avril 19, 2024

Sweet Home Saison 1

D’Après une Idée de : Lee Eung-Bok

Avec Song Kang, Jin-Wook Lee, Lee Si-Young, Do-Hyun Lee

Pays : Corée du Sud

Nombre d’Episodes : 10

Genre : Horreur

Résumé :

Alors que de féroces monstres sèment la terreur et menacent l’humanité, un ado en proie à des démons intérieurs devient la meilleure chance de survie de ses voisins.

Avis :

Ce n’est une nouveauté pour personne, le cinéma asiatique regorge de pépites. Depuis quelques années maintenant, le cinéma sud-coréen s’est bien développé et arrive facilement dans nos contrées. Certains réalisateurs sont devenus des immanquables dont chaque film déclenche une attente folle. Cependant, dans le domaine de la série, c’est une autre paire de manches. Il faut dire que grâce à Netflix et autres plateformes de streaming, on a accès à tout un pan de culture étrangère au niveau sériel, et pour le coup, on ne sait que choisir. Notamment sur les séries asiatiques qui sont nombreuses et brassent des thèmes divers et variés. Après Kingdom, série historique avec des zombies dedans, Sweet Home faisait un sévère appel du pied pour poursuivre l’exploration de l’horreur télévisuelle. Avons-nous bien fait ?

L’immeuble de l’horreur

Le scénario de Sweet Home est assez classique, même s’il tente de petites excursions dans des zones inconnues. Le premier épisode va prendre son temps. On est clairement dans un format de présentation où tous les personnages plus ou moins importants de l’immeuble vont être présentés à travers divers tâches. Ainsi, le gardien un peu benêt va se faire avoir par la gardienne de la crèche qui se donne un genre. Une joueuse de basse un peu excentrique va faire la connaissance d’une femme qui trimballe une poussette vide et croise un homme féru de Dieu. Néanmoins, on va se concentrer sur le héros de l’histoire, un jeune homme désabusé qui souhaite en finir avec la vie à cause du décès brutal de ses parents. Tout bascule lorsque des monstres surgissent dans les couloirs et commencent à boulotter de l’humain. Tout le monde va alors lutter pour sa survie.

Et Sweet Home de s’organiser alors autour de plusieurs personnages qui vont devoir coopérer pour survivre, mais aussi accepter les différences de tout un chacun. L’histoire va tranquillement poser ses repères, avec des monstres qui apparaissent pour bousculer les idéaux de tous les personnages, qui ne savent plus à qui se fier pour s’en sortir. Les crises de panique, les confrontations, l’exploration des niveaux supérieurs de l’immeuble, vont rythmer un quotidien qui sera fait de hauts et de bas. La série joue avec cette routine qui est casser par les monstres, mais aussi par un mystère sur l’origine des monstres, et sur ces humains qui se transforment en monstre, mais qui luttent pour ne pas devenir un tueur sanguinaire. On aura bien entendu droit à la théorie du complot, à des humains frappadingues et à des militaires qui n’inspirent aucune confiance.

Monstres/zombies même combat

Oui, Sweet Home reprend tous les poncifs du film de zombie, mais en y ajoutant plusieurs bons points. Ou tout du moins des dérives qui vont faire la personnalité de la série. Tout d’abord, les monstres ont tous des personnalités différentes. On apprendra au fil du récit que les humains cèdent à leur fantasme les plus fous. Ainsi, on aura droit à un monstre géant qui veut des protéines, mais aussi à une bestiole très rapide ou encore un monstre qui va enfanter. Un petit jeu se met alors en place pour deviner qui va devenir quoi, même si cela a très peu d’impact sur l’histoire. Autre différence avec le film de zombie, le mystère sur l’origine des monstres. Virus, symbiote, entité extraterrestre, on ne sait pas et la première saison ne livrera pas toutes les réponses.

