avril 20, 2024

Haunter

Haunter-2013-Movie-Poster

De : Vincenzo Natali

Avec Abigail Breslin, Peter Outerbridge, Michelle Nolden, Stephen McHattie

Année : 2013

Pays : Canada

Genre : Horreur

Résumé :

Les journées de Lisa se répètent, jours après jours… Lorsqu’elle découvre que sa maison a été le théâtre d’une série de meurtres non élucidés, elle va tout faire pour échapper à cette spirale sans fin…

Avis :

Quand on est réalisateur de cinéma, on a souvent son propre univers et c’est ce qui nous différencie des autres cinéastes. Bien entendu pour les grands pontes de Hollywood, il faut retourner vers leurs premiers films pour percevoir le bout de leur univers, souvent bien plus déjanté que leurs grosses productions. Il suffit de regarder Braindead ou Créatures Célestes de Peter Jackson pour capter toute sa décadence ou bien toute sa poésie macabre. Vincenzo Natali possède réellement un univers très particulier, celui du vide. Mais pas dans le mauvais sens du terme, puisqu’il s’appuie sur des décors épurés et des environnements monochromes pour proposer des thématiques intéressantes et parfois même intellectuelles. Si Joseph Kosinski (Oblivion, Tron l’Héritage) possède lui-aussi un univers très épuré, il n’a pas la notion intimiste de Vincenzo Natali et ce dernier va garder cette atmosphère si particulière pour tisser une filmographie discrète mais intéressante. Après un premier coup d’éclat avec Cube en 1997, il récidive avec Cypher en 2002. Par la suite, il va perdre un peu de son élan tout en gardant un univers unique. Après la légère déception que fut Splice en 2009, le réalisateur revient avec Haunter, un petit film d’horreur qui change des propositions habituelles de l’auteur. Mais le film est-il bon pour autant ?

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Tu fermes ta gueule jusqu’à la fin de la critique !

L’histoire démarre par le réveil d’une jeune fille qui revit sans cesse la veille de son anniversaire. Seulement, c’est la seule à percevoir cette répétition et elle commence à se poser des questions. Bien entendu, des choses se passent, elle explore la maison, trouve des objets bizarres et se voit propulser à d’autres époques dans la même baraque. Elle va comprendre alors qu’une force surnaturelle malveillante est à l’œuvre et va tout faire pour l’arrêter. Il est assez difficile d’appréhender l’histoire sans en dévoiler beaucoup trop, mais Haunter est un peu Le Jour de la Marmotte version horrifique. Sauf que sur le papier l’histoire est un peu plus complexe car elle joue avec l’espace-temps. Toujours fasciné par les technologies, Vincenzo Natali fournit un film qui dépasse les frontières du temps pour proposer une histoire en trois arcs narratifs que le spectateur se doit de maîtriser pour rentrer pleinement dans l’action.

Et ça fait un bien fou de voir qu’un réalisateur ne prend pas son public pour un crétin congénital.  En effet, le choix de la famille de départ, se situant sur l’arc temporel du milieu est une excellent car cela lui permet de travailler sur la compréhension par le passé et la prévention pour le futur. Il joue ainsi la carte historique (n’est-ce pas ce que l’Histoire à l’école est censée nous enseigner) mais aussi la carte horrifique en mettant en scène un esprit frappeur de la pire espèce et une ambiance délétère appréciable. Le brouillard, les moments silencieux, l’exploration de la maison à la lampe torche sont autant de moment qui pèse sur l’ambiance, la rendant presque suffocante. Le choix des couleurs est important aussi, ne laissant aucunement la place à des couleurs criardes malgré la présence de jeunes ados. S’il fallait choisir un gros point faible, c’est la réalisation. Si Vincenzo Natali maîtrise ses sujets, on ne peut pas en dire autant sur certains plans. Les gros plans sur les visages font presque nanar et on se surprendra à ne pas comprendre quelques choix artistiques lors de la réalisation. Rien de bien méchant, mais certains plans font vieillot pour du 2013.

D’un point de vue frousse, le film fonctionne de manière sporadique. Certains jump scares sont très faciles et déjà vus, mais d’autres passages sont intéressants et plutôt bien ficelés. Mais tout cela est l’affaire de Stephen McHattie qui joue l’homme pâle. L’acteur est glaçant et vraiment très bon dans ce qu’il propose. Il incarne de manière efficace le type qui fait bien peur de prime abord. L’héroïne est interprétée par Abigail Breslin et la jeune femme s’en tire avec les honneurs. Relativement convaincante, elle fait le job et incarne bien cette jeune battante. Le reste du casting demeure intéressant comme Peter Outerbridge qui joue un père de famille qui va être accueillant au départ puis qui va virer vers une folie douce. Franchement, c’est assez intimiste et c’est plutôt bien foutu. Tout comme certaines idées de réalisation dont la fin avec un montage saccadé pour donner un aspect vieillot.

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Je vais te tuer par tabagisme passif, ça serait un meurtre original !

Au final, Haunter est un petit film d’horreur honnête et qui a le mérite d’être intelligent dans sa structuration temporelle. Mais c’est aussi son point faible car avec une telle complexité, certains spectateurs risquent de ne point comprendre le pourquoi du comment et vont lâcher prise avant la fin. Néanmoins avec une ambiance léchée et des comédiens convaincants, Haunter fait le job sans pour autant renouveler le genre. Un petit film sans prétention qui enrichit encore une fois l’univers si épuré de Vincenzo Natali.

Note : 13/20

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Par AqME

TrasherNote de Trasher: 16/20 Un bon film de fantômes (ce qui est assez rare que pour être souligné) Vincenzo Natali se fait trop rare…

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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