octobre 14, 2024

Resident Evil 2

Résumé :

Resident Evil 2 (2019) est la réinterprétation sur PS4 de l’ancien jeu sorti en 1998. Il s’agit d’un survival-horror dans lequel le joueur peut incarner Leon S. Kennedy et Claire Redfield. Ces derniers tentent de survivre alors que la ville de Raccoon City est entièrement infestée par le virus-T.

Avis :

Il fut un temps où les gens se plaignaient du manque de créativité dans le domaine du cinéma. Le public en avait ras le bol des remakes, suites et autres préquelles, disant, à tort, que les scénaristes n’avaient plus d’idées et que c’était mieux avant. Si cela s’est un peu estompé aujourd’hui, on remarquera que c’est dans le domaine du jeu vidéo que cette mode fait son apparition. En effet, depuis quelques temps maintenant, on se retrouve avec d’anciens jeux dans une version plus jolie et parfois des suppléments. Ce fut le cas sur Wii avec le remake de Resident Evil premier du nom, et c’est maintenant le cas avec Resident Evil 2 sorti sur toutes les consoles de salon, sauf la Switch bien évidemment. Ce qu’il reste à savoir, c’est le but d’une telle entreprise. Si d’un côté, cela fait vibrer la fibre nostalgique des trentenaires qui se sont frottés au jeu en 1998, cela peut aussi permettre aux jeunes joueurs de découvrir les origines d’une série que l’on ne présente plus. Est-ce pour autant une bonne idée ? Ce deuxième opus de Resident Evil avait-il besoin d’un remake ?

Cette critique va s’articuler autour du jeu en lui-même et pas forcément sur les comparatifs avec le jeu d’origine. Les raisons sont assez simples, si j’ai touché au jeu sur la première Playstation, je n’avais que 14 ans à l’époque et, il faut l’avouer, le jeu m’effrayait grandement. Tant et si bien que je ne l’avais jamais terminé. De ce fait, ce remake fut une bonne solution pour exorciser mes démons et découvrir un tout nouveau jeu. Ainsi donc, on peut donc dire que l’idée de refaire Resident Evil 2 est une bonne initiative et tout le monde y trouvera son compte, même si cela ne veut pas forcément dire qu’il est bon et efficace. Au niveau du scénario, on est dans quelque chose de très simple et qui pourtant va bien évoluer au fur et à mesure de l’exploration. Que ce soit avec Leon ou Claire, on commencera dans le commissariat de Raccoon City et ce tronc commun se divisera par la suite. Dès le départ, nous sommes mis dans l’ambiance et on va se faire attaquer par les zombies dans une ville en ruines. Petit à petit, nous allons en apprendre un peu plus sur ce qu’il se passe et c’est surtout au gré des notes retrouvées dans le jeu que l’histoire fait son petit bonhomme de chemin. Bon, il ne faut pas y voir midi à quatorze heures, des scientifiques ont voulu créer un symbiote pour en faire une arme, ça a mal tourné, et il y a des zombies et des monstres.

Si d’un point de vue histoire, on reste dans quelque chose de très binaire, comme ce fut le cas à l’époque, c’est surtout d’un point de vue graphique que le jeu devient intéressant. La refonte est superbe et l’ambiance est particulièrement bien retranscrite. Les endroits glauques s’enchainent à vitesse grand V, le choix de l’éclairage avec la torche est très intéressant car il rajoute une certaine vulnérabilité et globalement, on prend un pied incroyable à visiter ce commissariat qui ne ressemble à rien de connu. Le seul petit bémol que l’on pourrait mettre en avant, c’est l’aspect très brillant des textures, comme si tout était humide, mais cela reste un détail. Si on continue sur les graphismes, il y a aussi un très effort sur les zombies. Si les modèles ne sont pas très nombreux, ils n’en sont pas moins terrifiants et leur façon de se déplacer est incroyable. Les créateurs ont vraiment retravaillé le mode de déplacement des zombies et c’est un plus indéniable. Rajoutons à cela la difficulté de les tuer, avec parfois presque dix balles dans la tête, et on obtient une angoisse permanente avec la peur de se faire mordre à chaque fois. Une peur qui provient aussi de Monsieur X, un zombie gigantesque et indestructible qui ne nous lâche pas d’une semelle, au point de parfois devenir pénible et de nous empêcher d’aller où l’on veut. C’est frustrant de ne pas pouvoir fouiller convenablement une pièce pour voir s’il y a des munitions.

