Auteurs : Geoff Johns, Ethan Van Sciver, Francis Manapul, Scott Kolins
Editeur : Urban Comics
Genre : Super-Héros
Résumé :
Lors de la Crise des Terres Infinies, Barry Allen, dit Flash, s’était sacrifié afin que le Multivers puisse survivre à l’attaque de l’Anti-Monitor. Pendant des années, il fut remplacé par son ancien sidekick, Wally West. Mais, lors de la guerre contre les forces de l’Anti-Vie de Darkseid, Barry est réapparu. Son retour implique également celui de son ennemi juré, Néga-Flash, ainsi que la menace d’un nouveau bouleversement au sein du Multivers.
Avis :
Les comics sont jalonnés de récits plus ou moins cultes qui vont marquer les lecteurs. En règle générale, on se retrouve avec de gros récits qui englobent tous les super-héros, avec, de côté, des histoires plus intimes, parfois tout aussi marquantes, mais qui permettent surtout d’approfondir les mythologies personnelles de certains super-héros. Ainsi, Flashpoint fait partie des ces histoires qui ont marqué le lecteur. On se souvient d’un Flash qui se sacrifie pour sauver le monde face à l’attaque de l’Anti-Monitor. Il n’aura pas fallu longtemps au super-héros pour refaire surface et d’amener avec lui Néga-Flash, son plus grand ennemi. Urban Comics le sait, Flash et Flashpoint sont une manne importante et c’est pour cela que l’on retrouve aujourd’hui Flashpoint – Prélude avec l’intégrale des Flash – Rebirth et des The Flash. Est-ce aussi bon que le premier récit ? Oui.
Le premier segment de cette histoire intervient après Flashpoint. Barry Allen revient sur Terre et voit à quel point le monde a changé. Des meurtres sont alors commis, une enquête se met en place et Barry, aidé par les autres bolides, va vite se rendre compte que c’est Néga-Flash qui l’a fait revenir et qu’il compte encore en découdre avec lui. Sous ce concept assez simple, Flash – Rebirth va permettre de remettre Barry dans le bain, de le confronter à sa famille, à son pire ennemi et de montrer qu’il va devoir courir encore un petit moment. Sans être un immanquable, cette renaissance permet de remettre le héros au premier plan et rendre un scénario relativement mature. D’ailleurs, les dessins d’Ethan Van Sciver sont sublimes et très dynamiques.
Mais le segment le plus intéressant réside dans la série The Flash, dirigée par Geoff Johns et dessinée par Francis Manapul. Alors déjà, c’est plus long que le Rebirth, mais c’est surtout intéressant car cela se passe juste avant Flashpoint et met en avant les lascars, dans deux versions différentes. Ici, Central City est une ville qui n’arrête jamais. Les gens sont accros au café et les méchants commentent tout le temps des crimes. Barry travaille dans un nouveau bureau de police scientifique et il va devoir mener l’enquête sur des corps vieillis prématurément. En plus de cette enquête, Barry va avoir droit à une double dose de lascars, ceux du présent, qui veulent la mort de Flash, et ceux du futur, qui sont devenus des policiers et qui veulent empêcher Flash de tuer le maître des miroirs.
Jouant sur plusieurs lignes temporelles, le récit est plus complexe que ce qu’il n’en a l’air. Notamment parce qu’il aborde la notion de préméditation. Les lascars du futur sont là pour prévenir des troubles temporels, mais aussi pour éviter des crimes commis dans un futur hypothétique. Flash se retrouve dans une situation délicate, où il doit gérer deux cas, celui des morts, mais aussi celui des lascars qui lui posent problème. Malgré les lignes temporelles, malgré les voyages dans le temps, on va vite se retrouve dans le scénario qui est limpide et qui annonce aussi l’avènement du grand ennemi de Flash, Néga-Flash. Les dessins, plus simples, restent dynamiques et permettent un investissement plein du lecteur, qui aura bien du mal à lâcher le comic.
Mais ce n’est pas tout, si action il y a, Geoff Johns n’oublie jamais de donner de la profondeur à ses personnages, et notamment à toute la famille de Flash. Barry ne peut se rendre à un pique-nique familial à cause de l’affaire, mais certains le prennent personnellement, comme son petit-fils du futur, qui est venu dans le présent pour mieux maîtriser ses pouvoirs. Barry se rend compte qu’il ne tient pas bien son rôle de mentor et il se remet en question, entre courir sans arrêt et s’arrêter par moments, pour faire une pause et s’occuper de ses proches. Ainsi donc, on retrouve un contexte familial intéressant et inattendu au sein du récit. Et un appui amoureux important, qui sera la bouée de secours de tous les bolides lorsqu’ils partent dans la force véloce. On en apprend un peu plus là aussi.
Enfin, et c’est peut-être aussi un point très important, les méchants sont mieux travaillés, comme Captain Boomerang qui va surprendre tout le monde. Car il est vrai que c’est un peu un méchant en carton que tout le monde déteste. Or, ici, il est mis en avant, avec une jeunesse difficile et un nouveau pouvoir, vu qu’il peut générer maintenant des boomerangs psychiques explosifs. Il devient alors redoutable, mais ne souhaite qu’une chose, réintégrer les lascars pour avoir un semblant de famille. Il se fait donc touchant malgré son imbécilité crasse. Et c’est à cause de lui si le segment Flashpoint va voir le jour, avec la présence, aussi, du Néga-Flash. Ajoutons à cela des bonus intéressants sous forme de fiches individuelles pour les gentils et les méchants, et ce Flashpoint – Prélude s’avère complet.
Au final, Flashpoint – Prélude est une franche réussite. Avec un premier segment qui prend place après, montrant un Flash dérouté mais qui doit faire face à son pire ennemi, et un second segment qui prend place avant pour expliquer comment est né Flashpoint, l’équipe d’Urban Comics délivre un gros tome riche, beau et qui amène non seulement des éclaircissements à cette histoire, mais aussi et surtout de la profondeur à différents personnages pour faire de Flash une famille à part entière, un héros qui a beau courir, mais qui n’est jamais seul. Bref, un complément essentiel à Flashpoint.
Note : 17/20
Par AqME