
De : Lee Isaac Chung
Avec Daisy Edgar-Jones, Glen Powell, Anthony Ramos, Maura Tierney
Année : 2024
Pays : Etats-Unis
Genre : Aventure, Action, Catastrophe
Résumé :
Ancienne chasseuse de tornades, Kate est encore traumatisée par sa confrontation avec une tornade lorsqu’elle était étudiante. Désormais, elle préfère étudier le comportement des tempêtes en toute sécurité depuis New York. Mais lorsque son ami Javi lui demande de tester un nouveau détecteur de tornades, elle accepte de retourner au cœur de l’action. Elle rencontre alors le charmant et téméraire Tyler Owens, célèbre pour ses vidéos de chasse aux tornades postées sur les réseaux sociaux. Alors que la saison des tempêtes atteint son paroxysme, des tornades d’une ampleur sans précédent mettent leurs vies en péril.
Avis :
Lee Isaac Chung est un réalisateur américain qui est plutôt discret. Si avec « Twisters« , il dirige son premier blockbuster, il a derrière lui une jolie carrière qui débute au milieu des années 2000, lorsqu’il tourne en seulement onze jours « Munyurangabo« , film sur l’amitié entre deux garçons, avec comme toile de fond le génocide du Rwanda. Le film se fait remarquer, notamment à Cannes, ce qui permet à Lee Isaac Chung d’assurer la suite de sa carrière. Au cours des années 2010, le réalisateur tourne plusieurs films, mais c’est en 2019, avec le très beau « Minari« , film semi-autobiographique, que les projecteurs se braquent sur lui. Le film ira jusqu’aux Oscars où l’actrice Youn Yuh-jung y décrochera l’Oscar du meilleur second rôle féminin. Par la suite, avant d’avoir son blockbuster, on va retrouver le nom du metteur en scène sur quelques épisodes de séries dans l’univers de « Star Wars« .

Cinq ans après « Minari« , Lee Isaac Chung est enfin de retour dans les salles obscures et il nous revient avec un projet que l’on n’attendait pas forcément. Vous ne l’attendiez pas, et Hollywood fait renaître « Twister« . Presque trente ans après le film de Jan De Bont, voici que « Twisters » débarque sur nos écrans. Ni suite, ni remake (quoi que), ni préquel, ce nouveau « Twisters » se veut être un nouveau film catastrophe qui aura bien quelques résonnances avec le film de 1996, mais assez peu, car cette nouvelle histoire, avec de nouveaux personnages, est neuve. Pour ma part, j’aime énormément le film de Jan De Bont, tout comme j’ai les films catastrophes, alors ce nouveau « Twisters » m’intriguait et je dois bien dire que j’ai été loin d’être déçu.
« Ce « Twisters » s’est posé comme un petit plaisir . »
Il y a cinq ans de cela, Kate était une jeune chasseuse de tornades et elle avait la conviction qu’elle pourrait changer le monde, mais un événement tragique lui a fait tout arrêter. Aujourd’hui, elle travaille à New York, où elle est dans un bureau et étudie la météo. Enfin ça, c’est jusqu’à ce qu’un vieil ami débarque et lui demande son aide, car la technologie ayant fortement avancé, il se pourrait bien qu’aujourd’hui, on puisse faire quelque chose pour aider le plus grand nombre…
Il y a des films que l’on n’attend pas forcément, mais dès qu’on apprend leur existence, il y a quelque chose qui fait qu’on a envie de les voir, et c’est le cas de ce nouveau « Twisters« . Si la production tient à faire savoir que ce nouveau film n’est ni une suite, ni un remake, ni un préquel où quelque chose qui y ressemble, ce « Twisters » 2024 ressemble fortement à un remake, dans le sens où les ficelles scénaristiques qui vont être tirées et les événements qui s’enchaînent sont, à peu de choses près, les mêmes que dans le film de 1996. Sans entrer dans les détails, il y a comme un goût de déjà-vu avec cette histoire, et même si plusieurs éléments ont changé, on sait bien où va aller cette histoire, et tout ou presque, se déroule comme nous l’avions imaginé.
Mais ce sentiment de déjà-vu fait-il de ce nouveau « Twisters » un mauvais film ? Et bien absolument pas, et dans un sens, je peux même dire que ce « Twisters » s’est posé comme un petit plaisir que j’ai dégusté. Et mieux que ça, sur plusieurs des plans, « Twisters » sait bien utiliser les technologies qu’il a, avec des plans aériens, avec des scènes qui s’en vont directement à l’intérieur des tornades, et au-delà de ça, le film s’aventure à critiquer les dérives des réseaux et des touristes qui viennent chercher de la tornade ou des sensations sans voir les désastres qu’il y a derrière.
« Le film trouve le juste milieu entre l’émotion et le fun. »
Dans son intrigue, « Twisters« , c’est aussi l’histoire d’une reconstruction, celle du personnage de Kate qui après un drame violent, doit accepter ce qu’elle a fait. Avec ce fil, ce « Twisters » est touchant. Si les ficelles tirées sont grosses et que l’on voit arriver plusieurs événements, l’ensemble est suffisamment bien fait pour que ça nous embarque d’un bout à l’autre du film. Le scénario tire la ficelle de l’émotion avec le personnage de Kate, très bien tenu par Daisy Edgar-Jones qui est en pleine explosion. Il y a tout une intrigue autour du deuil, de la reconstruction et l’amitié, qui est joliment écrite. Et pour contrebalancer, il va y avoir la ficelle fun avec le personnage de Tyles Owen, génialement tenu par Glen Powell.
Comme dirait une certaine Sœur Marie Clarence (oui, j’aime citer Sœur Marie-Clarence), ce personnage, avec son côté décalé et déjanté, met un peu de rock dans ce bazar et ça fait du bien, car avec lui, le film trouve le juste milieu entre l’émotion et le fun. Toujours du côté de son scénario, on appréciera les clins et les renvois que le film fait au film de Jan De Bont. Le film ira même jusqu’à balancer les mêmes répliques, comme le « – Content que tu sois de retour… – Je ne reviens pas » …
Après, du côté de sa mise en scène, c’est bien ficelé, il y a bien de la tornade et le côté spectaculaire recherché est bien là. Et si les effets spéciaux sont au top, il y aura même un petit côté rétro qui titille la corde nostalgique, notamment dans l’emploi de la BO, qui est vraiment très bien.

Ce nouveau « Twisters » se pose donc comme un bon film catastrophe, un bon divertissement et malgré son côté déjà-vu, il arrive à offrir un film intéressant et touchant avec l’histoire de cette jeune femme qui se reconstruit petit à petit. Spectaculaire, bien mis en scène, joliment filmé, oscillant entre le grandiose et l’intime, « Twisters » est tout simplement un plaisir !
Note : 15/20
Par Cinéted