mars 29, 2024

Sonata Arctica – Talviyö

Avis :

Sonata Arctica commence à voir le jour en 1996 sous l’appellation Tricky Beans. A cette époque, le groupe ne faisait pas vraiment de Power Métal. Le crédo du groupe était plus Hard qu’autre chose, et ce n’est que trois ans plus tard, alors que le choix de faire du Power un poil Sympho s’est imposé, que la formation a décidé de se nommer Sonata Arctica. Et très rapidement, les finlandais ont trouvé la recette magique pour enchanter le monde et même devenir des fers de lance du Power. Proposant un album tous les deux ou trois ans, Sonata Arctica va souffler le chaud et le froid, notamment ces dernières années. Il faut dire qu’en 2016, avec The Ninth Hour, le public et la presse ont accueilli assez froidement un album globalement décevant. De ce fait, le groupe était plus ou moins attendu au tournant avec Talviyö, dixième galette du groupe.

D’entrée de jeu, on sent que le groupe veut suivre une ambiance, un crédo, celui de la solitude et du froid. De la pochette jusqu’à l’atmosphère globale de l’album, on sent que Tony Kakko essaye de tenir une ligne directrice. Il s’y attache tout du long et on ne peut pas lui en vouloir de trouver un concept pour créer un nouvel album. Malheureusement, cette froideur va jouer en défaveur du groupe, notamment à cause de compositions trop fragiles, d’un manque évident d’originalité et d’une absence totale de prise de risque. Message From the Sun démarre tout doucement et même quand les riffs de gratte déboulent, on sent une certaine retenue. Le groupe semble en dedans et n’arrive pas à rayonner comme à son habitude. Jusqu’au refrain, un peu ringard sur les bords à force de jouer des coudes pour être fédérateur.

Ce sentiment va nous poursuivre durant toute l’écoute. Ce n’est pas mauvais, loin de là, mais ça manque cruellement d’énergie et de prise de risque. Tout est ramolli, tout est adouci sans jamais essayer d’aller de l’avant. Alors Whirlwind fait feu de barrage durant un petit moment, car le titre se révèle assez complexe et possède un joli refrain, mais ça ne montre pas tout le potentiel du groupe. Il en va de même avec Cold, où l’on pourra voir le clip dans lequel Tony Kakko surjoue à mort. Il faut bien quelques gimmicks pour masquer le classicisme du morceau qui n’embarquera personne. Pire, on a la sensation que le groupe rétrograde quelques années en arrière, avec des sonorités qui évoquent les années 80 à plein nez. Et puis que dire de la voix du chanteur, qui semble fatigué et n’arrive plus vraiment à monter dans les tours et à proposer des nappes vocales impressionnantes.

On pourrait croire à un renouveau avec Storm the Armada, mais là aussi, le mid-tempo est de sortie. Le groupe ne varie pas d’un iota et on se retrouve avec un titre agréable, mais qui n’est pas à la hauteur d’une formation comme Sonata Arctica. Formation stable depuis maintenant sept ans, mais qui manque peut-être de cohésion. Et que dire de The Last of the Lambs, morceau qui se veut d’ambiance, et qui n’avance jamais, ne décolle jamais. Un peu comme The Garden qui clôture l’album de la pire des façons. C’est bien simple, une fois le morceau terminé, on n’a pas du tout envie de se replonger dans l’album, alors qu’il doit donner le goût de refaire un tour de manège. C’est assez triste de dire cela d’un groupe qui a la trempe de Sonata Arctica

Alors bien évidemment, tout n’est pas mauvais ou tout juste passable. Certains titres sont bons, mais ils sont noyés dans la masse du « mouais ». Who Failed the Most peut faire illusion une paire d’écoutes, avec une énergie un peu plus prégnante. Mais c’est surtout sur You Won’t Fall que la formation marque des points. Et comble du comble, ce titre exclusif n’est disponible que sur la version japonaise de l’album. C’est d’autant plus con que c’est le titre le plus nerveux et le plus excitant de l’effort. Bref… On peut aussi évoquer Demon’s Gate qui n’est pas désagréable et qui a le mérite d’envoyer du lourd sur les riffs et la batterie. Le rythme est plus rapide, plus enjoué aussi, et même si les nappes de clavier tente d’adoucir le tout, le morceau reste intéressant. Et il suffit de se laisser bercer par la ligne de basse pour s’en rendre compte. Enfin, on peut citer Ismo’s Got Good Reactors, seul titre instrumental de l’album et c’est plutôt sympathique.

Au final, Talviyö, le dernier effort en date de Sonata Arctica, est une belle déception. S’il n’est pas mauvais, il est surtout anecdotique. Le groupe semble avoir du mal à se renouveler et à retrouver une certaine fougue passée. Ici, la formation tente de servir un plat froid et triste, ce qu’il réussit sans peine, mais en oubliant le côté nerveux de la chose et des mélodies qui font mouche. C’est dommage, on espère que le groupe se reprendra très vite après deux déceptions, coup sur coup…

  • Message From the Sun
  • Whirlwind
  • Cold
  • Storm the Armada
  • The Last of the Lambs
  • Who Failed the Most
  • You Won’t Fall
  • Ismo’s Got Good Reactors
  • Demon’s Gate
  • A Little Less Understanding
  • The Raven Still Flies With You
  • The Garden

Note: 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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