avril 26, 2024

Gangsters, Guns and Zombies

De : Matt Mitchell

Avec Vincent Jerome, Huggy Leaver, Fabrizio Santino, Cassandra Orhan

Année : 2012

Pays : Angleterre

Genre : Horreur, Comédie

Résumé :

Q ne demande qu’une chose : avoir une vie tranquille. Cependant, cela n’est possible qu’en obéissant à Tony. Ce dernier lui demande de conduire un camion, de déposer les gars et de prendre une part de gâteau. Tout ceci paraît très simple mais les choses ne se passent pas comme prévu…

Avis :

Il est évident que c’est dans les films d’horreur que l’on trouve le plus de navets, de mauvais films. Il faut dire aussi que c’est le genre le plus prolifique, le plus produit dans le monde, même avec des budgets frôlant le ridicule. Pour autant, c’est un vivier de talents et un terrain d’expérimentations pour de futurs cinéastes. Le genre horrifique a des codes, mais ils peuvent être facilement brisés pour accéder à quelque chose de nouveau. C’est sans doute pour cela que l’on trouve un grand nombre de premiers films dans l’horreur. Et c’est le cas de Matt Mitchell, qui signe avec Gangsters, Guns & Zombies son premier et unique film à ce jour. Il faut dire que le jeune homme a eu des retours calamiteux et s’est reconverti à la direction de la photographie pour quelques métrages américains. Mais revenons sur ce film de zombies…

Cheap

La toute première chose qui frappe avec ce film, c’est son côté fauché et très amateur. Il est d’ailleurs assez étonnant de retrouver une telle qualité dans une édition DVD qui est arrivée jusque chez nous. On nous prive de films de qualité, mais on arrive à avoir quelques trucs complètement amateurs de par chez nous, à l’instar de Five Across the Eyes par exemple. Bref, avec Gangsters, Guns & Zombies, on va vite se rendre compte de la pauvreté visuelle du machin. Le film débute dans une bagnole, avec un braquage qui a mal tourné et cinq gangsters qui fuient. La caméra passe d’un type à un autre pour faire des présentations sommaires, et on aura droit à quelques rencontres avec des morts-vivants dans les rues, qui courent après une poignée de survivants. On voit rapidement que le réalisateur joue à l’économie et ça pique les yeux.

Une fois en dehors de la voiture, le groupe va vite se retrouver de nouveau enfermé, mais cette fois-ci dans une maison, en compagnie d’une grand-mère revêche et de sa petite-fille. Le film ne décolle pas pour autant, alignant des plans statiques pour nous asséner de discours débiles et mal interprétés. On aura droit à une vaine attaque de zombies, puis à une fuite qui n’aboutira à rien. Et de voir le générique tomber comme un couperet, sans que l’on s’y attende. Matt Mitchell semble ne pas savoir comment terminer son œuvre. On assiste à la fuite d’une bande, qui ne raconte rien, n’interroge pas et se veut comme une vilaine blague potache entre potes. Sauf que le côté cheapos est trop visible, et que l’on voit toutes les faiblesses du métrage. C’est pauvre, mal filmé et rien n’est vraiment crédible dans le danger des zombies et les quelques affrontements.

L’art du vide

Si l’on arrive à faire fi de la mise en scène et de la qualité visuelle globale du film, on peut essayer de gratter l’histoire, afin de voir s’il y a quelque chose d’intéressant. Et là aussi, c’est un peu la douche froide. Le film ne raconte rien. On suit juste la fuite de gangsters qui veulent partir avec un joli pactole, mais tout va partir en cacahuète lorsque l’un d’eux se transforme en zombie et que l’invasion devient incontrôlable. Aucune réflexion ne sera amenée avec ce scénario. Pas même le sempiternel discours sur l’homme est pire que le mort-vivant car il est conscient du mal qu’il fait. Pas même sur la métaphore du capitalisme. Bref, on n’aura rien à se mettre sous la dent, si ce n’est de voir quelques débiles courir, déblatérer des âneries et parfois se battre. Rien de bien folichon.

Même la caractérisation des personnages est mauvaise. On va suivre Q, un jeune homme qui veut vivre tranquille et qui accepte ce boulot de chauffeur pour se faire quelques sous. Il va trouver l’amour sur son chemin (il arrive à séduire une jeune femme en deux phrases, c’est beau de rêver) et il est un peu un anti-héros qui ne fait pas grand-chose dans le métrage. A ses côtés, on aura droit à un gangster un peu fou qui ne fera pas long feu, une brute épaisse au cœur tendre mais au cerveau étriqué ou encore à un vieux caïd qui va essayer de tromper tout le monde. Les présentations sont vite expédiées, personne n’aura un background intéressant, et de ce fait, on n’aura aucune empathie pour qui que ce soit.

Humour mort

Le seul moment un peu touchant réside dans le générique de fin, où l’on a droit à des images du tournage montrant une équipe soudée et conviviale. Cela a pour effet de rendre l’ensemble sympathique, alors que l’on vient de passer un mauvais moment. Comme quoi, on peut avoir toutes les bonnes intentions du monde et faire quelque chose de vraiment pas bon. Comme l’humour du film. Gangster, Guns & Zombies est une comédie horrifique, mais les quelques phases qui se veulent drôles sont catastrophiques. Le baiser avec en arrière-plan les types qui font semblant de buter des zombies, le coup de conduire un bateau en appuyant sur les touches d’un clavier, la fuite de l’hôpital, tout cet humour nous met plus mal à l’aise qu’autre chose. On ne sourit même pas à tout cela.

Au final, Gangsters, Guns & Zombies est un film totalement raté. Cela n’est guère une surprise quand on est rompu à ce genre d’édition où tout est dit dans le titre. Malgré une volonté de bien faire et de s’amuser avec ses potes, Matt Mitchell se plante en beauté, ne trouvant jamais le bon équilibre entre horreur et humour. Le film n’est pas drôle, il est même plus pathétique et ne se sauve jamais avec ses mauvais acteurs et son histoire qui brasse du vide. Un échec qui a dû faire du mal à son réalisateur, arrêtant pour un temps la réalisation pour devenir directeur de la photographie. N’est-ce pas plus mal ?

Note : 04/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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