mars 29, 2024

Into the Night Saison 1

D’Après une Idée de : Jason George

Avec Pauline Etienne, Laurent Capelluto, Stefano Cassetti, Mehmet Kurtulus

Pays : Belgique

Nombre d’Episodes : 6

Genre : Science-Fiction, Thriller

Résumé :

Lorsque le soleil commence soudain à tout tuer sur son chemin, les passagers d’un vol de nuit en partance de Bruxelles tentent de survivre par tous les moyens,coincés dans un avion condamné à faire le tour de la Terre…

Avis :

Producteur et scénariste américain, Jason George a travaillé sur bons nombres de séries à succès. On retrouve son nom sur des séries comme « Scandale« , « Ingobernable« , « Narcos« , « Jinn » ou encore « The Naked Director« . On retrouve aussi le nom de Jason George au cinéma notamment sur le film d’Adam McKay, « Vice« , duquel il est l’un des coproducteurs. Comme beaucoup de scénaristes, Jason George rêvait d’avoir sa propre série et c’est aujourd’hui chose faite, puisqu’il nous présente « Into the night« . Loin des studios américains, c’est en Belgique que le showrunner est venu développer son idée et pour la mettre en images, on trouvera deux réalisateurs belges, Inti Calfat et Dirk Verheye, réalisateurs qui avaient déjà bossé ensemble sur la série « Over Water« .

Petit à petit, Netflix gagne les pays européens et chaque pays se laisse séduire. Grâce à ceci, on a vu arriver des séries comme « Dark » (Allemagne), « La casa de papel » (Espagne), « Ragnarök » (Norvège »), « Marianne » (France). Aujourd’hui, c’est la première série belge produite par Netflix qui voit le jour sur la plateforme. Adapté d’un roman numérique polonais méconnu, Jason George, aidé de Inti Calfat et Dirk Verheye, se lance dans une série post-apocalyptique, au concept vraiment accrocheur et si la série arrive dans un sens à se faire efficace en piquant en permanence notre envie d’aller plus loin, elle demeure aussi un moment de télévision qui a le don d’être agaçant, multipliant les faux problèmes et les clashs pour pas grand-chose.

Bruxelles, les passagers d’un vol en partance vers Moscou voient arriver dans leur avion un homme armé. Si tout ressemble à une prise d’otages ou un attentat, la raison de ce geste est tout autre. Une fois que l’avion a décollé, l’homme raconte aux passagers une histoire totalement insensée. Une histoire de soleil qui tuerait dès l’aube tout être vivant. La seule solution pour rester en vie, serait alors de voler dans la nuit, fuyant le jour à tout instant. Si cette histoire est invraisemblable, très vite, elle va se révéler vraie. Dès lors, il faut toujours pousser à l’ouest, allant d’aéroport terrassé en aéroport terrassé.

Une série européenne, un concept qui a l’air assez dingue, un casting international qui personnellement m’en collait des frissons, « Into the night » avait bien des arguments pour se laisser tenter par le show de Jason George. Partant sur une base de six épisodes qui durent entre une demi-heure et quarante minutes, cette série post-apocalyptique aérienne est aussi terrible qu’elle est décevante. Terriblement inégale, bien souvent agaçante au possible, ayant son lot d’incohérences et d’invraisemblances, « Into the night » nous laisse terriblement partagé. Partagé entre le calvaire de voir des personnages s’engueuler pour pas grand-chose, surtout face à la situation qu’ils doivent affronter, et ce petit truc en plus qui fait que malgré tout, Jason George arrive à suffisamment nous accrocher pour que chaque épisode en appel un autre.

Si l’idée de base est terrible, le souci d’ »Into the night« , c’est principalement son écriture. Et ça, on s’en rend très vite compte, car l’excellence de la série tiendra vraiment dans son épisode pilote, car par la suite, la série n’assure pas vraiment. « Into the night« , c’est une série qui part du principe de faire cohabiter des personnages de tout horizon. Des personnages qui n’ont rien en commun, qui ne devaient pas se rencontrer et qui par la force des choses, vont devoir tous s’entraider pour espérer survivre à des événements inimaginables. « Into the night » est une série qui se déroule principalement dans un avion, alors pour éviter un certain ennui, il faut donc pimenter le show et dans l’idée c’est évident, mais à l’écran, c’est on ne peut plus agaçant, car toute l’équipe à l’écriture fait n’importe quoi. C’est bien simple, entre incohérences, invraisemblances, la série nous entraîne dans de faux événements, elle se crée de faux problèmes et parfois même elle vire au grotesque, tant elle essaie d’offrir un spectacle, un suspens.

De plus, toujours dans l’écriture, entre deux flashbacks à trois francs six sous, la série nous sert bien des personnages qui peuvent taper sur le système. Des personnages que souvent, on ne comprend pas. Des personnages souvent vides et des personnages qui ne cessent de faire volte-face. Entre les lignes, on comprend bien que le showrunner a l’idée de questionner la nature humaine. Il essaie de pousser ses personnages au plus loin, posant la question de l’intérêt collectif, la survie d’un groupe face aux intérêts personnels et aux idées reçues. Les êtres humains face à une telle situation, face à la mort qui est assurée, peuvent rester humains ou les egos et les peurs font sombrer le tout dans l’anarchie. Cette idée est très intéressante et parfois, quand elle est bien amenée, bien décrite dans le récit, donne quelque chose de prenant, mais malheureusement, l’ensemble étant terriblement inégal, on reviendra sur ces embrouilles pour rien, ces clashs agaçants et ces faux problèmes.

Reste alors le concept de base génial. Un concept qui nous tient et nous donne envie d’affronter cette masse de problèmes que rencontrent les personnages pour savoir ce qui va se passer dans l’épisode suivant. Mieux encore, alors que la série est bourrée de défauts, alors qu’elle nous agace, paradoxalement, une fois les six épisodes vus, on la quitte avec beaucoup de curiosité pour une éventuelle saison deux. Saison qui, on l’espère, répondra à beaucoup de questions.

Côté mise en scène, malgré beaucoup d’action qui n’est que la résultante des faux problèmes que l’on trouve au gré des épisodes, « Into the night » sait se faire efficace même si elle est agaçante. Doté d’un bon rythme, nous jetant d’emblée dans l’action, les deux réalisateurs belges mènent plutôt bien le show. Un show qui de surcroit est plutôt bon à regarder, malgré un manque de moyens évident. Les décors apocalyptiques sont crédibles, les effets spéciaux se voient mais apportent toujours de l’utile.

La série est peuplée de personnages qui sont assez agaçants, mais ces personnages ont la chance d’être tenus par de bons acteurs. Jason George a fait appel à un casting de tout horizon. Un casting où se mélange des acteurs belges (Paulienne Etienne, Jan Bijovet, Laurent Capelluto, Babetina Sadjo merveilleuse révélation), des acteurs français (Vincent Londez, Alba Gaia Bellucgi), acteur italien (Stefano Cassetti) et Turc avec l’immense Mehmet Kurtuluş. Ce casting est une petite merveille, et même s’ils ont des personnages agaçants pour beaucoup, les acteurs sont un des ingrédients de l’efficacité de la série.

Cette première saison pour « