mars 28, 2024

Dope

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De : Rick Famuyiwa

Avec Shameik Moore, Kiersey Clemons, Tony Revolori, Zoë Kravitz

Année: 2015

Pays: Etats-Unis

Genre: Comédie, Drame

Résumé :

Malcom, jeune geek fan de hip-hop des années 90 vit à Inglewood, un quartier chaud de Los Angeles. Avec ses deux amis Diggy et Jibs, ils jonglent entre musique, lycée et entretiens pour entrer à l’université. Une invitation à une soirée underground va entrainer  Malcolm dans une aventure qui pourrait bien le faire passer du statut de « geek » à celui de mec cool, un « dope ».

Avis :

Rick Famuyiwa, dans mon souvenir, est loin d’être l’un de mes réalisateurs préférés. Sur les quatre films qu’il a réalisé, j’en ai vu deux seulement « Brown Sugar » et « La Guerre des pères » et ce fut à chaque fois le même constat, navrant de bêtise et de niaiserie.

Mais dès son affiche, « Dope » a du charme. Le film a l’air frais et les couleurs positives que l’affiche dégage donnent vraiment envie de se plonger dedans. Et c’est avec joie que « Dope » est LA révélation de ce festival de Deauville. Excellent moment de cinéma, le film de Rick Famuyiwa est autant drôle que passionnant avec une histoire bien plus intelligente et profonde qu’elle n’en a l’air.

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Malcom est un jeune afro-américain à tendance geek. Malcom est né dans le mauvais quartier de Los Angeles, mais pourtant, il est loin de suivre la courbe de la plupart de ses camarades. Malcom ne fait partie d’aucun gang. Malcom aime l’école et il compte bien faire des études et entrer à Harvard. Avec ses deux amis, tout aussi ambitieux que lui, ils passent leur temps à créer des chansons avec son groupe, ainsi qu’à chiner chez les vieux disquaires pour trouver des perles des années 90. Car oui, Malcom, Diggy et Jib sont très très fan des années 90 et auraient rêvé de passer leur vingtaine dans ces années-là. Un soir, après les cours, alors qu’ils essayent d’échapper à une bande qui les rackette habituellement, ils vont prendre une rue et ainsi changer le cour de leur vie.

Comment parler de « Dope » sans rien divulguer de son intrigue ? C’est très difficile tant le film est surprenant du début à la fin. Partant sur le ton de la comédie (chose que Rick Famuyiwa a toujours essayé de faire, sans jamais y arriver vraiment), « Dope » va prendre des chemins détournés pour nous dresser le portrait d’un jeune ambitieux. Critique sociale, chronique pleine d’espoirs et de drôleries des quartiers pauvres de Los Angeles, « Dope » se dresse comme une autre alternative et démontre avec amusement et assurance que les idées reçues sont un fléau.

Le scénario est une perle comme on en trouve que dans le cinéma indépendant. Le film de Rick Famuyiwa est intelligent, il pousse à réfléchir, il tient son sujet, qui est un sujet assez difficile et casse-gueule, et le réalisateur arrive à faire de son film une magnifique réussite. Une réussite aussi bien sociale par ce qu’il a à dire, que divertissante avec l’humour de folie. Rick Famuyiwa s’amuse des clichés et des idées reçues pour mieux les démonter. L’intrigue est excellente jusqu’au bout. Le film a un rythme très soutenu et nous entraîne dans une flopée d’aventures, drôles ou dramatiques. D’ailleurs, on se prend si bien au jeu que l’on reste attentif tout du long. Et ce qui est vraiment terrible, c’est que le film est totalement imprévisible. À aucun moment, on ne peut savoir comment il va bien pouvoir se conclure et c’est sur un rythme haletant que le réalisateur nous entraîne jusqu’au bout. Pour enfin nous délivrer une belle morale, juste, simple et pleine de vérité.

Ce qui est terrible dans « Dope » c’est que le réalisateur, pour une fois, a trouvé le chemin de la comédie, la vraie, celle qui nous fait rigoler de bon cœur. Rick Famuyiwa s’amuse beaucoup des situations dramatiques. Il s’amuse de la bêtise de notre époque, des médias et autres pour nous faire marrer et ça marche tellement bien. Quiproquos, situations rocambolesques et dialogues tordants sont à prévoir en compagnie de personnages diablement attachants. Et ce qui est d’autant plus intelligent, c’est que le réalisateur arrive à nous faire rire avec d’autres gags (qui n’en sont pas vraiment en fin de compte) qui sont loin de la vulgarité qu’on trouve trop souvent maintenant dans la plupart des comédies actuelles.

Le comique, le réalisateur le trouve aussi dans sa mise en scène. « Dope » mélange les styles dans sa mise en scène et l’on passe par plusieurs sortes d’humour. Absurde, burlesque, comique de situation, on peut dire que le réalisateur sort le grand jeu et ça marche. Rick Famuyiwa n’a pas que travaillé son humour, et il nous offre avec « Dope » le film rétro de l’année. Le réalisateur a su donner à son film un vrai coté Urban Street. Les costumes, les décors, les détails, les objets utilisés, jusqu’à l’extraordinaire BO, peuplé de vrai son hip-hop, r n’b, soul, rap, et même rock, tout est bien pensé, bien tourné et l’on prend autant de plaisir à suivre l’intrigue qu’à regarder le film lui-même.

Puis enfin, « Dope » c’est aussi des acteurs géniaux. Presque tous inconnus, sauf Zoë Kravitz, ils sont tous touchants et tordants à la fois. Les rôles sont forts, bien écrits et surtout bien joués. Shameik Moore, dont c’est le premier grand rôle, est une belle révélation. Ce type et toute cette bande de comédiens (Kiersey Clemons, Tony Revolori (le lobby boy du « Grand Hotel Budapest ») Blake Anderson, Quincy Brown), sont un gros coup de cœur de ce festival. Ce n’est même pas la peine de dire qu’ils sont bons un par un, car ils sont tous excellents et finalement, ils ne forment qu’un derrière le personnage de Malcolm.

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« Dope » est donc une magnifique surprise aussi drôle qu’intelligente. Le film mérite amplement qu’on s’y attarde, surtout que celui-ci, contrairement à « 99 homes« , a une date de sortie. Une intrigue plaisante, recherchée, loin des clichés desquels elle s’amuse emportée par une bonne brochette de comédiens formidables, et un style, un caractère marquant et tellement nostalgique. Franchement, « Dope » m’a complément converti à sa cause.

Note : 18/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=L41xwM8tIRQ[/youtube]

Par Cinéted

Test Bluray

Image

Doté d’une couleur claire et chatoyante, Dope bénéficie d’une image sans faille, sans grain, avec un bluray d’excellente qualité.

Son

Possédant une bande originale de grande qualité, il fallait à Dope un 5.1. Et c’est ce qui est fournit dans la galette pour profiter des morceaux de Korn ou des autres titres hip-hop qui bercent le métrage.

Bonus

C’est un peu à que la bât blesse avec seulement deux cadeaux dans le bluray, à savoir un documentaire très court parlant un film et la bande annonce de Dope. C’est un peu maigre.

Interactivité

Rien à dire de ce côté là, c’est fluide et intuitif.

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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