avril 19, 2024

La Trêve Saison 1

D’Après une Idée de : Benjamin d’Aoust, Stéphane Bergmans et Matthieu Donck

Avec Yoann Blanc, Guillaume Kerbusch, Jean-Henri Compère, Anne Coesens

Pays : Belgique

Nombre d’Episodes : 10

Genre : Drame, Thriller

Résumé :

Yoann Peeters, 40 ans, est un homme sur le fil. Il ne travaille plus depuis la mort de sa femme, et a décidé de venir s’installer ​à Heiderfeld, le village de son enfance, avec sa fille Camille. Un poste s’est libéré à la police locale. Yoann y voit l’occasion de se mettre au vert et de prendre un nouveau départ. Mais la réalité fait rapidement irruption. Quelques jours après le carnaval, le corps d’un jeune footballeur togolais, Driss Assani, est retrouvé dans une rivière. Personne n’a l’expérience de ce genre d’enquête dans le village. Sauf lui. Alors que tout le monde se désintéresse du sort de ce gamin mort à des milliers de kilomètres de chez lui, Yoann Peeters se met à déterrer les secrets les plus enfouis de cette petite communauté qu’il connaît bien. Mais Yoann n’aurait pas dû reprendre le service si rapidement, pas sur une affaire de ce type, pas à cet endroit-là.  

Avis :

Jeune réalisateur belge, Matthieu Donck n’est pas très connu du grand public et c’est normal, puisque le réalisateur de trente-neuf ans aujourd’hui n’a pas vraiment fait grand-chose et l’on pourrait même dire qu’il en est au début de sa carrière. Pourtant, même s’il a peu réalisé, « La trêve » étant sa deuxième réalisation importante, il a néanmoins fait forte impression avec son premier et unique film, le génial « Torpédo« , un road-movie improbable entre la Belgique et la France.

Depuis « Torpédo« , on n’avait plus de nouvelles de Matthieu Donck. Enfin si, mais il fallait aller chercher le réalisateur sur le petit écran, puisqu’il revient quatre ans après son film avec cette première saison, dont il assure la réalisation de ses dix épisodes. Changeant de décor, oubliant le road trip familial humoristique, avec « La trêve« , Matthieu Donck nous entraîne dans une série thriller, dans un petit village perdu quelque part dans les Ardennes belges, et même si la série se fait un peu facile dans sa résolution, Matthieu Donck a le mérite de nous offrir un show rudement mené. Un show qui multiplie les faux et les secrets à déterrer. « La trêve » mérite alors qu’on s’y intéresse, et même qu’on la mette bien plus en valeur.

Yoann Peeters est un flic au lourd passé qui a bien du mal à se remettre de la mort de sa femme. Changeant de vie, il se fait alors muter dans le village de son enfance, Heiderfeld. Heiderfeld est une petite ville tranquille et sans histoire, bien loin des folies et des drames bruxellois. Mais cette tranquillité est bousculée le jour même de l’arrivée de Peeters dans le village, car ce matin-là, un corps est retrouvé dans la rivière. Un suicide vraisemblablement, enfin un suicide pour les policiers du village qui n’imaginent même pas autre chose. Peeters venant de la ville, il fait mettre en place toutes les procédures nécessaires et très vite, le corps retrouvé n’est pas celui d’un jeune suicidé, mais bien celui d’un jeune assassiné.

Avec son premier film, Matthieu Donck m’avait totalement emballé, au point qu’il était entré directement dans les réalisateurs dont j’avais très hâte de voir une deuxième réalisation. J’attendais sur le grand écran et c’est finalement sur le petit que le jeune réalisateur revient et en changeant de style, le metteur en scène belge rajoute une corde à son arc, mais surtout, il accentue encore un peu tout le bien que je pensais de lui.

Alors oui, c’est vrai que quand on s’arrête sur le synopsis de « La trêve« , on aurait tendance à se dire qu’on connaît cette histoire par cœur. Un petit village sans histoire, un meurtre qui va exposer à la lumière tous les secrets les plus inavouables de ses habitants. Bon nombre de films et de séries ont emprunté ces sentiers-là, mais cela ne veut pas dire que le genre ne donne pas des choses de bien. Cela ne veut pas dire que, même si on connaît le schéma par cœur, on ne peut pas se laisser emporter, et avec sa  » … trêve« , Matthieu Donck nous le prouve bel et bien.

« La trêve« , ce sont dix épisodes d’une cinquantaine de minutes chacun et en dix épisodes, Matthieu Donck va littéralement retourner Heiderfeld. Sur une ambiance pesante, ce qui est très bien avec « La trêve« , c’est que la série multiplie les pistes. La trame est très riche, et ce meurtre donne naissance à toutes les possibilités et Matthieu Donck, qui est aussi l’un des créateurs de la série et l’un de ses scénaristes, va jouer avec cette idée-là. Ainsi, au fur et à mesure que l’intrigue se révèle et s’intensifie, « La trêve » se fait sombre, se fait dramatique, et surtout la série tient en très, très grande partie son mystère, son suspens. Oscillant parfaitement entre meurtres, trahisons, magouilles politiques, une jeunesse déconnectée, tenant un petit côté social, tenant aussi un côté familial, la série n’oubliant jamais de développer ses personnages et les relations qui les animent. « La trêve » a un côté torturé et elle nous réserve plus d’une surprise.

Mais voilà, comme je le disais aussi, derrière toutes ses qualités, la série aura tendance à quelque peu décevoir sur son final, car s’il peut être très crédible, il demeure assez facile, dans le sens où après avoir littéralement soupçonné tout le village, après avoir usé les pistes et les noms, quand la série décide d’enfin nous révéler l’assassin, la surprise n’est pas au rendez-vous et c’est dommage. Attention, le tout reste de très belle facture, et surtout ça tient la route, c’est juste dommage d’avoir opté pour ce choix-là, qui est peut-être un chouia de trop.

« La trêve« , c’est une série qui est tenue par un acteur génial et puissant qu’on ne met pas assez sur le devant de la scène. Cet acteur, c’est Yoann Blanc, et dans la peau de l’inspecteur Peeters, il fait des merveilles, arrivant à être aussi touchant qu’inquiétant. Le personnage est génial, car très loin d’être lisse, et Yoann Blanc se donne totalement. Pour composer les amis, les suspects, la famille ou simplement les habitants du village, Matthieu Donck s’est entouré de la crème des acteurs belges. On retrouvera ici l’excellente et bien trop rare Anne Coesens, on trouvera la brillante et à contre-emploi Catherine Salée, on trouvera Vincent Grass qui en impose comme toujours. La série comptera sur Jean-Henri Compère, puis sur Sophie Maréchal et Sophie Breyer. Puis elle nous fera découvrir Guillaume Kerbusch et Thomas Mustin. Bref, ce casting est quasi parfait et tous les personnages, en plus d’avoir leur importance, sont passionnants.

« La trêve » est donc une bonne, voire très bonne, série, excellemment mise en scène par Matthieu Donck. Avec cette deuxième réalisation, le cinéaste belge confirme tout ce qu’on avait remarqué avec son premier film. « La trêve« , même si un peu facile sur sa fin, reste une série sombre et torturée. Elle reste une série addictive, tant comme l’inspecteur Peeters, on finit par soupçonner tout le monde et on adore ça. À voir désormais la saison deux, même si on a du mal à voir ce que Matthieu Donck pourrait nous raconter avec cette histoire qui est bouclée. Pour les intéressés, la série est disponible sur Netflix.

Note : 15/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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