mars 29, 2024

Les Petits Champions

Titre Original : The Mighty Ducks

De : Stephen Herek

Avec Emilio Estevez, Joss Ackland, Lane Smith, Joshua Jackson

Année: 1993

Pays: Etats-Unis

Genre: Comédie

Résumé:

Arrêté au volant de son automobile en état d’ivresse, Gordon Bombay, jeune avocat prétentieux, est condamné à un travail d’intérêt public: entrainer à Minneapolis l’équipe de minimes de hockey sur glace.

Avis:

Avant de commencer sa carrière comme réalisateur et de proposer un petit chef-d’œuvre avec Beignets de Tomates Vertes, Jon Avnet est avant tout producteur, et dans les années 90, il va s’associer avec Disney pour produire quelques films, dont Les Petits Champions (The Mighty Ducks en VO). Film sur le hockey sur glace mais surtout sur un homme prétentieux qui va redescendre sur terre après avoir coaché une équipe de benjamins, Les Petits Champions va être un joli petit succès. Rapportant plus de cinq fois son budget initial, le film de Stephen Herek va rapidement devenir une licence, et plus précisément une trilogie, pour le plus grand plaisir des amateurs de hockey et de films familiaux. Un film qui aurait pu avoir une tout autre tête vu les stars qui ont décliné l’offre de jouer dedans, ou qui n’ont tout simplement pas été choisies, comme Charlie Sheen (le rôle incombera à son frère), Bill Murray, Tom Hanks ou encore Tom Cruise pour le rôle du coach, ou bien Jake Gyllenhaal pour le rôle de l’enfant-star, mais dont les parents refusèrent l’offre. Mais malgré tous ces changements et un casting finalement moins prestigieux, le film s’en sort à merveille et reste toujours plaisant aujourd’hui. Pourquoi ?

Revenons tout d’abord sur les quelques défauts qui parsèment le film. En premier lieu, le scénario reste très prévisible. On va suivre Gordon Bombay, un avocat qui ne veut que la victoire et qui écrase ses adversaires, mais qui cache un lourd passé de hockeyeur raté. Sa vie bascule quand il se fait arrêter au volant en état d’ivresse et qu’il doive alors des heures de travaux d’intérêt général. Il devient entraineur d’une équipe benjamine de hockey à Minneapolis et il va devoir retrouver une certaine humilité pour faire gagner cette équipe et gagner la confiance de ces enfants débordant d’amour et d’énergie. On le sait, ce genre de film à destination de la famille ne contient pas beaucoup de surprise. Le coach va tout d’abord prendre quelques revers avant de gagner la confiance de ces enfants, pour ensuite les faire gagner lors des playoffs et en même temps trouver l’amour. Le pitch est sur des rails, il n’y a rien qui dépasse vraiment et globalement, on reste dans quelque chose de trop sage.

Ajoutons à cela une mise en scène peu inspirée, qui s’autorise même quelques fautes de goût, comme des bruitages supposés drôles ou encore des passages accélérés qui ne servent à rien et montrent les mauvais choix de son metteur en scène. Enfin, l’autre petit noir provient des personnages en eux-mêmes, et surtout des enfants, car certains sont très peu développés et ne servent qu’à une paire de scènes, comme la petite fille qui fait du patinage artistique et son frère ou encore les jumeaux dont le père suit tous les matchs mais qui n’a qu’une seule ligne de dialogue.

Pour autant, malgré les défauts évidents d’un tel film, on passe un chouette moment. On passe un bon moment car malgré les rails du scénario, on prend plaisir à voir l’évolution du « héros ». Sorte de self-made man prétentieux et imbu de lui-même, ne vivant que pour le travail, il va devoir mettre de l’eau dans son vin, renouer des contacts avec des personnes qu’il n’avait plus revu et revivre son passé pour s’accepter et se rendre compte que la vie n’est pas qu’une succession de victoires écrasantes et d’humiliation, mais plutôt de rencontres, de joie, de partage et parfois de peine. Il va ainsi trouver l’amour, d’une femme, bien évidemment, mais aussi de toute une flopée de jeunes enfants issus d’un quartier difficile et pour lesquels il va se donner les moyens de réussir sans pour autant écraser. Bien sûr, on y voit aussi le parallèle entre sa vie d’avant et celle de son ancien coach, qui ne jure que par la victoire, la domination et même, parfois, la destruction. En faisant cela, on voit bien que le scénario veut montrer que ce que l’on inculque dans la jeunesse peut perdurer à l’âge adulte et détruire bien des personnes. Derrière ce scénario téléguidé, il y a un vrai fond et une belle réflexion sur la vie.

Et puis derrière le feel good movie se cache aussi un excellent divertissement pour les enfants, un film qui montre que l’on peut être différent et pourtant s’entendre et gagner quand on est ensemble. Si certains enfants sont plus développés que d’autres, comme Charlie qui sera la projection du personnage principal, il y a une sorte de bonhommie, de bienveillance qui prévaut sur tout le reste. De ce fait, même si on pourra rentrer certains protagonistes dans des cases, comme le rebelle, le blagueur, le peureux ou encore les frères jumeaux, on ressentira une profonde empathie pour cette équipe qui va évoluer dans le bon sens et qui va montrer la voie de l’humanité à son coach qui prend peu à peu son rôle très au sérieux. Et c’est bien là la force d’un tel film, qui malgré sa fin attendue, malgré ses valeurs qui peuvent paraître trop universelles et surtout, malgré une bienveillance qui peut sembler forcée, l’ensemble marche parfaitement et on se laisse porter par la joie communicative de ce film. Emilio Estevez est tout simplement attachant, tout comme Joshua Jackson, tout jeune à l’époque et qui joue avec une belle justesse. Et que dire de Lane Smith, insupportable en coach agressif et prétentieux.

Au final, Les Petits Champions est un film qui va parler aussi bien aux enfants qu’aux parents et qui fonctionne toujours aussi bien malgré ses presque trente ans. On a beau savoir de quoi le film va être fait, on a beau savoir à quoi s’attendre et pourtant, malgré les ficelles, on se laisse cueillir par ce scénario bienveillant et par ce destin téléphoné, mais pour lequel on ne voudrait pas autre chose. En bref, un très bon film familial qui donne du baume au cœur et qui ne crée jamais d’ennui.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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