juin 20, 2025

Cornered – Le Tueur de l’Epicerie

De : Daniel Maze

Avec Steve Guttenberg, James Duval, Elizabeth Nicole, Peter Story

Année : 2009

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

A Los Angeles, un tueur sème la panique en attaquant des épiceries de quartier et en ne laissant derrière lui que des cadavres atrocement mutilés. Il se pourrait bien que sa prochaine cible soit l’épicerie de Steve, qui passe justement la soirée dans son magasin à jouer au poker avec quelques amis et clients. Malgré la surveillance vidéo qu’il a installée et après avoir plaisanté sur la façon dont ils tueraient le serial killer pour obtenir la récompense offerte par les autorités, les personnes présentes, joyeuse bande de losers, vont une à une déchanter…

Avis :

Pour certaines stars de Hollywood, leur carrière n’est pas toute tracée, et malgré des réussites, on retrouve de nombreux noms qui cachetonnent dans des films médiocres pour assurer les fins de mois. Les acteurs dans ce cas sont légion, et on retrouve souvent des types qui ont fait les beaux jours des vidéo-clubs dans les années 90, comme Dolph Lundgren, Jean-Claude Van Damme, ou encore le roi des rois dans ce domaine, Steven Seagal. Néanmoins, d’autres comédiens semblent avoir du mal à joindre les deux bouts dans les années 2000/2010, et c’est le cas de Steve Guttenberg, qui n’a plus trouvé de rôle « iconique » après son passage dans Police Academy. Et visiblement, son train de vie l’oblige à accepter des rôles dans tout et n’importe quoi, comme en atteste Cornered, un film d’horreur qui lorgne vers le slasher bas de gamme.

Déjà, au niveau du scénario, on flirte avec le zéro pointé. Le film débute avec des images d’informations, où l’on apprend qu’un tueur en série s’amuse à faire des victimes dans de petites épicerie, et qu’il vole les caméras de surveillance, empêchant son identification. Rapidement, on se retrouve dans l’un de ces supérettes, avec tout un panel de personnages qui rentrent dans les clichés du genre. On retrouve le patron véreux et vulgaire, le vigile amateur de donuts, la cliente fidèle amatrice de crème glacée, le caissier toxico ou encore la belle blonde qui n’est pas très intelligente. Tout ce petit monde se retrouve à l’étage du magasin pour faire une partie de poker, mais en même temps, le fameux tueur va se faufiler dans l’épicerie et tuer les personnes les unes après les autres. Bref, on est dans un scénario déjà-vu, sans surprise, et surtout très cheap.

« C’est écrit avec les pieds, et rien ne viendra relever le niveau. »

Le principal problème, outre son côté sans le sou, c’est que c’est très mal écrit. Tous les personnages n’ont aucune consistance, aucun background intéressant. Comme dit au-dessus, ils rentrent tous dans les clichés du genre, et n’ont pour d’autre fonction que d’être de la chair à canon pour le meurtrier. Un meurtrier qui, on va vite le découvrir, tue ses victimes en fonction de leur pronostic pour zigouiller le criminel en espérant toucher la récompense. En effet, quand on fait la connaissance de tout ce beau monde, ils annoncent comment ils tueraient le serial killer s’ils tombaient dessus. Le pitch est tellement simpliste que l’on va rapidement deviner comment le tueur va les tuer, et de ce fait, qui est le tueur. Bref, c’est écrit avec les pieds, et rien ne viendra relever le niveau. Enfin, si, on peut noter une paire de thèmes sous-jacents.

A travers deux personnages, le film va tenter d’aborder deux thématiques qui tournent autour de l’estime de soi et de l’addiction à la drogue. Cela concerne bien évidemment le caissier toxico qui va tomber en manque, se révélant effrayé par les cafards. Malheureusement, son sort ne mènera à rien, pas même à un sursaut d’orgueil pour dire que la drogue, c’est de la merde. Quant à l’estime de soi, elle concerne le vigile grassouillet, qui se goinfre de donuts, et qui aurait pu avoir un sort bénéfique, faisait réfléchir à la confiance en soi, mais encore une fois, le film ne retombe pas sur ses pattes, et fournit un personnage qui n’a aucune fonction, sinon de se faire torcher la gueule par un psychopathe dont les raisons sont d’une débilité sans nom. Non seulement il est nul, mais en plus, sa justification ne tient absolument pas la route.

« Cela fait très téléfilm et manque cruellement d’envergure. »

Et puis la mise en scène fleure bon le film complètement fauché et qui fait avec les moyens du bord. On reste dans une sorte de huis-clos, ce qui permet de faire un peu cache-misère, et de ne pas se perdre dans des décors qui n’iraient pas avec le scénario. Mais cela fait très téléfilm et manque cruellement d’envergure, ou de sens de réalisation, ne donnant jamais de personnalité au lieu. Et puis il y a le côté gore qui est à peine esquissé. Certes, cela rejoint aussi l’aspect cheap du film, qui ne veut sans doute pas montrer ses faiblesses de budget, mais la plupart des meurtres sont hors-champ, et le côté gore promis ne sera jamais là. On notera une paire de bonnes intentions, mais c’est trop peu pour vraiment convaincre, et surtout, ça ne rajoute aucune plus-value à l’ensemble qui se vautre dans le mauvais goût.

Au final, Cornered est un très mauvais film d’horreur, même lorsqu’il tente quelques saillies comiques. Huis-clos sans aucune tension, porté par des personnages imbuvables et sans aucun background, le tout autour d’une mise en scène mollassonne et très timide lorsqu’il faut mettre en avant les élans violents du tueur psychopathe. Bref, pas besoin d’en dire plus en ce qui concerne ce film qui est sorti directement en DVD et qui a rapidement sombré dans les sphères infinies de l’oubli collectif, même chez les amateurs avides d’horreurs visuelles.

Note : 04/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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