promesse. Certes, on est forcément touché par l’errance et le regard que ce personnage porte sur sa vie et son existence. D’ailleurs, le personnage est formidablement tenu par Anders Danielsen Lie, un fidèle du cinéma de Joachim Trier. Mais voilà, malgré ce superbe côté, cette journée que nous raconte Joachim Trier manque réellement d’émotion. Un peu à l’image du personnage qui passe à côté de sa vie, il y a quelque chose qui fait qu’on n’entre pas vraiment, ou plutôt qu’on n’entre pas autant qu’on l’aurait aimé, dans « Oslo 31 Août« .

Après, malgré ce manque d’émotion, Joachim Trier nous offre un joli film qui tient un bon cachet. Le scénario qu’a écrit le metteur en scène tient de très bons sujets, ainsi qu’un bon regard. « Oslo 31 Août » est un film qui est riche, aussi bien dans la parcours de ce personnage pour « revenir à la vie », que dans la description de cette journée, qui va prendre une tournure aussi attendue qu’elle ne l’est pas. Très réaliste dans ses interactions, sensible et touchant à la fois, Joachim Trier nous tient malgré tout et l’on reste accroché à son personnage, avec l’espoir qu’il s’accepte (si l’on peut dire ça comme ça). Dans les sujets que Joachim Trier traite, « Oslo 31 Août » souligne particulièrement la dépression et la confiance en soi qui est grandement abîmée. Comment reprendre goût à la vie après une épreuve comme celle-ci ? Certains y arriveront, d’autres pas, et c’est au travers de cette journée qu’entre guillemets tout va se jouer pour son personnage.

Du côté de la mise en scène, « Oslo 31 Août » est un film qui est assez juste. Joachim Trier nous entraîne dans un film sombre, qui est cependant parsemé d’instants lumineux et d’espoirs. On y trouve aussi de petites touches d’humour bien vues et bienvenues, qui feront du bien. Mais un peu comme pour son scénario, « Oslo 31 Août » est un film qui, même s’il reste sensible, n’arrive pas vraiment à créer de l’émotion. Beaucoup de scènes sont pourtant touchantes, mais on a l’impression que Joachim Trier voulait à tout prix éviter le piège du tire larmes, de la trop grande émotion, et pour l’éviter, il a presque tué toutes les émotions que l’histoire de cet homme pouvait offrir.

Je ressors donc quelque peu partagé, car dans le fond, « Oslo 31 Août » est très loin d’être un mauvais moment de cinéma. C’est même tout son contraire. L’intrigue est intéressante, le personnage est beau, la mise en scène est peut être formelle, mais elle tient un beau cachet, et cette errance nous tient jusqu’à son final. Il manquait simplement cette touche d’émotion qui aurait emporté ce drame autre part. Bref, d’un côté, j’en ressors quelque peu déçu, mais d’un autre côté, je ne regrette en aucun cas de m’y être arrêté, car plus je découvre la filmographie de Joachim Trier et plus j’ai envie de m’y arrêter et de voir tout ce qu’à peu faire ce type (bon après, il m’en reste que deux à découvrir, ce qui va être vite fait).

Note : 13,5/20

Par Cinéted

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