décembre 9, 2024

Just Kids – Just Relou

De : Christophe Blanc

Avec Kacey Mottet Klein, Andrea Maggiulli, Anamaria Vartolomei, Angelina Woreth

Année : 2020

Pays : France, Suisse

Genre : Drame

Résumé :

Jack, 19 ans, Lisa, 17 ans, et Mathis, 10 ans, se retrouvent brutalement orphelins. Chacun réagit à sa façon à la catastrophe familiale.
Lisa prend ses distances, Jack, tout juste majeur, se voit confier la garde de Mathis. Une nouvelle vie commence. Mais comment être responsable d’un enfant quand on est soi-même à peine sorti de l’adolescence ? Et comment se construire un avenir quand le passé devient une obsession dangereuse ?
La force et l’énergie de la jeunesse peuvent faire des miracles…

Avis :

Réalisateur français, Christophe Blanc n’est pas vraiment connu, ses films étant tous sortis de manière discrète. Il faut dire aussi que Christophe Blanc n’est pas du genre à réaliser tous les deux ans. Le cinéaste laisse parfois bien des années avant de retoucher une caméra. C’est bien simple, en vingt ans, il a réalisé trois films et deux téléfilms. Pour ma part, j’ai découvert le cinéma de Christophe Blanc avec le thriller « Blanc comme neige » et j’avais été plutôt conquis par ce petit film, au point d’en retenir le nom de son réalisateur.

Depuis « Blanc comme neige« , on n’avait plus vraiment de nouvelles du metteur en scène. Puis est arrivé sans prévenir, il y a quelques mois, un premier cliché de « Just Kids« . Un cliché fort, qui donnera naissance à l’affiche de son nouveau film au final. Sorti dans peu de salles, je suis donc allé voir ce film avec beaucoup de curiosité et d’espérance et finalement, j’en ressors terriblement déçu. Déçu par un film qui avait bien des ingrédients pour être superbe et au final je me suis retrouvé devant une intrigue dont les personnages, au lieu de toucher, finissent, à force d’insultes, à être on ne peut plus agaçants, ce qui est vraiment, mais vraiment, dommage.

Jack a 19 ans. Alors qu’il a perdu sa mère il y a quelques années des suites d’une maladie, aujourd’hui, il perd son père qui vient de se suicider. Jack a une sœur, Lisa, qui se prend en charge tout seule, et il a un petit frère, Mathis, dit Titi. Mathis a dix ans et après être passé devant le juge, Jack devient son tuteur. Mais comment s’occuper de quelqu’un, comment prendre cette responsabilité, alors même que l’on est encore un enfant nous-même ?

Troisième long-métrage pour Christophe Blanc, « Just Kids« , sur le papier, est le film qui réunissait bien des ingrédients laissant présager un très beau film. « Just Kids« , c’est le passage brutal de l’adolescence et l’enfance à l’âge adulte. C’est un film qui va traiter du deuil, celui des parents et du comment gérer ce dernier, alors que d’autres « soucis » viennent bousculer ce temps dont chacun a besoin. « Just Kids« , c’est un film qui se veut brut, spontané, et au plus près de ses deux personnages. Mais voilà, si l’on retrouve bien tout ceci dans le film de Christophe Blanc, « Just Kids » demeure cependant un film qui a bien du mal à convaincre et surtout, c’est un film qui a bien du mal à nous emporter et nous toucher, et c’est bien dommage, car l’espace de quelques scènes, quelques instants, l’espace d’une ou deux réflexions et autres conversations, entre les deux « kids », Christophe Blanc trouve le ton juste et pose de très belles scènes.

Mais comme je le disais, ces dernières ne se posent que l’espace d’un instant et pour le reste, il va falloir s’accrocher, entre un scénario confus qui a tendance à partir dans tous les sens, tous les moments en Espagne, les crises pour pas grand-chose, une bagarre pour rien, la scène du scooter… Bref, il y en a à la pelle et ça laisse un sentiment que finalement, Christophe Blanc ne sait pas quoi raconter au final et ses personnages, pour exister pleinement, passent leur temps à s’engueuler pour rien, se balançant des insultes à la gueule à longueur de scènes, ce qui est censé traduire un mal-être, mais ça rend l’ensemble agaçant, et aussi peu attachant et touchant.

De plus, cette façon de voir le deuil et ses personnages fait que « Just Kids » s’enferme dans un amas de clichés et de caricatures entre les adolescents mal dans leur peau qui se perdent en devenant des petits cons insupportables.

Ce constat est d’autant plus dommage car « Just Kids » est visuellement parlant un beau film. Si le montage a tendance à avoir des problèmes de rythme (ou c’est peut-être parce qu’on a du mal à accrocher au film), pour le reste, le metteur en scène français démontre encore une fois un bel œil. « Just Kids » est un film soigné, qui tient une jolie photographie. « Just Kids« , c’est un film réfléchi, dont chaque plan, chaque séquence, même si c’est agaçant, sert l’intrigue et laisse transparaître quelque chose. Bref, c’est vraiment dommage que cette histoire n’arrive pas à nous accrocher pleinement, c’est dommage que Christophe Blanc n’arrive pas à rendre son film touchant, alors même que quand il entre dans le vif du sujet, l’espace de quelques scènes, c’est simple, juste et beau et l’on aurait adoré que le film soit ainsi.

Enfin, si les personnages peuvent être assez agaçants avec ce que le réalisateur à demander aux acteurs, on peut laisser à « Just Kids » d’avoir un casting. Certes, les personnages vont souvent sonner comme des caricatures, et parfois plus de retenue aurait été la bienvenue, mais il n’en restera pas moins que Kacey Mottet Klein, Andrea Maggiulli et Anamaria Vartolomei sont bons.

« Just Kids » est donc une belle déception. Sur le papier, le film avait tout, ou presque, pour être un moment de cinéma magique et intense, mais rien n’y aurait fait, une fois à l’écran, malgré de jolis moments, malgré des acteurs de talent et une mise en scène soignée, le film de Christophe Blanc agace, et l’on se demande où il veut aller. Avec un sujet similaire, on vous conseille amplement de regarder le magnifique Amanda de Mikhaël Hers sorti il y a trois ans de cela. Il est bien plus juste et surtout bien plus touchant.

Note : 08/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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