avril 20, 2024

Calendar Girls

De : Nigel Cole

Avec Helen Mirren, Julie Walters, John Alderton, Linda Bassett

Année : 2003

Pays : Etats-Unis, Angleterre

Genre : Comédie

Résumé :

Douze femmes d’âge mûr, lassées de faire des gâteaux pour les ventes de charité, décident de poser nues pour un calendrier. Ce projet fou et génial va déclencher une révolution dans le Yorkshire avant de les rendre célèbres dans le monde entier. Leur engagement bénévole contre la leucémie va prendre un tournant très particulier, jusque dans leur vie personnelle…

Avis :

Nigel Cole est un réalisateur britannique qui vient de passer du petit au grand écran. Après s’être fait la main sur des séries télé, le metteur en scène s’est donc lancé en 2000 à la conquête des grands écrans, et il en a résulté « Saving Grace« , une bonne petite comédie saupoudrée de social. Moins prononcé ou engagé qu’un Ken Loach, Nigel Cole a toutefois livré un joli premier film qui laissait présager un cinéaste britannique sur lequel on va devoir compter.

Un peu moins de trois ans après ce premier film, Nigel Cole était de retour. Toujours bercé dans la campagne anglaise, cette fois-ci, le réalisateur nous revient avec un film plus assuré que « Saving Grace« . Revenant sur une histoire vraie, Nigel Cole livre avec « Calendar Girls » une comédie divine. Reprenant cette idée de mélanger comédie et social, le metteur en scène nous entraîne dans un film adorable (encore une fois). Un film qui amuse et devant lequel on passe un joli moment en compagnie de la crème de crème des comédiennes britanniques. Plein de joie, d’amour et de mordant, du Yorkshire à Hollywood, le cinéaste cornouaillais nous raconte l’odyssée extraordinaire de femmes ordinaires, et son film fait tout simplement du bien.

Chris et Annie sont amies depuis toujours. Les deux femmes habitent une petite ville perdue dans le Yorkshire et il ne s’y passe jamais grand-chose. Les deux femmes font partie de la WI, un programme qui veut instruire les femmes de manière ludique et amusante, mais franchement, la plupart du temps elles s’y ennuient. Leur vie va alors être bouleversée quand John, le mari d’Annie, ne survit pas au cancer qu’on lui a diagnostiqué. À la place de s’effondrer, les deux femmes se lancent dans un défi assez fou. Après avoir passé plusieurs heures sur l’horrible canapé de la salle de patients de l’hôpital, les deux femmes se mettent en tête de réunir des fonds et acheter un nouveau canapé. Un canapé qui porterait le nom de John pour lui rendre hommage. Et pour réunir ces fonds, les deux femmes, bientôt rejointes par dix autres, se lancent dans la confection d’un calendrier où elles poseraient nues, dans des situations du quotidien. Le projet ne devait pas être plus large que les frontières du Yorkshire, mais bientôt, leur calendrier devient un véritable phénomène.

Humour, tendresse, finesse, délire, « Calendar Girls » est la comédie anglaise typique comme on les adore. Pour son deuxième film, Nigel Cole nous a préparé un joli cocktail aussi drôle que touchant. Un film qui se pose comme un vent de fraîcheur qui fait du bien. Bien sûr, dans son idée « So Sexy », « Calendar Girls » peut faire penser à un penchant féminin de « The Full Monty« . Les rapprochements sont même évidents avec ce mélange de comédie et de social, mais là où le film de Peter Cattaneo jouait beaucoup sur la comédie, Nigel Cole, lui, penchera plus vers l’émotion, avec cette histoire incroyable qui va naître d’un drame terrible, la perte d’un mari tant aimé.

Doté d’un scénario adorable, « Calendar Girls » propose une véritable odyssée pour ses héroïnes du quotidien qui, d’une idée que certaines de leur association verront comme saugrenue, va les emmener du Yorkshire à Hollywood, en passant par la case célébrité. Une célébrité certes éphémère, mais qui va, l’espace de quelques mois, grandement bousculer leur quotidien et les amener à vivre de petites aventures qu’on adore suivre. Des aventures parfois faciles et convenues, mais l’ensemble restera juste, plein de nuances, et surtout, à plus d’une reprise, très touchantes. C’est aussi touchant car Nigel Cole développe beaucoup certains de ses personnages, et à travers elles, le réalisateur aborde tout un tas de sujets. Le deuil évidemment, mais aussi l’amitié plus forte que toutes les épreuves, l’adultère et l’émancipation. Une émancipation dans la vie de certaines, comme une émancipation des jugements qu’on pourrait poser sur elles, avec cette idée de quinquagénaires et plus de poser nues et se montrer comme elles sont, sans superflu, sans trucage, ou autres retouches. Bref, Nigel Cole tient un très joli scénario et il en tire le maximum.

Si le film fonctionne aussi bien, c’est aussi grâce à cette brochette d’actrices que Nigel Cole a réunies pour l’occasion. Bien entendu, certains rôles vont être plus forts et importants que d’autres, mais sur l’ensemble, toutes ces comédiennes font front commun, et on les adore toutes sans exception.

Et toutes ces actrices sont sublimées par la mise en scène de Nigel Cole qui, si elle fait dans le classique, conjugue parfaitement pudeur, délire, complicité, drame et comédie. Il y a quelque chose comme un rêve éveillé qui se dégage de cette histoire, et si c’est souvent enjoué et drôle, le réalisateur sait très bien resserrer le tout, pour que d’un coup son film soit plus humain. Le film tient même de jolies envolées d’émotions, et il le fait parfois avec trois fois rien, ce qui démontre bien le talent de son réalisateur.

« Calendar Girls » est donc un film tout à fait adorable. Joli et gentil divertissement, Nigel Cole livre un film savoureux, plein d’humour et d’amour. Un film bourré de tendresse, d’amitié et d’espoir. Le réalisateur nous avait déjà joliment convaincu avec « Saving Grace« , et avec ce deuxième film, il confirme son essai avec beaucoup de justesse et l’on est curieux de la suite de sa filmographie.

Note : 15/20

Par Cinéted

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