mars 19, 2024

Wonder Woman – Dead Earth

Auteur : Daniel Warren Johnson

Editeur : Urban Comics

Genre : Super-Héros

Résumé :

Lorsque Wonder Woman se réveille du sommeil séculaire dans lequel elle a été plongée, elle découvre que la Terre n’est plus qu’un vaste désert radioactif… Piégée au cœur de cette plaine stérile tapissée des cendres d’un passé ravagé par l’arme nucléaire, la Princesse Amazone se doit alors de protéger la dernière cité humaine de monstres titanesques et tâche tant bien que mal de découvrir les secrets cachée sous la poussière de cette terre morte et désolée.

Avis :

Le monde du comic, c’est un peu comme le monde du cinéma. C’est-à-dire qu’il y a des blockbusters que l’on laisse entre les mains d’auteurs ayant pignon sur rue, et des récits un peu plus indépendants qui vont permettre à certains dessinateurs de se faire connaître. Daniel Warren Johnson fait partie de ces auteurs que l’on ne connaît pas vraiment, et qui vivotait sur des récits indépendants comme The Ghost Fleet ou encore Murder Falcon. Chose risquée et pourtant pas si rare, DC a décidé de laisser la relecture de Wonder Woman à cet auteur peu connu. Il va alors en ressortir une sorte d’origin story violente, dense et qui oscille entre Fantasy et Science-Fiction. Un récit unique, gore et sans concession, qui flirte constamment avec l’horreur et qui pourtant va vite nous envoûter, renouant avec les principes de la reine des Amazones, mais questionnant aussi sur l’humanité et ses défauts.

L’histoire commence dans un futur plus ou moins proche. Une bande de jeunes cherchent à manger dans un endroit désolé. On comprend très vite que la Terre n’est plus qu’un désert aride avec quelques oasis. Ces jeunes, en quête de nourriture, se font alors attaquer par une bestiole géante qu’ils nomment Haedra. En tentant de lui échapper, ils tombent dans une crevasse et libère Wonder Woman d’un caisson de survie. Elle va alors tut faire pour sauver cette humanité restante, même si pour cela, elle doit trahir les siennes et surtout sa mère. C’est donc dans un univers post-apocalyptique que l’on retrouve cette nouvelle Wonder Woman, qui va affronter des mutants gigantesques et qui va se poser des questions sur sa propre nature, mais aussi et surtout sur l’humanité. Et c’est ce que fait la richesse de ce récit. Derrière ses atours violents, gores et bourrins, l’histoire détient une finesse rare et profite même de quelques flashbacks pour nous éclairer sur un passé trouble.

Bien entendu, la première chose qui frappe avec Wonder Woman Dead Earth, c’est son graphisme. C’est rêche, c’est parfois sale, les traits sont quelques fois grossiers, mais cela donne du cachet à un univers lugubre et en perdition. Ici, on est plus loin qu’un simple Mad Max. L’humanité est sur le déclin et se fait bouffer par des bestioles gargantuesques. De ce fait, la belle amazone doit se faire violence, retrouver ses pouvoirs et abattre sans cesse des créatures ignobles. Des créatures qui ont un rapport avec l’héroïne et qui vont lui faire se poser de terribles questions. Des questions sur sa nature, sur son rôle à jouer, sur l’humanité et sur ses origines. Daniel Warren Johnson livre un récit qui est d’une rare violence, que l’on pourrait presque comparer à un univers à la Conan le Barbare, mais il inclut aussi des réflexions qui sont intelligentes et nécessaires.

Ainsi, malgré un environnement gore et virulent, Wonder Woman Dead Earth propose autre chose que de l’action bourrine. Néanmoins, c’est aussi grâce à cela que cette histoire prend une certaine ampleur et pose une ambiance particulière. Une ambiance qui oscille entre Dark Fantasy et Science-Fiction, tout en restant toujours dans le domaine des super-héros. Avec l’aide des flashbacks, on va voir qu’elle est la cause de la fin du monde, mais qu’elle est aussi une déesse avec des obligations et des devoirs envers les humains. On retrouvera bien évidemment Batman, mais aussi Superman, et on verra qu’ils ont tous les deux un rôle à jouer assez important dans cette histoire. Et même disparus, Superman aura un rôle dans la libération de l’amazone, qui va alors se décider sur le sort des humains. On y retrouvera un message humaniste intéressant et intelligent, à savoir que malgré nos défauts, on reste l’espoir du futur.

Au final, Wonder Woman Dead Earth, one shot proposé par Daniel Warren Johnson, est une belle réussite. Une nouvelle histoire qui peut relancer un nouvel arc narratif pour la déesse de la Justice League. Bien loin d’un récit fainéant et classique, posée dans un univers post-apocalyptique original, cette histoire questionne sur l’être humain, mais aussi sur les responsabilités d’un être supérieur envers l’humanité, imparfaite, mais généreuse. On ressort de ce récit avec la sensation d’avoir lu un univers à peine esquissé et qui peut prendre de l’ampleur par la suite, si quelqu’un se risque à faire de Wonder Woman un Conan féminin qui va se dévouer envers une humanité à la dérive.

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.