décembre 9, 2024

Antichamber

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Résumé :

La première incursion dans le monde d’Antichamber est déroutante à plus d’un titre. Pas de menu d’accueil, on se retrouve directement face à un mur nous indiquant les contrôles, nous offrant la possibilité de changer quelques options en cliquant dessus et un compte à rebours d’une heure trente. A notre gauche un mur noir, dans notre dos une vitre derrière laquelle se trouve, nous narguant de son inaccessibilité une porte marquée Exit et enfin sur notre droite un mur contenant un seul carré et l’inscription « Choose your destination ». Un clique sur ce carré et nous voilà transporté dans le jeu proprement dit. Nous découvrons alors un environnement d’une blancheur aveuglante contrastée par des couleurs fluo ultra flashy par endroits. En face de nous se tiennent les lettres « Walk ? » flottant dans l’air, au-dessus d’un immense vide. On s’avance prudemment et l’on constate avec étonnement que le sol se construit au fur et à mesure de notre avancée, et comme tout bon joueur on décide de sauter, et là le sol disparait et s’ensuit une chute de plusieurs mètres pour finir dans une autre portion du niveau, sans avoir subi le moindre dégât, il faut poursuivre notre exploration…

Antichamber 1

Où aller ensuite ?

Avis :

Depuis quelques années, et surtout depuis le succès du jeu open-lego-world Minecraft, la scène indépendante du jeu vidéo commence à se faire connaitre. N’étant pas soutenus par les grands éditeurs comme Electronic Art, Ubisoft, ou Rockstar, les indépendants compensent leurs manques de moyens par une originalité et des directions artistiques parfois surprenantes, mais ne laissant jamais indifférents. Mais ne nous attardons pas trop sur les avantages et les inconvénients de l’indépendance et examinons l’un des leurs à savoir Antichamber
Antichamber est un puzzle-game en vue subjective. Le but du joueur est de résoudre des énigmes dans des salles afin de progresser dans l’aventure. Si cette description vous renvoie immédiatement des images des deux Portal en tête, c’est normal. On pourrait qualifier Antichamber de Portal-like, l’humour de Glados et de Wheatley en moins. Mais heureusement, ce jeu possède ses qualités propres pour lui éviter de devenir un Portal du pauvre et avoir le droit d’exister en tant que tel. La plus grande force du jeu vient de son level design. En effet, le jeu s’amuse à bouleverser notre perception habituelle ainsi que tous les repères logiques que nous avons appris depuis que nous jouons à des jeux vidéo. Un petit exemple. Dans un jeu classique si on suit un couloir qui tourne deux fois à gauche pour finir par une impasse, il suffit de faire demi-tour et de tourner deux fois à droite pour revenir à son point de départ. Dans Antichamber, si la situation se présente, en faisant demi-tour et en repartant en sens inverse, il est tout à fait possible de se retrouver téléreporter dans une autre partie du niveau sans ne s’être rendu compte de rien. Un peu comme si l’ont été piégé dans l’esprit de Maurits Escher ou Roger Penrose. C’est cette modification en temps réel du level design qui apporte une réelle identité au jeu.

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Un bon résumé de l’esprit du joueur lors des premières minutes de jeu

Les énigmes permettant de progresser sont, quant à elles, assez classiques, à base de cubes à déplacer, de portes à ouvrir sans toucher des lasers et autres joyeusetés du genre. Elles sont cependant assez retords pour nous faire réfléchir longuement. La difficulté réside surtout dans l’absence d’explication des codes régissant le jeu. Il faut expérimenter les possibilités pour nous sortir d’une impasse. Cet apprentissage par la découverte possède cependant un gros point négatif, celui de n’offrir quasiment aucune rejouabilité, ce qui est dommage. On trouvera par endroit, après une énigme en général, des petites maximes nous amenant à nous questionner sur la vie, sur nos actions, sur notre façon d’appréhender de nouveaux obstacles. Ces petits textes sont bien intégrés, et au joueur de décider s’il souhaite qu’ils lui apportent un plus dans sa vie. Pour ma part, c’est avec intérêt que je découvrais ces textes. Un bon point en somme.

Graphiquement, même si le jeu possède un certain cachet dans ses décors, il faut bien avouer qu’ils ne sont pas transcendants. Il ne faut cependant pas oublier que nous avons à faire à un jeu indépendant, qui ne bénéficie pas du même budget qu’un jeu AAA. De ce fait, le casser sur ses graphismes ne serait pas honnête, sachant que l’inventivité du level design compense cette faiblesse avec brio. La musique et les bruitages ajoutent un plus au jeu, mais ne sont pas non plus inoubliables. Bref, ce n’est absolument pas le côté purement technique qui est le point fort du jeu. Au niveau de la durée de vie, c’est une autre histoire. Dans la mesure où l’on doit désapprendre nos habitudes de jeu pour réapprendre les codes d’Antichamber, il est possible de passer du temps sur une pièce uniquement parce qu’un élément nous échappe.

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Des graphismes… originaux ?

Conclusion :

Ayant raflé 9 récompenses dans diverses conventions et plébiscité par la presse, Antichamber est un jeu de réflexion intelligent malheureusement trop peu connu. L’absence de scénario est certes regrettable, mais même sans cela, le jeu arrive à distiller une ambiance et une atmosphère prenante et agréable. Le côté open-world du titre est lui aussi agréable, et offre la liberté d’explorer le monde à sa guise, avec des salles cachées comprenant les dessous du jeu. Vendu sur Steam pour moins de 20€ et régulièrement en solde, il serait dommage de passer à côté.

Note : 17/20

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Par Iscariote

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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