décembre 9, 2024

L’Hypnotiseur

Titre Original : Hypnotisören

De : Lasse Hallström

Avec Tobias Zilliacus, Mikael Persbrandt, Lena Olin, Helena af Sandeberg

Année : 2013

Pays : Suède

Genre : Thriller

Résumé :

Une famille est retrouvée sauvagement assassinée dans une maison de la banlieue de Stockholm. Laissé pour mort, Josef, le fils aîné, devient le seul témoin du crime. Dans le coma, il ne peut être interrogé par l’inspecteur Joona en charge de l’enquête. Pour progresser, Joona demande à Erik Maria Bark, hypnotiseur, de tenter un contact avec le garçon. Alors qu’il devait ne plus jamais utiliser ses dons, Erik accepte et s’aventure dans l’exploration du subconscient du jeune garçon.

Avis :

Lasse Hallström est sûrement le réalisateur suédois le plus américanisé. Après un début de carrière en Suède, au tout début des années 90, Lasse Hallström a cédé aux appels de l’Amérique. Réalisateur de petits films indépendants américains, en plus d’avoir fait tourner la crème de la crème dans ses films, le metteur en scène s’est bâti une très jolie réputation. Après plus de vingt ans a réalisé des films aux Etats-Unis, Lasse Hallström a décidé de revenir chez lui l’espace d’un film.

Pour son retour au pays, Lasse Hallström a choisi un genre qu’il n’avait pas encore abordé, le thriller. Se voulant comme le nouveau thriller nordique, espérant peut-être refaire le succès de la saga « Millénium« , « L’hypnotiseur » est un film qui tient une belle idée de départ et quelques moments intéressants, mais malgré cela, c’est aussi un film qui n’arrivera jamais à pleinement convaincre, en raison d’une intrigue tirée par les cheveux, et un rythme qui est peuplé de petites longueurs qui nous laissent dans l’attente qu’il s’y passe quelque chose.

Dans la banlieue de Stockholm, une famille est retrouvée sauvagement assassinée. Laissé pour mort, le fils de la famille est retrouvé dans la salle de bain grièvement blessé. Plongé dans le coma, il est le seul qui pourrait faire avancer l’enquête. C’est Joona qui est en charge de l’affaire, et ce dernier, sur les conseils d’une infirmière, fait alors venir Erik Bark, un hypnotiseur. L’homme qui jouit d’une belle réputation, pourrait entrer en contact avec le garçon et le faire parler. Erik accepte, et l’introduction dans le subconscient du garçon va alors déclencher une réaction en chaîne effroyable.

Après vingt-six ans d’absence, Lasse Hallström repose sa caméra en Suède et ce retour est quelque peu mitigé. Après quelques échecs, le cinéaste s’essaie à autre chose et quoi de mieux que d’être loin d’Hollywood pour essayer autre chose ?

Ainsi, Lasse Hallström se lance dans le thriller nordique, genre qui donne ces dernières années de très bons films.

D’emblée, quand on entre dans cet « … hypnotiseur« , on est saisi et étonné par l’ambiance très glauque qui s’en dégage. Lasse Hallström tient une excellente idée de départ, des meurtres sauvages, une famille décimée et le seul survivant est dans le coma. Si l’idée de l’hypnotiser est assez grosse, on se laisse pourtant prendre au jeu, car le metteur en scène a réuni bien des ingrédients qui captivent, voire même qui passionnent. Mais voilà, très vite, « L’hypnotiseur » se fait moins fort. Bavard et longuet, plus l’intrigue se dévoile et plus un souci s’impose, cette histoire ne tient pas vraiment la route. Entre incohérences et invraisemblances, c’est trop gros et il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Pourtant, Lasse Hallström se donne du mal, avec une ambiance glaciale très réussie, développant quelque chose de pesant en permanence, allant même jusqu’à nous réserver plusieurs scènes très bien fichues, quelques retournements imprévisibles, et un final vraiment sympa. Ces éléments apportent du piquant et nous tiennent dans une certaine mesure, d’où le fait qu’on ressort de cet « … hypnotiseur » assez mitigé.

Ce qui tient aussi le film de Lasse Hallström, c’est surtout son casting. Si les personnages, là encore, tiennent des incohérences et auraient mérité d’être plus développés, on ne peut nier que ce casting est convaincant et donne le meilleur, surtout Tobias Zilliacus qui incarne l’inspecteur Joona. Pour le plaisir, il faut mentionner qu’on retrouve la trop rare Lena Olin, épouse de Lasse Hallström, qui est elle aussi de retour après pas mal d’années d’absence en Suède.

« L’hypnotiseur » est donc un film duquel on ressort partagé, car s’il se fait trop bavard, incohérent et longuet, dans son ensemble, on se laisse prendre au jeu à plus d’un instant. Lasse Hallström a travaillé son ambiance, on peut même dire qu’il étonne en s’essayant à un genre qui n’est clairement pas le sien et si son film ne marquera pas sa filmographie, on se dit qu’avec une histoire mieux ficelée, le metteur en scène suédois aurait pu faire des merveilles, car sans être vraiment bon, ni totalement mauvais, « L’hypnotiseur« , avec ses incohérences, ses qualités et ses défauts, se laisse regarder et habille une soirée. Ce film n’est donc pas un essentiel, mais il reste voir, si jamais ce retour en Suède pour Lasse Hallström vous intrigue, si l’ambiance glacial du nord vous plaît ou encore si vous n’avez rien d’autre à vous mettre sous la dent un soir.

Note : 11/20

Par Cinéted

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