avril 24, 2024

Oh my God!

Titre Original : Hysteria

De : Tanya Wexler

Avec Maggie Gyllenhaal, Hugh Dancy, Jonathan Pryce, Rupert Everett

Année: 2011

Pays: Angleterre

Genre: Comédie, Romance

Résumé :

Dans l’Angleterre Victorienne, Mortimer Granville, jeune et séduisant médecin entre au service du Dr. Dalrymple, spécialiste de l’hystérie féminine. Le traitement préconisé est simple mais d’une redoutable efficacité : donner du plaisir pour soulager les troubles ! Le docteur Mortimer y met toute sa ferveur mais bientôt une vilaine crampe à la main l’empêche de pratiquer… Avec la complicité de son meilleur ami, un passionné de nouvelles technologies, il met au point un objet révolutionnaire : le premier vibromasseur…

Avis :

Réalisatrice américaine, Tanya Wexler est une cinéaste qui navigue dans le cinéma indépendant américain. Peu connu et réalisant assez peu, Tanya Wexler est pourtant là depuis plus d’une vingtaine d’années, puisque son premier film, « Finding North« , date de 1998. Depuis, Tanya Wexler s’est surtout faite remarquer avec le film dont on va parler aujourd’hui, « Oh my God !« , qui est son troisième long-métrage.

Pour commencer une nouvelle décennie, Tanya Wexler a décidé de s’arrêter sur un sujet aussi intéressant qu’il est inattendu, la découverte un peu par hasard du vibromasseur. Oui, oui, Tanya Wexler en a fait un film et en plus d’être intéressant dans son sujet, « Oh my God ! » (sacré jeu de mot pour le coup) est un film qui va bien plus loin que la découverte du vibromasseur, tenant un scénario plus riche qu’il n’en a l’air. Tanya Wexler peint le portrait d’une Angleterre Victorienne avec gravité et humour, ce qui donne un chouette petit film.

Mortimer Granville est un jeune médecin qui essaie tant bien que mal de faire évoluer les hôpitaux dans lesquels il travaille. Oui, on parle des hôpitaux, car le jeune homme, peut-être trop avant-gardiste, se fait en permanence renvoyer. Et c’est donc après un ultime renvoi que le jeune homme atterrit chez le docteur Dalrymple, un éminent spécialiste dans le traitement de l’hystérie chez la femme. Le traitement du médecin est simple, donner du plaisir aux femmes pour leur faire oublier le trouble. Le jeune homme voit donc désormais passer beaucoup de femmes, et le geste étant manuel, bientôt Mortimer se retrouve avec une crampe à la main qui ne veut pas partir. Un soir, avec un ami, il va alors avoir une idée révolutionnaire…

L’invention du vibromasseur, avec un sujet pareil, on pouvait s’attendre à tout et n’importe quoi, et « Oh my God ! » va se faire plus élevé et plus surprenant qu’il ne le laissait paraître.

Derrière, et bien avant même le déclic qui servira à l’invention du vibromasseur, Tanya Wexler va s’amuser à peintre l’Angleterre de la Reine Victoria. Une Angleterre où il y règne une lutte des classes, une Angleterre qui change, une Angleterre qui voit arriver le téléphone, l’électricité ou encore une Angleterre qui voit les suffragettes commencer à faire parler d’elles. Une Angleterre où les femmes commencent doucement à demander des droits. Une Angleterre où de jeunes médecins commencent à parler d’hygiène et de bactéries dans les hôpitaux. Une Angleterre où le plaisir et les frustrations féminins sont évités avec brio, et relayés à de l’hystérie qu’il faut donc soigner. Plus que la révolution du vibromasseur qui arrivera assez tard dans le film, et dans un sens (tout en restant instructif) sera assez vite expédiée, « Oh my God !« , c’est toute cette peinture faite autour et c’est ce qui est le plus intéressant. La réalisatrice aborde de bons sujets qu’elle développe bien. « Oh my God ! » est un film féministe dont certains sujets sont encore d’actualité. Puis c’est aussi un film qui a très bien compris comment parler du féminisme avec intérêt, pertinence et humour.

Puis derrière cette peinture réussie, « Oh my God ! » est un savoureux mélange entre humour so british, avec des répliques génialement gênées et des situations cocasses, qui partent parfois assez loin sans jamais tomber dans le vulgaire. Tanya Wexler joue beaucoup de ces situations et le côté « réservé » que peuvent avoir les Britanniques, ce qui est très bien vu.

Cet humour qui est le bienvenu, on le retrouve dans la mise en scène de Tanya Wexler qui sait très bien osciller entre les styles, allant du jouissif parfois (certaines séances valent leur petit pesant d’or) au plus touchant, et même au sérieux (un procès).

La réalisatrice offre un film dynamique, qui se révèle être efficace dans son rythme. Tanya Wexler fait simple et ça fonctionne, on ne voit pas passer cette heure et demi en compagnie de ces personnages. De plus, on pourra saluer une jolie reconstitution d’époque, avec de beaux décors intérieurs et extérieurs. On sent aussi un très joli travail sur les costumes et tous les accessoires. Tanya Wexler a eu les moyens de ses ambitions et elle en a fait un bel usage.

De plus, je parlais de comédie jouissive et il est clair que si elle est aussi bien, c’est aussi grâce à ce casting terrible et très bien adapté qu’a réuni Tanya Wexler. Dans les seconds rôles, Jonathan Pryce, Felicity Jones, Rupert Everett, Sheridan Smith sont parfaits. Mais ceux qu’on retient principalement, c’est ce duo attachant, touchant et un poil coincé (quand on parle de lui), j’ai nommé Maggie Gyllenhaal et Hugh Dancy. On adore suivre les mésaventures et les découvertes des deux personnages.

L’invention du vibromasseur, à première vue, comme ça, on ne sait pas vraiment à quoi s’attendre et à la découverte de ce « Oh my God !« , Tanya Wexler nous surprend et elle nous amuse avec cette comédie dramatique, typiquement britannique. Drôle et surtout intéressant, « Oh my God ! » mériterait d’être mis bien plus en lumière, tant il est intéressant d’un côté et divertissant de l’autre.

Note : 14/20

Par Cinéted

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