mars 29, 2024

Dine’n’Dasher – Moonshiner

Avis :

On le sait depuis belle lurette, les allemands ont un goût très prononcé pour la musique métal. Outre les groupes les plus connus comme Rammstein, Scorpions, Accept et consorts, il existe une multitude de petits groupes qui officient dans le Heavy, le Power ou encore le Death. Malheureusement, peu de ces petits groupes arrivent à percer les frontières et à avoir une certaine renommée. Pourtant le chant est en anglais et la technique est au rendez-vous, mais il semble complexe de trouver sa voie dans un milieu plutôt underground. Bref, tout ça pour dire que des groupes comme Dine’n’Dasher, il y en a des tonnes et que celui-ci ne tire pas forcément son épingle du jeu. Eh oui, pour une fois, on va revenir sur un album qui n’est pas terrible et sur un groupe qui a du mal à se sortir de son aspect « amateur ».

Formé en 2016 quelque part en Allemagne, Dine’n’Dasher va vouloir rapidement devenir un groupe indépendant. Choix personnel ou absence de contrat avec une maison de disque, le mystère reste entier. Quoi qu’il en soit, le groupe décide de sortir un album en 2018 avec Moonshiner. Oscillant constamment entre Heavy et Hard, parlant d’alcool et de violence, le groupe tente, vainement, de trouver des thèmes forts pour s’allier avec sa musique. Cependant, on va vite se rendre compte que le groupe n’a pas les moyens de ses ambitions. Si l’introduction Between Times laisse à penser à un Power teinté de Heavy, Moonshiner va vite nous refroidir. Le morceau démarre vite, c’est assez propre, mais dès que la chanteuse ouvre la bouche, on frôle la cata. Le refrain se révèle efficace, mais il y a vraiment quelque chose qui ne colle pas. Les back-up sont mauvais, on a mal aux oreilles.

C’est dommage car d’un point de vue rythmique, c’est plutôt entrainant et relativement bien fichu. En fait, il y a vraiment un point noir sur cet album, c’est bien évidemment sa production. L’enregistrement est crade et on a parfois l’impression d’un enregistrement dans un bar, sans public. Beat the Street en est l’exemple même. Malgré une ligne de basse parfaite à son départ, le chant fait vraiment de la peine à entendre. On a même l’impression que parfois, c’est faux, et surtout, la structure est la même que le titre précédent. Il manque vraiment de l’originalité à l’ensemble. Alors oui, Rock Your Body va se vouloir plus nerveux, plus percutant dans ces riffs, mais l’ensemble manque de cohérence avec le reste et surtout c’est très factice. Il manque clairement au groupe une véritable identité. Il ne suffit pas de répéter Rock Your Body dans le refrain pour avoir un bel effet.

Alors par la suite, l’album va s’enchainer sans grand temps mort. Le groupe mise tout sur l’énergie et sur sa propension à faire des refrains fédérateurs. Le schéma se répète inlassablement et on va se surprendre à s’ennuyer durant les différentes écoutes. Fast Attack se veut Heavy en diable, mais il manque d’un lead vocal vraiment fort. Et puis l’ajout d’une voix grave version démon par-dessus la chanteuse est l’une des pires idées jamais entendues. Shut Up ! se veut rigolo mais n’arrive jamais à vraiment nous embarquer, la faute à un riff pénible et sans âme. Et puis Dine’n’Dasher frôle le mauvais constant avec une voix insupportable et un mid-tempo qui n’a aucun raison d’exister. Bref, c’est relativement triste à dire, surtout pour un petit groupe comme celui-ci, mais ça reste plutôt mauvais… Et cela dans tout ce que la formation entreprend. Sans parler de Feeling You

En deux versions dans l’album (radio et acoustique), on nage en plein mélo qui  nous sort des riffs du groupe. On pourrait croire que cela fait du bien, et effectivement, il y aura un petit sursaut à un moment, mais globalement, c’est pénible. Et on parle bien des deux versions… Reste alors Away From my Demons qui démarre avec un joli solo. Si la voix n’est toujours pas au rendez-vous (et l’accent anglais, au secours !), le titre reste le plus plaisant du lot de par sa propension à vouloir aller vite et de fournir un refrain qui part un peu plus fort et loin que le reste de l’album. Bon, ça reste assez pauvre et quasiment sans saveur, mais il y a une bonne volonté et une envie de bousculer un peu. On se rattrape à ce que l’on peut…

Au final, Moonshiner, le premier album de Dine’n’Dasher, est une belle déception. Malgré toutes les bonnes intentions du monde, le groupe n’arrive jamais à se transcender pour fournir quelque chose de plus simple, de plus percutant et de moins « amateur ». Entre la voix pénible de la chanteuse et son accent à couper au couteau, des structures qui reviennent sans cesse et un manque de variation dans les riffs, on navigue dans une redondance qui devient vite pénible. Dommage, le groupe semble pourtant avoir de bonnes raisons d’exister…

  • Between Times
  • Moonshiner
  • Beat the Street
  • Rock Your Body
  • Fast Attack
  • Shut Up !
  • Dine’n’Dasher
  • Feeling You (Radio Version)
  • Away Fromm y Demons
  • New Generation/Choppers’n’Partys
  • Darkness
  • Feeling You (Acoustic Version)

Note : 08/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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