Ainsi donc, on reste dans l’expectative d’une seconde saison, qui donnera, on l’espère, tous les éléments de réponse. On parle aussi d’apocalypse, de punition divine, mais là, rien n’est encore prouvé. Pour le reste, il est vrai que l’on retrouve de nombreuses similitudes avec le zombie flick. L’aspect survie est très prégnant. Les personnages vont tenter de trouver des solutions pour mieux vivre ensemble. Et on ne sait pas vraiment comment buter ces créatures. Bref, rien de bien nouveau, mais pourtant, ça marche. Et c’est d’autant plus étonnant que les effets spéciaux sont dégueulasses. En effet, Sweet Home n’hésite pas un seul instant à balancer des CGI numériques d’un autre âge pour présenter ses créatures. Si au début cela peut paraître ignoble, on s’y fait vite et la générosité ambiante va combler les lacunes techniques. Mais alors, pourquoi cette série marche-t-elle si bien ?

Micro société

Si Sweet Home marche si bien, c’est tout simplement grâce à ses personnages. Visiblement, les immeubles en Corée du Sud sont construits comme des petites villes, avec au rez-de-chaussée des magasins, une crèche et des toilettes publiques. Au sein de cet immeuble, on va croiser toutes sortes de personnages plus ou moins atypiques, mais très attachants. On aura droit au leader et sa petite sœur rebelle à la liaison tumultueuse. Le grand-père qui s’occupe des deux petits enfants et qui est relativement malin. Le personnage en situation de handicap, hyper doué pour construire des choses. Le jeune paumé qui va se découvrir un pouvoir et venir en aide aux autres. Le type ténébreux qui veut tuer quelqu’un, et qui s’avère être une bonne personne. Bref, on a toute une palette avec des constructions logiques et des backgrounds qui donneront lieu à des micro-intrigues dans l’histoire globale.

En faisant ainsi, les scénaristes vont donner de l’épaisseur aux personnages et donc une réelle identité. Le type brûlé qui s’amuse à torturer un type possède un lourd passé qui va permettre de mieux comprendre ses agissements. Le jeune héros va permettre d’aborder le harcèlement scolaire et sa destruction. La jeune sœur évoquera un futur impossible à construire la faute à une blessure. L’épicier et sa femme seront l’occasion de parler des maltraitances et du féminicide. Même les personnages secondaires auront une certaine importance et on sera touché par le sort de certains. Car globalement, malgré quelques exceptions, tous ces personnages font vrai. Ils ont quelque chose de naturel et forment ensemble une réelle petite société au sein d’un immeuble. Et la série de nous rappeler aussi que rien n’est vraiment pire que l’humain, au détour de l’avant-dernier épisode.

Démesure

Enfin, si la série marche plutôt bien, c’est aussi grâce à ses acteurs et sa mise en scène. On a évoqué juste avant les effets spéciaux, et ils sont très inégaux. Certains monstres sont relativement bien fichus, à l’image de celui qui a la tête à moitié coupée, mais d’autres sont ignobles. Le choix des effets numériques n’est pas le bon. Néanmoins, on ne peut que voir la grande générosité de la mise en scène, qui se veut spectaculaire et qui n’hésite pas à pousser le bouchon très loin, comme une confrontation entre un camion de pompier et un monstre géant. Et en ce sens, Sweet Home marque plutôt des points. La photographie est soignée. L’éclairage appuie sur les différents éléments de l’immeuble. Les teintes sont différentes en fonction de l’endroit exploré et de son ambiance. Ainsi, la série peut se targuer d’avoir une vraie identité.

Au final, Sweet Home est une petite réussite inattendue. Si on peut rejeter en bloc la série dès le départ à cause d’effets spéciaux désuets, elle se rattrape très vite avec des personnages forts et attachants. De plus, l’intrigue soulève suffisamment de mystères pour nous alerter à chaque fois et la mise en scène, propre et soignée, démontre la volonté d’un travail bien fait et très inspiré des mangas de ces dernières années. Bref, sans jamais révolutionner le genre, Sweet Home reste une bonne série qui a le mérite de prendre des risques et c’est payant.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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