De : Richard Raaphorst
Avec : Karel Roden, Joshua Sasse, Robert Gwilym, Luke NewBerry,
Année : 2013
Pays : Etats-Unis, Pays-Bas, République Tchèque
Genre : Horreur
Scénario : Chris W. Mitchell, Richard Raaphorst
Résumé :
Dimitri est chargé de réaliser un film de propagande par l’armée Soviétique. Il suit donc un groupe de soldats jusqu’à un village reculé duquel ils ont reçu un message de détresse. Sur place, rien, tout semble abandonné. Pourtant, des monstres mi-hommes mi-machines sortent du sol, attaquant tout ce qui bouge. Les histoires sur le Dr Frankenstein serait-elles vraies ?
Avis :
Le thème des nazis et des expériences surnaturelles fait souvent fantasmer les scénaristes. Tant au cinéma (Dead Snow, Outpost), que dans les jeux vidéo (Return to Castle Wolfenstein) ou encore dans les comics (Hellboy), les troupes allemandes font souvent joujou avec la magie noire et le monde de l’occulte. Ici encore il est question de fantastique avec un docteur complétement barge qui créé une armée de soldats reconstitués à l’aide de cadavres et de machines, le tout shooté en found footage. Connaissant généralement la qualité désastreuse de ceux-ci, qu’en est-il de cette production américano-hollando-tchèque (je ne sais pas si ça ce dit mais je m’en fous) ?
Le film est profondément chiant pendant la première demi-heure. On ne voit que les bidasses et on craint le pire, d’autant que personne n’a entendu parler de ce film avant, on a envie de zapper, mais, sait-on jamais, on va attendre l’apparition des créatures.
Et bien mal m’aurait pris de zapper. S’il est vrai que Frankenstein’s army ne casse pas des briques, il reste très agréable à regarder. En effet, ici pas d’effets numériques pourraves à la Asylum ni d’effets zappés par les mouvements saccadés de la caméra, non. Tout se passe en live et la caméra cherche vraiment à filmer ce qu’il se passe.
Au niveau du casting, il s’agit là également de parfait inconnu, à commencer par le réalisateur, Richard Raaphorst, dont c’est le premier film (enfin, je n’ai rien trouvé d’autre sur le net). Seul Karer Rodel, le docteur psychopathe est un visage connu. Il a eu droit à plusieurs petits rôles, notamment dans Hellboy, La mort dans la peau, Esther ou Blade 2.
Et les zombies dans tout ça. Enfin, zombie, robots, on ne sait pas trop tant chaque créature est différente, farfelue à souhait. Les maquillages sont très convaincants et les effets mécaniques réels sont vraiment bien foutus. Certains monstres sont vraiment délirants, sorte de mélange entre RoboCop, Hellraiser et … Zebraman.
Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises, lors du dernier acte, le film devient vraiment gore et ne nous épargne pas les effusions de sang, les amputations, trépanations et autres greffes improbables de ce taré de docteur Frankenstein. Sans parler des décors glauques à souhait qui crédibilisent l’ensemble du métrage et rendent certaines scènes vraiment intenses.
Ce côté found footage est franchement bien foutu et on se sent directement plongé dans l’action, un peu à la manière d’un FPS (le côté film de guerre accentue cette impression). Les plans sont bien étudiés et bien chorégraphiés et on est à cent lieues de cette bouse irregardable de Chroniques de Tchernobyl.
Mais le film n’est pas dénué de défauts pour autant. Le scénario en premier plan qui doit probablement tenir sur une boite d’allumettes. On ne compte pas non plus les anachronismes (en 1944, quelle caméra peut nous pondre des images pareilles, caméra qui sait également enregistrer les sons ?) ; les acteurs ne sont franchement pas terribles et le film est par moments bien trop bavard, sans compter les russes et allemands qui causent tous anglais avec un accent d’allemand qui a avalé une brosse à cheveux.
Mais ne boudons pas notre plaisir, c’est agréable de découvrir des films sortis de nulle part qui sont techniquement très bien foutus, généreux dans tous les sens du terme (des images, des effusions de sang, …) et le tout shooté dans de superbes décors. Ce Fankenstein’s Army prouve qu’on peut encore faire des found footage de qualité. Et même si l’histoire est à chier tout comme les acteurs, on a passé un bon moment, et c’est ça le plus important dans un film, non ?
Note : 15/20
Par Trasher