décembre 13, 2024

The Assistant

De : Kitty Green

Avec Julia Garner, Matthew Macfadyen, Mackenzie Leigh, Kristine Froseth

Année: 2020

Pays: Etats-Unis

Genre: Drame

Résumé:

Jane, une jeune diplômée qui rêve de devenir productrice, vient d’être engagée comme assistante d’un puissant dirigeant, nabab du divertissement. Sa journée type ressemble à celle de toutes les autres assistantes : faire du café, remettre du papier dans le photocopieur, commander à déjeuner, organiser des voyages, prendre les messages. Mais au fil de cette journée, Jane se rend progressivement compte des abus insidieux qui découlent de tous les aspects de sa position et qu’elle n’avait pas anticipés…

Avis:

Réalisatrice australienne, Kitty Green vient du documentaire. Engagée, avec ce premier film « Ukraine is not a brothel« , Kitty Green avait suivi des féministes ukrainiennes et son film avait été grandement remarqué, de Venise jusqu’au puissant Oscar, où la cinéaste avait décroché la précieuse statuette du meilleur documentaire.

Il était donc logique qu’avec l’affaire Weinstein et tout le mouvement Me Too, la réalisatrice soit touchée. Voulant aborder ceci à travers une fiction, elle s’est alors documentée sur le monde du travail et le sexisme qu’on peut y trouver et c’est ainsi que trois années après son deuxième documentaire (« Casting Jonbennet » disponible sur Netflix), Kitty Green revient et son film a l’honneur d’être le premier film en compétition présenté au festival de Deauville, avec un film qui ne parlera pas de ça au final. Narrant une journée d’une assistante, Kitty Green avait un sujet intéressant, mais la façon quasi-anecdotique qu’elle a choisie pour narrer son sujet rend son film totalement insipide et surtout très ennuyant.

Jane, une jeune diplômée qui rêve de devenir productrice, vient d’être engagée comme assistante d’un puissant dirigeant, nabab du divertissement. Sa journée type ressemble à celle de toutes les autres assistantes : faire du café, remettre du papier dans le photocopieur, commander à déjeuner, organiser des voyages, prendre les messages. Mais au fil de cette journée, Jane se rend progressivement compte des abus insidieux qui découlent de tous les aspects de sa position et qu’elle n’avait pas anticipés…

Pour son premier film de fiction, Kitty Green a décidé de plonger le public 24 heures dans la vie d’une assistante qui travaille dans un cabinet de production. Voulant parler du monde du travail, voulant décrire une journée au plus près de la réalité, la réalisatrice tenait là un bon sujet. Un sujet qui avait de quoi être intéressant, mais finalement, la jeune réalisatrice n’en fera rien et c’est bien dommage, car le film, en plus de tenir un bon sujet, a de jolies qualités pour lui, comme une jolie photographie et une description assez réaliste du monde du travail, c’est même d’ailleurs son énorme qualité.

Mais cette qualité est aussi son plus gros défaut. Et oui, à force de vouloir s’approcher au plus près de la réalité, à force de vouloir s’engouffrer dans un cinéma réel, réaliste, elle en oublie de faire du cinéma et nous intéresser à la journée de cette femme. Et ce constat est d’autant plus dommage car dans l’ombre, on voit bien que la réalisatrice veut à travers la journée de son personnage aborder tout un tas de sujets. Ainsi, sera évoqué le malaise au travail, l’ingratitude, la jalousie, l’avancement, le regard de ses collèges, l’envie de bien faire, l’ennui, ou encore le fait de n’avoir aucune reconnaissance au travail et le tout sous un œil américain du travail dans le sens où il y a en toile de fond, une certaine tension entre les hommes et les femmes. Bref, « The Assistant » tient dans son ombre beaucoup de sujets, beaucoup d’idées et c’est vraiment dommage que Kitty Green n’arrive pas à faire qu’on s’y intéresse.

Ce sentiment est aussi développé avec ce personnage que la réalisatrice nous propose de suivre. Un personnage assez insipide, lui aussi, un personnage auquel on a vraiment du mal à s’attacher. Un personnage tenu par Julia Garner, actrice qu’on a déjà vu dans des séries comme « Maniac » et « Ozark » et le moins que l’on puisse dire, c’est que la pauvre comédienne fait ce qu’elle peut avec un personnage qui n’a aucune vie et qui résume sa journée à tirer la gueule. Difficile d’éprouver quelque chose envers ce personnage qui s’ennuie autant que nous.

Ce premier film du Festival de Deauville est donc une belle déception. Long, ennuyeux et peu attachant, Kitty Green avait de bons arguments de vente pour son premier long-métrage, entre son idée, son sujet, son envie de s’approcher d’un certain réalisme qui pousserait presque au documentaire, et son actrice principale, mais ça, c’était sur le papier et c’est bien dommage.

Note : 07/20

Par Cinéted

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