D’ailleurs, le jeu est un vrai Survival-Horror. Si la métamorphose de la série en jeu d’action a commencé avec l’excellent Resident Evil 4, ce Resident Evil 2 résiste à l’appel et reste un jeu où la survie est primordiale et où il faut apprendre à fuir plutôt que d’affronter une horde de morts-vivants affamés. Les balles sont précieuses, il ne faut pas les gaspiller, tout comme les produits de soin. Il faut aussi gérer son stock, avec une sacoche qui s’agrandit au fur et à mesure du jeu, mais qui empêche bien souvent de prendre ce dont on a besoin. Il faut donc jongler avec les coffres pour gérer au mieux son arsenal. Le jeu est assez difficile, même en normal, ce qui rajoute un challenge assez intéressant. On regrettera cependant une jouabilité parfois rigide. Si l’on peut voir les améliorations par rapport au jeu de base, il est impossible de courir et tirer en même temps, et certains zombies sont très rapides et donc impossibles à esquiver. Il faut un petit temps d’adaptation pour comprendre les maniabilités de chacun, c’est-à-dire tirer, puis fuir, se retourner, et tirer à nouveau. C’est un peu la technique pour abattre chaque boss, même si parfois, dans des couloirs ou des endroits exigus, c’est tout juste impossible. Néanmoins, cela accumule une certaine tension et c’est tant mieux. Quant aux énigmes, elles restent relativement simples et ne requiert un QI important.

Enfin, parlons des quelques différences qu’il y a entre les deux scénarios proposés. Du côté de chez Leon, on sera dans quelque chose d’assez dense et de très énergique. On aura droit à un passage dans des cellules de prison avec une flopée de zombies, mais aussi à un Monsieur X imposant qu’il faudra abattre par la suite. Il a droit aussi à sa rencontre avec Ada Wong, personnage emblématique de la série. En ce qui concerne Claire, point d’Ada et Monsieur X ne sera pas notre affaire. Par contre, on va rencontrer Sherry, une petite fille perdue qui se fera kidnapper par un malade mental qui n’est autre que le chef du commissariat. On changera alors de décor, allant dans un orphelinat bien glauque, même si c’est pour peu de temps. On prendra même le contrôle de la petit Sherry pendant un temps, comme on contrôlera Ada au détour d’une séquence. S’il y a des similitudes dans les histoires, Leon voudra s’emparer du virus pour dénoncer les méfaits d’Umbrella, alors que Claire, qui veut à la base retrouver son frère, va tout faire pour soigner Sherry, atteinte de la maladie à cause de ses parents. C’est assez agréable de faire les deux scénarios du coup, car malgré quelques similitudes, quelques passages obligatoires, on est dans deux histoires différentes et c’est tant mieux, rajoutant une belle durée de vie.

Au final, Resident Evil 2 est un excellent remake. Non seulement il reprend les bases du jeu d’origine, mais il apporte aussi son lot d’originalité avec de nouveaux passages, de nouvelles musiques et surtout de nouveaux méchants. La refonte graphique est superbe, les ennemis sont coriaces, il s’agit d’un vrai Survival-Horror à l’ancienne et cela fait terriblement plaisir de pouvoir remettre la main sur un jeu comme ça. Si on pourra regretter des ennemis parfois trop pénibles à tuer (dix headshots pour un simple zombie, ça fait beaucoup) ou des textures de temps à autre trop brillantes, on reste tout de même dans un très bon jeu qui a une vraie légitimité, que ce soit pour de la redécouverte ou de la découverte.

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.