avril 25, 2024

La Route

Titre Original : The Road

De : John Hillcoat

Avec Viggo Mortensen, Kodi Smit-McPhee, Guy Pearce, Charlize Theron

Année : 2009

Pays : Etats-Unis

Genre : Science-Fiction, Drame

Résumé :

Il y a maintenant plus de dix ans que le monde a explosé. Personne ne sait ce qui s’est passé. Ceux qui ont survécu se souviennent d’un gigantesque éclair aveuglant, et puis plus rien. Plus d’énergie, plus de végétation, plus de nourriture… Les derniers survivants rôdent dans un monde dévasté et couvert de cendre qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut. C’est dans ce décor d’apocalypse qu’un père et son fils errent en poussant devant eux un caddie rempli d’objets hétéroclites – le peu qu’ils ont pu sauver et qu’ils doivent protéger. Ils sont sur leurs gardes, le danger guette. L’humanité est retournée à la barbarie. Alors qu’ils suivent une ancienne autoroute menant vers l’océan, le père se souvient de sa femme et le jeune garçon découvre les restes de ce qui fut la civilisation. Durant leur périple, ils vont faire des
rencontres dangereuses et fascinantes. Même si le père n’a ni but ni espoir, il s’efforce de rester debout pour celui qui est désormais son seul univers.

Avis :

Venu d’Australie, John Hillcoat est un cinéaste aussi singulier qu’il est touche à tout, osant s’aventurer à chacun de ses films dans un nouveau genre. John Hillcoat, c’est au départ, un metteur en scène qui a une sacrée carrière dans le clip musical. Débutant dans la première partie des années 80, il va réaliser des clips pour INXS, Elvis Costello, Neil Finn, Nathalie Imbruglia, Placebo ou encore Depeche Mode. Entre temps, Hillcoat tourne son premier film en 1988, puis un second en 1996, mais c’est avec son troisième film, le western crépusculaire « La proposition« , qu’il sort de l’ombre.

Quatre ans après s’être frotté au western donc, John Hillcoat est de retour sur les écrans et cette fois-ci, le cinéaste s’aventure dans le Road Movie apocalyptique. Adapté du roman éponyme de Cormac McCarthy, « La route » fut un choc la première fois que je l’ai découvert et presque douze ans après sa sortie, à l’heure de la redécouverte, le choc et les émotions sont toujours là et intactes. Très simple sur son fil rouge, John Hillcoat livre un film assez incroyable dans ce qu’il raconte, tenant sur plusieurs niveaux de lecture, tout comme cette « … route » sera incroyable dans son ambiance. Une ambiance glaçante, terrifiante, qui nous tient en permanence sous tension, tant le film offre la sensation jouissive qu’il pourrait basculer à tout moment.

Il y a maintenant dix ans que le monde tel que nous le connaissons s’est éteint. Personne ne sait vraiment ce qu’il s’est passé. Il y eut un éclair, puis plus rien. Les survivants errent aujourd’hui dans un monde dévasté et à l’abandon. Un monde sans énergie, sans végétation et sans nourriture. Un monde où le danger est omniprésent. Dans ce monde abandonné, un père et son fils font route vers le sud, cherchant à rejoindre les cotes.

Si l’on prend la catégorie des films d’anticipation, « La route » est un de ceux qui se place très facilement dans les meilleurs que j’ai pu voir. Partant d’une idée très simple, le monde n’est plus et un père et son fils essaient simplement de survivre, marchant inlassablement vers le sud, John Hillcoat livre-là un film puissant et passionnant, qui va nous tenir magistralement jusqu’à sa dernière scène.

La première chose qui frappe avec « La route« , bien avant son intrigue, c’est l’ambiance apocalyptique que John Hillcoat insuffle à son film. « La route » est un film sombre, peut-être même la définition du film sombre. Éteint, glaçant, terrifiant, sans espoir, viscéral, le metteur en scène australien émerveille dans un sens avec ce qu’il a réussi à faire, car n’ayant pas un budget incroyable, à peine vingt-cinq millions, John Hillcoat livre là un film qui a plus de gueule que bien des énormes productions hollywoodiennes. Puis au-delà de ça, il livre un film qui esthétiquement est aussi fou qu’il est magnifique, au point que chaque plan et chaque idée pour décrire ce qu’il reste du monde en devient un petit chef-d’œuvre à lui tout seul.

Ce sentiment est renforcé aussi par la mise en scène dingue d’Hillcoat. Le réalisateur prend tout le temps qu’il a besoin pour installer son décor, son ambiance, et l’horreur de ce monde. Partant sur un film au rythme assez lent, on sera grandement surpris de voir qu’à aucun moment, le film baisse en intensité, en intrigue, en suspens et en curiosité. John Hillcoat tient son film d’une main de maître entre des scènes puissantes en terreur et d’autres puissantes en émotions. John Hillcoat oscille entre terreur et tendresse, crépusculaire et lumineux, et finalement, « La route » se regarde et se vit bien trop vite. C’est bien simple, les deux heures que dure le film passent comme une demi-heure. Une demi-heure redoutable, belle et éprouvante à la fois. 

« La route » est un film d’ambiance, mais c’est aussi un grand film dans ce qu’il raconte. Si l’intrigue de base est assez simple, les sujets que touche le film, les idées de narration d’Hillcoat, ou encore, et bien sûr, la relation entre ce père et ce fils, sont le sang et le cœur de ce film et c’est ce qui fait que « La route » transperce nos cœurs. Particulièrement riche en sujets, ayant plusieurs niveaux de lecture, « La route » est un film qui parle aussi bien de survie et d’adaptation, face à ce monde qui s’est éteint, qu’un film qui parle de l’humain, du comment rester humain, dans un monde qui sombre dans la barbarie à tout instant. Jusqu’où souhaitons-nous rester humain quand il est question de survie ? Puis derrière ça, ou devant ça, il y a cette relation père/fils qui est incroyable et cette réflexion sur la parentalité. Avec cette relation, « La route » parle de la vie, de la mort, de l’amour, de l’espoir, des générations, de la transmission des valeurs, du rôle de parent, de la culpabilité et l’horreur d’avoir mis un enfant au monde dans ce monde-là. Puis il y a la « préparation » à la mort d’un être cher. C’est même ce dernier qui rend « La route » bouleversant.

Bien sûr, « La route« , c’est aussi un voyage qu’on fait en compagnie principalement de deux acteurs incroyables. Si on peut mentionner une Charlize Theron sublime, un Robert Duvall incroyable ou encore quelques apparitions marquantes, Micheal K. Williams, Garret Dillahunt, Guy Pearce, c’est avant tout et surtout Viggo Mortensen et Kodi Smit-McPhee qui tiennent le film sur leurs épaules, tour à tour, terrifiant et bouleversant.

« La route » est une claque, une grande claque, qui reste toujours aussi forte, alors que le film s’envole vers ses douze ans. Puissant et terrifiant, lumineux et sombre, désespéré tout en gardant une touche d’espoir, John Hillcoat livre-là un grand film, et à coup sûr, son meilleur à ce jour !

Note : 18/20

Par Cinéted

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