mars 28, 2024

Toki

Résumé :

Toki est un jeu d’action/plates-formes sur Megadrive dans lequel vous incarnez le puissant guerrier Toki, seul capable de sauver la Princesse Miho de la mort. Malheureusement, Toki a été transformé en singe par le cruel Vookiedlo. Votre mission est donc triple : vaincre le méchant, sauver la princesse et retrouver votre apparence humaine.

Avis :

Le jeu vidéo se met à la mode du remake, ou tout du moins, de la réadaptation de vieux jeux dans de nouveaux graphismes mignons tout plein. Cela a un double effet, jouer sur la nostalgie des vieux gamers pour retrouver des sensations d’antan, et jouer sur de nouveaux graphismes chatoyants pour attirer les nouveaux joueurs qui n’ont pas connus l’époque bénie des bornes d’arcade et des consoles de chez Sega. Et donc, après le remake et la refonte graphique très réussie de Wonder Boy, on passe à Toki, grand classique des bornes qui a coûté une blinde à de nombreux joueurs pour permettre de sauver la belle Miho des griffes du méchant Vookiedlo. Le problème avec ce genre de remake, c’est que s’il colle trop au jeu d’origine, la durée de vie risque de ne pas être bien longue, et c’est un peu le cas, ici, car derrière des graphismes superbes et un humour décomplexé, on trouve un jeu sympathique, dur, mais qui peut se terminer en… trente minutes !

Bien évidemment, ce n’est pas la durée de vie qui frappe en premier, c’est la refonte graphique. On ne va pas se mentir, Toki est superbe. Tout comme Wonder Boy, les développeurs ont voulu avoir un rendu dessin-animé, presque comics, et c’est magnifiquement fait. Notre héros, transformé en singe à grosse tête, est beau, ses mimiques sont drôles et son animation est au top. Tout comme le bestiaire, varié et très inspiré, avec des singes zombies, des plantes exotiques qui balancent des choses, des singes sauteurs qui font des grimaces, ou encore des demi-boss gigantesques impressionnants. Encore une fois, c’est beau, c’est coloré, et les différents stages sont très marqués. On aura droit à la plage, à la montagne pleine de lave, au milieu aquatique ou encore à la jungle profonde. Tout en étant en 2D, le jeu possède une profondeur avec des décors en arrière-plan, peut-être un peu trop fixes, mais qui donnent une sensation de richesse très agréable. Le seul problème que l’on pourrait voir dans ces graphismes, c’est que c’est chargé. Et en situation de console portable, ce n’est pas facile parfois de voir les petits projectiles. Bon, c’est pour chipoter, mais le jeu étant dur, ça rentre en compte. Enfin, toujours au niveau des graphismes, les boss sont magnifiques, très grands, très costauds avec à chaque fois une technique particulière pour les vaincre. Que ce soit le géant rouge, l’œil flottant ou encore ce cerveau dégueulasse qui nous rote à la gueule, les boss ont vraiment la classe.

Mais Toki est aussi un jeu très exigeant, très difficile, à l’ancienne comme diront certains vieux gamers. En restant très (trop) proche de la version arcade, le jeu doit se faire en une seule traite, ne possédant pas de sauvegarde et on meurt au bout de seulement une seule touche. Les niveaux sont assez courts, mais ils sont chargés d’ennemis qui ont des particularités. Certains sautent, d’autres tirent, d’autres encore volent et il faut les toucher plusieurs fois pour les tuer, certains rampent au sol, bref, il faut bien connaître ses ennemis pour s’en débarrasser définitivement. De plus, il faut apprendre à gérer certains niveaux, il faut accepter de mourir pour pouvoir passer ensuite, retenant bien les ordres de passage des ennemis et leurs mouvements. D’ailleurs, il en va de même pour les boss, qui utilisent des techniques particulières et il va falloir étudier leurs patterns pour pouvoir s’en débarrasser. Mais le plus difficile dans tout ça, c’est que l’on meurt en se faisant toucher une seule fois et que nos vies ne sont pas infinies. Je m’explique. Dans Toki, vous choisissez votre niveau de difficulté, ce qui vous donne un certain nombre de crédits. Chaque crédit contient neuf vies. A chaque fois que vous vous faites toucher, vous perdez une vie. Quand vous avez perdu une vie, vous recommencez à un point de sauvegarde qui est normalement proche de là où vous êtes mort. Quand vos neuf vies sont écoulées, vous pouvez dépenser un crédit pour reprendre neuf vies, mais vous recommencez le niveau en entier. Si jamais vous n’avez plus de crédits, c’est le Game Over et il faut refaire tout le jeu. C’est pourquoi Toki est un jeu complexe. Et le choix de difficulté dans l’écran d’accueil influe seulement sur le nombre de crédits. Par exemple, en très facile, vous avez neuf crédits de neufs vies, soit 81 vies, ce qui est conséquent.

Mais aussi dur soit le jeu, cela n’excuse en rien la durée de vie famélique du soft. Toki doit se faire d’une seule traite, puisqu’il n’y a pas de sauvegarde. De ce fait, il fallait que le jeu soit court, mais il fallait aussi, peut-être, donner l’envie de rejouer au jeu une fois celui-ci terminé, et ce n’est pas tellement le cas. L’écran-titre est austère et ne propose rien de plus qu’un début de partie avec le choix de la difficulté. On le sait maintenant, ce choix de difficulté ne joue que sur le nombre de crédits. Le jeu se compose en tout et pour tout de six stages, relativement court eux aussi, avec six boss à battre. Pour quelqu’un qui maîtrise le jeu, c’est faisable en trente minutes et le pécore moyen (comme moi) mettra un peu plus d’une heure pour torcher le jeu. C’est peu, c’est trop peu et rien ne donne envie de rejouer à Toki. Il n’y a pas d’autres modes de jeu, il n’y a pas forcément de course à la récompense, il n’y a rien à débloquer et seul le scoring peut avoir une influence sur notre envie de jouer, mais c’est très faible. Du coup, au prix du jeu, c’est un peu de l’arnaque, malheureusement.

Au final, Toki est un jeu plaisant et exigeant. Très beau, très drôle, rappelant à notre bon souvenir ces salles d’arcade à l’odeur si particulière d’adolescents boutonneux, Microïds propose quelque chose de festif, au challenge corsé. Mais il y a un gros point noir, la durée de vie. Le jeu ne propose rien hormis sa campagne solo, il se termine en un peu plus d’une heure pour le joueur moyen et ne donne pas forcément de raisons d’y revenir. Quand on sait le prix du jeu lors de sa sortie, ça calme. Alors c’est bien, mais autant attendre des promotions.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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