Titre Original : Life or Something Like It
De : Stephen Herek
Avec Angelina Jolie, Edward Burns, Tony Shalhoub, Christian Kane
Année : 2002
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie, Romance
Résumé :
Lanie Kerrigan, une jeune et ambitieuse journaliste de Seattle, mène une vie de rêve : elle est fiancée à Cal Cooper, un joueur de base-ball, possède un très bel appartement et devrait être prochainement engagée par l’une des chaînes de télévision les plus regardées des Etats-Unis.
Mais un jour, alors qu’elle interviewe, dans le cadre d’un reportage, le prophète Jack, un sans-abri populaire, sa vie bascule. Celui-ci possède en effet un don de voyance et peut prédire à l’avance les résultats de compétitions sportives. Il lui annonce qu’elle n’a plus que sept jours à vivre. Au départ, Lanie croit à un canular, une vengeance de la part de Pete, son caméraman, avec qui elle passe son temps à se disputer. Mais comme toutes les prédictions du « clochard-médium » s’avèrent exactes, celle-ci commence à paniquer et remet en question sa vie et ses priorités…
Avis :
Après avoir commencé dans la comédie horrifique (« Critters« ) ou la comédie de voyage temporelle (« Les aventures de Bill et Ted« ), Stephen Herek s’installe dans les années 90 comme le réalisateur des familles. Herek va alors enchaîner les petites comédies familiales, « Les petits champions« , « Les trois mousquetaires« , « Les 101 Dalmatiens« , ou encore « Mister G« . Seul « Professeur Holland » sortira du lot, Stephen Herek s’essayant au drame.
Avec les années 2000, le réalisateur aura pu changer de cap, et sortir de sa zone de confort, surtout que cette dernière, si elle résonne comme sympathique, n’est pas folle non plus. Après l’amusant « Rock Star » avec Mark Wahlberg, Stephen Herek était très vite de retour et cette fois-ci, il embauche Angelina Jolie pour une petite comédie existentielle qui ne casse pas trois pattes à un canard.
« 7 jours et une vie » est un film qu’on voit arriver avec ses gros sabots, et s’il tient une jolie et évidente morale, entre le gnian-gnian, la perruque blonde d’Angelina Jolie qui ne passe pas et cette histoire, comme sa mise en scène lambda au possible, il n’y aura pas grand-chose à retenir de ce cru 2002 pour Stephen Herek… Dommage, car au demeurant, l’idée n’était pas si mal que ça.
Lanie Karrigan s’est donnée du mal et elle a tout réussi dans sa vie. Belle, épanouie, fiancée à l’un des joueurs de l’équipe de base-ball de Seattle, Lanie s’apprête même à décrocher le job de ses rêves, c’est-à-dire présentatrice sur une grande chaîne nationale. Mais cette vie si parfaite va en prendre un sacré coup quand, envoyée sur un reportage, elle interview un SDF qui se dit prophète et ce dernier, entre deux prédictions sur un prochain match de base-ball et la météo, lui apprend qu’elle va mourir dans une semaine…
Ce n’est pas encore avec ce film que Stephen Herek va briller et c’est dommage, « 7 jours et une vie » partait avec une bonne idée. Une idée qui, chez un Lasse Hallström aurait pu donner un beau film, malheureusement chez Stephen Herek, cette idée ne donnera rien ou du moins pas grand-chose.
Du côté des bons arguments que le film peut avoir, on retiendra la morale, qui est certes facile et prévisible, mais reste jolie et universelle. Vivre pleinement, et vivre selon son envie et pas caché derrière le filtre de ce que l’on attend de vous, car vous pourriez passer à côté de votre vie et votre bonheur. Mais hormis ceci, pour le reste, « 7 jours et une vie » demeure très oubliable.
Le scénario par exemple, est un enchaînement de clichés et de facilités qui laisse pantois. Ici, tout s’enchaîne de manière très mécanique, et il ne se dégage aucune émotion et aucune saveur. Certes, le film aborde la superficialité, et il joue sur le côté mystérieux avec cette annonce mortuaire, mais l’ensemble est si prévisible qu’on voit très bien où l’on a mis les yeux et l’esprit, comme l’intrigue ne fait aucun effort pour surprendre, on peine à vraiment se laisser prendre au jeu. Un jeu qui en plus d’être prévisible, manque cruellement de subtilité. Les personnages sont de grosses caricatures, histoire qu’on comprenne bien leurs traits de caractère et le mensonge dans lequel ils vivent, enfin du moins pour le personnage de Lanie, qui n’a finalement d’originale que son prénom.
Cette subtilité manque aussi du côté de ses comédiens qui ne sont pas vraiment investis. On a l’impression que leur personnage glisse sur eux. Angelina Jolie, sans être mauvaise, est loin d’être au meilleur de sa forme, n’arrivant pas à être touchante, drôle ou agaçante. Edward Burns est fadasse au possible dans un rôle qui est la définition même du cliché et du prévisible. Seul Tony Shalhoub, dans la peau du SDF prophétique, amène un peu de piquant à l’ensemble.
On ajoutera à ce tableau une réalisation peu inspirée qui va plus chercher du côté de la sitcom lambda ou de l’épisode télé fauché, que d’un « spectacle digne d’un grand écran ». Entre l’enchaînement mécanique des événements, le manque d’émotion, il n’y a aucun romantisme dans ce film, puis cet ensemble manque de personnalité dans sa mise en scène, qui demeure ultra classique. Franchement, si ce Stephen Herek peut se laisser regarder, il sera vite oublié une fois le générique de fin arrivé.
Bref, « 7 jours et une vie » est un film duquel on ne va pas retenir grand-chose. Certes, ça se laisse regarder, mais franchement, avec cette bonne idée de départ, il est triste de voir un résultat pareil. Stephen Herek ne fait rien d’autre que des banalités avec cette histoire et finalement, au sortir de ce film, plus que la réflexion sur la vie et la mort, plus que l’idée de savoir ce qu’on ferait ou non sachant qu’il nous reste sept jours à vivre, la seule question qu’on se pos, est celle-ci : Qui a eu l’idée de cette perruque immonde sur la tête d’Angelina Jolie ? C’est dire !
Note : 08/20
Par Cinéted