avril 16, 2024

Vampire at Midnight

De : Gregory McClatchy

Avec Gustav Vintas, Jason Williams, Jeanie Moore, Esther Elise

Année: 1989

Pays: Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

En quelques jours, la ville de Los Angeles est le théâtre d’une série de crimes étranges. Des cadavres complètement vidés de leur sang sont retrouvés un peu partout à travers la ville. Le lieutenant Roger Sutter a bien du mal à regrouper les maigres indices pour tenter d’appréhender celui qui est considéré comme un sadique. Mais rapidement, des faits nouveaux laissent à penser qu’il s’agit d’actes commis par un VAMPIRE!

Avis :

Durant les années 80, le vampire a le vent en poupe. Outre les deux Vampire, Vous Avez Dit Vampire ?, on trouvera le Génération Perdue de Joel Schumacher ou bien quelques comédies potaches comme My Best Friend is a Vampire et Embrasse-Moi Vampire avec un tout jeune Nicolas Cage. Fort de ce succès, le monstre à canines pointues va envahir peu à peu les vidéo clubs et le petit écran pour fournir des téléfilms de qualité… variable. Au milieu de ce vivier très riche, on va découvrir Vampire at Midnight, qui n’aura pas de succès et on va vite comprendre pourquoi. Sorte de téléfilm fauché qui joue exclusivement sur la dualité entre un flic bellâtre un peu débile et un pseudo vampire hypnotiseur, le film de Gregory McClatchy ne vaut pas tripette, pire, il s’affiche comme un nanar qui s’ignore mais qui ne nous fera que rarement sourire.

Sang Scénario

A Los Angeles, des morts s’accumulent alors vidés de leur sang. Si la rumeur d’un vampire parcourt la cité des anges, le flic chargé de l’enquête piétine et préfère largement épier sa douce voisine jouant du piano. L’arrivée d’un hypnotiseur connu et reconnu dans la ville va rebattre les cartes et les suspicions vont se faire nombreuses. Voilà en gros le pitch de ce film qui veut se faire plus malin que le spectateur. Cependant, rien ne marche vraiment dans ce scénario. Voulant à tout prix surprendre sur un plan final attendu, le réalisateur ne tiendra jamais son suspens, ni la surprise de son twist. La raison est toute simple, son « vampire », qui tue avec un immense couteau, vit le jour. Dès lors, on se doute bien du retournement qui s’impose comme un beau ratage. Mais finalement, ce n’est pas le pire dans le scénario.

Car si la fin est ratée, c’est tout le film qui pâtit d’une écriture aux fraises. Le flic qui mène l’enquête est d’une débilité affligeante, et on va vite voir qu’il préfère se taper sa voisine ou sa collègue de boulot plutôt que de bosser. On va vite découvrir le vide qui habite le film dans des saynètes qui n’ont rien à voir avec l’histoire. Plusieurs fois on sera surpris de découvrir des scènes de danse interminables, essayant, en vain, d’afficher le côté sexy de la victime, la voisine tant convoitée par le flic en question. Des séquences qui n’ont ni queue ni tête, qui s’ancre bien dans les années 80 avec tout ce qu’il faut de costume flashy en lycra. Le rythme du film en souffre, offrant alors des coupures nettes et malhabiles qui nous font sortir du métrage. Déjà qu’il en fallait pas beaucoup…

Sang Envie

Le plus triste dans tout ça, c’est que l’on sent que personne ne croit en ce film, pas même Jason Williams. Pourtant scénariste, producteur et acteur principal du film, il semble s’en foutre royalement. Son rôle est apathique à souhait et il manque de carrure, ainsi que de profondeur. On ne saura rien sur ce personnage, si ce n’est que c’est un homme à femme infidèle et qu’il fait mal son job. Difficile dès lors de ressentir de l’empathie pour lui, ou même pour sa voisine, pauvre victime qui ne servira qu’à montrer ses boobs lors d’une scène de voyeurisme carrément gênante. Seul Gustav Vintas semble prendre du plaisir à jouer le bad guy de service. Regard glacial, cabotin à souhait dès qu’il faut rentrer dans la peau d’un vampire, l’acteur essaye de jouer de son charisme pour créer un antagoniste charismatique. Malheureusement, il n’est pas aidé par la mise en scène lénifiante.

Il faut dire que Gregory McClatchy est un parfait inconnu dans le domaine de la réalisation. Son seul autre méfait date de 2008 avec le téléfilm comique Maman Coach (Soccer Mom en vo). Et cela se sent qu’il n’est pas vraiment inspiré. Si on retrouve par moments des fulgurances dans les teintes chromatiques pour afficher le vampire, notamment dans son antre avec quelques effets rougeoyants, le reste est anecdotique. Pire, certains moments frôleront le mauvais goût, avec notamment une très mauvaise gestion du clair/obscur lors d’une scène de sexe. Budget riquiqui oblige, on voit que peu d’efforts sont fournis pour sortir d’une masse informe de téléfilm un peu horrifique de l’époque. Mais cela n’est rien comparé à l’absence totale d’horreur et à l’inversion que l’on peut faire entre deux personnages.

Sang Sang

En effet, sous ses apparences de film de vampire et donc de film d’horreur un poil sulfureux, Vampire at Midnight n’est qu’un soufflé qui ne prend jamais. Outre les personnages anecdotiques et la mise en scène sans saveur, le film n’arrive pas à tenir son suspens, ni son twist final. Aucune scène ne vient nous titiller nos instincts primaires et notre besoin de sang ou de gore. Bien au contraire, on attend patiemment que le réalisateur prenne des risques. On aura bien quelques coups de lame et quelques giclures de sang, mais ce sera peu de chose et surtout, ce sera constamment mal amené. Sans effort de mise en scène, sans volonté de mystifier le bad guy, le film perd tout son potentiel horrifique. Ajoutons à cela qu’il n’y a aucune morale, aucun message politique ou social et on se retrouve avec un film vide, comme la plupart des cadavres qui parsèment, laborieusement, le film.

Au final, Vampire at Midnight peut aisément rentrer dans la catégorie des films typiques des années 80 complètement fauchés et tombés dans l’oubli. Ce qui n’est pas plus mal pour l’occasion. Vide de toute substance, sans aucun savoir de mise en scène et se reposant uniquement sur la prestation du méchant en vampire de pacotille, le film de Gregory McClatchy est un nanar qui s’ignore, mais qui n’a pas grand-chose de drôle, si ce n’est une VF (seule piste son disponible sur le dvd datant de 2005) particulière…

Note : 03/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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