décembre 11, 2024

Wrong Cops

De : Quentin Dupieux

Avec Mark Burnham, Eric Judor, Steve Little, Marilyn Manson

Année: 2014

Pays: Etats-Unis, France, Russie

Genre : Comédie

Résumé :

Los Angeles 2014. Duke, un flic pourri et mélomane, deale de l’herbe et terrorise les passants. Ses collègues au commissariat: un obsédé sexuel, une flic maître chanteur, un chercheur de trésor au passé douteux, un borgne difforme se rêvant star de techno… Leur système fait de petites combines et de jeux d’influence se dérègle lorsque la dernière victime de Duke, un voisin laissé pour mort dans son coffre, se réveille.

Avis :

S’il y a bien un cinéaste français qui est sorti du lot au cours des années 2010, c’est bien Quentin Dupieux. Imposant un univers décalé, déjanté et plein de non-sens, Quentin Dupieux fascine autant qu’il peut rebuter. Pour ma part, le cinéma de Quentin Dupieux est une expérience que j’apprécie toujours de vivre, tant mes habitudes de cinéma sont bousculées et ça fait du bien de voir des gens qui osent essayer quelque chose, même si parfois, comme je le découvre avec ce film, ce n’est pas toujours excellent ou plaisant. Le cinéma de Quentin Dupieux, je l’ai découvert avec « Rubber » et autant dire qu’entre lui et moi, ce fut une histoire d’emblée d’amour. Depuis, cette histoire d’amour n’a fait que grandir entre « Réalité« , « Au Poste » ou encore « Le daim« . Mais bien souvent, une histoire d’amour n’est pas faite que de hauts, et il se peut qu’elle ait des bas et avec ce « Wrong Cops« , entre Mr Oizo et moi, on vient de trouver notre premier bas.

« Wrong Cops » est parfaitement décalé, Quentin Dupieux nous entraînant dans des situations incongrues à souhait. Le film tient une BO de dingue. Et on peut prendre un certain plaisir face aux idées de son réalisateur, qui, qu’on l’apprécie ou pas, tient bien son style et son univers. Mais si « Wrong Cops » a de bien bonnes idées, il demeure aussi un film assez compliqué à apprécier dans son ensemble, notamment parce qu’il ne raconte pas grand-chose finalement, et surtout parce qu’il est livré avec des personnages qui sont parfaitement insupportables.

Los Angeles 2014. Duke est un flic corrompu. Un flic qui deale de l’herbe planquée dans des rats morts, parce que cela fait plus discret. Duke a arrêté un jeune homme à l’allure bizarre, et il a décidé de lui faire découvrir ce qu’est de la bonne musique. Les mains scotchées, Duke a emmené le jeune homme chez lui pour un cours de musique en slip qu’il n’est pas prêt d’oublier. De cette arrestation va alors découler tout un tas d’événements que Duke ou d’autres flics n’auraient pu prévoir…

Quentin Dupieux intrigue et c’est une très belle qualité, mais parfois, le résultat n’est pas là. Ou du moins il peut être là, mais ce dernier n’arrive pas à nous charmer. « Wrong Cops« , c’est une anarchie policière qui n’a ni queue ni tête, mais encore, ça, ce n’est pas bien grave, surtout qu’on en a l’habitude chez Quentin Dupieux. « Wrong Cops« , c’est une folie qui finit par être un bordel qu’on ne comprend plus vraiment et c’est vraiment dommage, car « Wrong Cops » a des qualités et pas des moindres. Si l’on s’arrête sur l’image, le film a un très joli cachet et comme toujours chez Quentin Dupieux, il déborde d’imagination. Quentin Dupieux nous gratifie même de scènes qui valent leur coup d’œil, que ce soit aussi bien pour les idées que pour ses comédiens, parfois déchaînés ou encore pour sa monstrueuse BO qui respire Mr Oizo à plein nez.

Comme je le disais, si l’on s’arrête sur ces comédiens, pris à part, ils sont assez géniaux, et tiennent leurs personnages jusqu’au bout. Comme toujours chez Quentin Dupieux, c’est assez fascinant de voir comment le réalisateur arrive à tirer autant d’absurde dans ses personnages et surtout de voir comment il dirige ses acteurs qui y vont à 100 %. Mark Burnham est d’ailleurs assez extraordinaire, osant tout. On notera que pour la folle expérience, « Wrong Cops » est un film qui arrive à réunir en son générique Eric Judor, Marilyn Manson, Eric Robert, Roxanne Mesquida ou encore l’incroyable Grace Zabriskie.

Mais voilà, derrière ces qualités, « Wrong Cops » n’aura pas réussi à séduire. Si comme pour beaucoup des films de Quentin Dupieux, « Wong Cops » s’amuse avec le non-sens, ici le film apparaît comme foutraque, bordélique, et malgré la dinguerie et l’absurde des scènes mises bout à bout, celui-ci n’arrive pas à nous emporter et il finit même par en devenir agaçant. On aime le cinéma de Quentin Dupieux, on essaie de rentrer dedans, mais rien n’y fait, il y a toujours quelque chose qui nous laisse en dehors. Et si l’on y regarde de plus près, on se rendra compte que « Wrong Cops » n’a pas été facile à mettre en place pour le réalisateur français, qui a cherché comment faire pour que ça marche. « Wrong Cops« , c’est au départ un court-métrage, qui fut développé en série de sept épisodes. Puis par la suite, Quentin Dupieux a voulu en faire un long-métrage, il a alors remonté le tout, changé le sens et le montage, pour accoucher de ce film et toute ces hésitations, ce montage qui fait des allers-retours entre ses personnages et ses situations qu’on ne comprend pas, qu’on attend de comprendre, finit par avoir raison de nous. Et si l’on ajoute à cela, comme je le disais plus haut, des personnages parfaitement insupportables, on se retrouve avec un film parfaitement dans l’esprit du cinéma de Quentin Dupieux, et pourtant, ça nous laisse froid…

Je ressors déçu de cette nouvelle expérience « Dupiesque » et cette déception est vraiment accentuée dans le sens où tout est ici réuni pour que l’instant soit terrible. Ça n’a pas de sens, c’est grotesque et absurde, il y a une sacrée touche de malsain, les images et les scènes prises seules valent vraiment leur coup d’œil. La BO est folle, c’est un véritable régal. Et les acteurs ont peu de limite et composent des personnages logiques dans le cinéma de Quentin Dupieux. Et pourtant, malgré tous ces bons éléments, « Wrong Cops » m’aura laissé sur le bas-côté, et finalement, je me dis peut-être que « Wrong Cops » fonctionne mieux en son état de série. Je vais donc attendre un peu, histoire de digérer cette déception et j’essaierais alors la série, histoire de voir si cette dernière fonctionne mieux (quoi que, il restera toujours ces personnages agaçants…). Comme toujours avec le cinéma de Quentin Dupieux, l’expérience est si particulière, qu’à voir ou pas, finalement, c’est à vous de voir.

Note : 07/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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