mars 29, 2024

Jupiter’s Legacy Saison 1

D’Après une Idée de : Steven S. DeKnight

Avec Josh Duhamel, Leslie Bibb, Andrew Horton, Elena Kampouris

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 8

Genre : Super-Héros

Résumé :

Tandis que la première génération de super-héros au monde est vénérée, la suivante a du mal à rester à la hauteur des exploits légendaires de ses parents.

Avis :

Quand on évoque les super-héros, la première chose qui vient en tête, ce sont les personnages de chez Marvel ou de chez DC. Il faut dire que les deux firmes ont tellement trusté les salles de cinéma ces dernières années que tous ces héros sont tombés dans la culture populaire. Sauf que si on gratte un peu, on trouve d’autres super-héros tout aussi intéressants, si ce n’est plus. On peut penser bien évidemment à Hellboy ou à d’autres personnages comme Kick-Ass issus d’autres maisons d’édition qui ont déjà eu droit à leur adaptation cinématographique. Aujourd’hui, la série a le vent en poupe et certains producteurs l’ont bien compris, tout comme les plateformes de streaming. Prime Video cartonne avec The Boys, série irrévérencieuse et ô combien réussie, et il a fallu que Netflix réplique, avec beaucoup de retard. C’est ainsi qu’est venu Jupiter’s Legacy, comic écrit par un certain Mark Millar.

Certains héritages sont merdiques

L’histoire raconte en quelque sorte la fin d’une génération de super-héros. Utopian et ses acolytes commencent à prendre de l’âge et toute la génération suivante doit être formée pour combattre des méchants de plus en plus nombreux. Seulement, il va y avoir une dissension dans l’union à propos du code. Le code, c’est une règle fondamentale pour tous les super-héros, il ne faut pas tuer. Sauf que les vilains deviennent de plus en plus violents, l’opinion populaire approuve la mort de ces derniers, et le fils d’Utopian, Paragon, va commettre l’irréparable pour sauver son père. A partir de là, Utopian va se poser des questions sur ce qu’il lègue à ses enfants et aux générations futures. Ecrite par Mark Millar, on était en droit d’attendre un gros morceau de la part du papa de Kick-Ass, et la douche va être assez froide. Et notamment sur le scénario.

La série s’appuie sur deux temporalités. Celle des anciens super-héros, qui forment la première génération et dont on va voir les origines du pouvoir en 1929. Puis celle d’aujourd’hui, où les enfants des super-héros ont des pouvoirs, mais évoluent différemment, ne comprenant pas forcément la justification du code. La série va alors parler de fraternité, de la famille et de ses liens, mais aussi de l’héritage que l’on lègue et du poids de ce dernier. Outre le fait de s’appuyer sur des adultes qui se demandent ce qui est bon pour leurs progénitures, on aura droit aux apitoiements d’une génération qui se posent trop de questions et remettent en cause le passé, les héritages et les règles qu’ils trouvent obsolètes. Sur le fond, on retrouve un discours politique qui interpelle. La peine de mort est mise en avant, tout comme les responsabilités envers la société.

Super pouvoir : la mollesse

Ces thématiques sont relativement intéressantes et peuvent apporter un vrai sens à Jupiter’s Legacy. Malheureusement, elles vont être sous-exploitées. S’appuyant sur la base de huit épisodes, la série prend trop de temps pour parler de choses inutiles et pénibles, comme ce père de famille qui se pose des questions sur les capacités de son fils à suivre ses pas. On aura droit à un portrait de famille dysfonctionnelle très classique, avec le fiston qui veut faire comme son père mais qui a la sensation de le décevoir en permanence et la fille qui s’écarte de sa fille et préfère faire la fête et sniffer de la coke. On aura droit à une mère qui se veut compréhensive mais qui donne toujours raison à son mari et un oncle plus en dedans, qui joue les médiateurs dans ce beau bordel.

Cependant, il s’agit d’un faux bordel, puis tout tend à se résoudre plus ou moins mollement, avec des relations superficielles et des résolutions qui arrivent bien trop vite. Plusieurs relations ne marchent pas vraiment et les personnages sont présentés de façon trop succincte. C’est bien simple, la relation entre la fille du héros et le fils du méchant ne fonctionne pas vraiment. Et on a la sensation que tous les personnages sont des super-héros, ce qui rend l’ensemble très brouillon et vraiment pas passionnant. De plus, le choix de narration casse complètement le rythme et on a la désagréable sensation de suivre une série qui n’avance pas. En huit épisodes, on aura juste la révélation du grand méchant, ce qui appelle à une deuxième saison, mais avec Netflix, on n’est jamais sûr de rien. Bref, la série manque de dynamisme et d’une volonté de rentrer en profondeur dans ses thématiques.

The Boys peut dormir tranquille

Souvent comparé à la série de Prime Video, Jupiter’s Legacy n’a rien à voir avec The Boys. Déjà de par sa violence. Ici, on reste dans quelque chose de très accessible, de tout public, et on sent que la série ne veut pas aller dans du frontal, dans quelque chose de trop violent. On retrouve cette volonté de Netflix de rendre le tout très inclusif, et de ce fait, de ne choquer personne. La série est trop politiquement correcte, même dans la finalité de ses thèmes. Ici, point de chose sulfureuse, que ce soit d’un point de vue scénaristique ou graphique. D’ailleurs, la série ne bénéficie pas non plus d’une plus-value dans la mise en scène. C’est très classique et sans réelle saveur. On retiendra surtout un épisode qui fait référence à Lovecraft à travers une île mystérieuse et une ambiance un peu sombre.

Au final, Jupiter’s Legacy est une série qui manque d’un peu de tout. Avec sa narration éclatée qui ne laisse pas le temps aux personnages d’exister, le show super-héroïque de Netflix prend rapidement l’eau. On se retrouve face à une série qui veut poser de bonnes questions, qui a des thèmes intéressants, mais qui ne les exploite jamais à fond, préférant la chronique familiale déjà-vu à quelque chose qui gratte à un peu plus. La plateforme cède encore une fois à la bien-pensance au détriment d’un traitement plus sulfureux qui aurait amené de meilleures réflexions. Bref, une série qui se déroule sans attache ni empathie et qui ne laisse, pour l’instant, aucun souvenir probant.

Note : 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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