avril 19, 2024

Monster Magnet – A Better Dystopia

Avis :

Il semblerait qu’en 2021, certains groupes ayant un peu de bouteille aient décidé de faire des albums de reprises. Manque d’inspiration ? Besoin d’exorciser certains démons en rendant des hommages appuyés ? Les questions se posent, puisqu’après le peu glamour Inspirations de Saxon, c’est au tour de Monster Magnet de faire son petit album de reprises. Fondé en 1989, les américains de chez Monster Magnet ont arpenté la route et forgé une forte identité Stoner dans le monde entier. Difficile dès lors de surprendre, si ce n’est de faire le choix d’un effort de reprises, toutes assez peu connus, surtout si l’on est un profane du genre. Ainsi donc, pour fêter les plus de trente ans d’existence de la formation et leur quinzième album, les types se sont fait plaisirs avec A Better Dystopia, qui reprendra plusieurs groupes comme The Cave Men ou encore Jerusalem.

Le skeud débute avec une introduction plutôt psyché, qui sera une reprise du groupe Higher Elevation. Rien de bien neuf ne sera apporté, si ce n’est un bon riff de guitare. On passe rapidement ce petit moment en spoken word, pour ensuite partir sur des bases plus saines avec Born to Go. Reprise du groupe Hawkwind, Monster Magnet ne réinvente pas la poudre, et on va vite se rendre de cela lorsque l’on jette une oreille attentive aux reprises. En effet, les américains reprennent trait pour trait les mêmes sonorités, les mêmes riffs, en y ajoutant une petite pointe grasse pour faire plus stoner. Si le morceau est plaisant, il ne révolutionne en rien le genre et s’avère être une transposition d’un morceau déjà existant. C’est peu triste de dire cela, mais on a l’impression que Monster Magnet joue les feignasses.

Epitaph for a Head, reprise de J.D. Blackfoot, part dans de grands délires psychés, pour ne presque jamais nous rattraper avec un moment un peu catchy. C’est rapide, nerveux, mais ça reste trop court pour vraiment nous cueillir, et il manque une touche d’authenticité. De plus, la personnalité de Monster Magnet est aux abonnées absentes, puisqu’on dirait du Rob Zombie sous acide. Fort heureusement, Solid Gold Hell, reprise de The Scientists, viendra remettre de l’entrain dans l’album. Plus nerveux, plus percutant, si le morceau n’apporte rien de neuf quant à la version originale, il a le mérite de nous faire bouger un peu plus. Mais c’est avec Be Forwarned que le groupe marque des points. Reprise du groupe Pentagram, si on perd en aura inquiétante et incantatoire, Monster Magnet arrive à glisser un peu d’émotion dans un Stoner très calibré. Peut-être le meilleur morceau de l’album.

Avec Mr. Destroyer, dont l’original est un morceau de Heavy Psych de Pooba, les américains prennent l’allure d’un Black Sabbath. Tout respire Ozzy Osborne, depuis la voix du chanteur, jusqu’à l’ambiance de ce long titre. Cependant, le morceau est bien trop long et là encore, il reste une simple transposition de l’original. C’est dommage, le côté Monster Magnet aurait pu apporter un petit plus. When the Wolf Sits, reprise de Jerusalem, s’avèrera aussi une réussite. Un morceau qui s’éloigne un tout petit peu de l’original dans son atmosphère, se voulant un peu plus Desert et Garage. De ce fait, il s’agit-là d’un titre qui a une aura et s’avère plaisant. Mais par la suite, on va avoir un trio de morceaux complètement transparent et très courts, avec Death, Situation et It’s Trash. Trois titres ratés et presque pénibles…

Heureusement que le groupe se rattrape avec Motorcycle (Straight to Hell). Faisant une reprise de Table Scraps (pour un titre sorti en 2015 !) Monster Magnet offre un titre puissant, psychédélique dans certains arrangements et surtout plus pêchu que pour le reste. Après trois déceptions, c’est un petit vent de fraîcheur qui nous cueille. Learning to Die, originalement interprété par Dust, s’avère être un très bon titre aussi, s’éloignant un peu du Stoner pour fournir un Hard’n’Heavy plaisant et plus rapide. Alors certes, ça reste très calibré et trop proche de l’original, mais en tant que titre pris seul, c’est plutôt bon. Enfin, pour conclure l’album, le groupe propose la reprise Welcome to the Void et c’est à l’image de l’album, un délire psyché un peu répétitif et pas forcément pertinent, ce qui est surprenant venant de Monster Magnet.

Au final, A Better Dystopia est une légère déception. Comme pour Saxon, Monster Magnet ne se foule pas vraiment et dessert un effort un peu fainéant qui manque d’amplitude, de détachement et surtout, d’une volonté de vraiment surprendre son auditoire. Pour le coup, ce quinzième album, même s’il reprend des morceaux peu connus, reste assez peu intéressant et manque de verve, d’énergie et on a du mal à reconnaître le groupe, devant un tel niveau de branlette… Dommage.

  • The Diamond Mine
  • Born to Go
  • Epitaph for a Head
  • Solid Gold Hell
  • Be Forwarned
  • Mr. Destroyer
  • When the Wolf Sits
  • Death
  • Situation
  • It’s Trash
  • Motorcycle (Straight to Hell)
  • Learning to Die
  • Welcome to the Void

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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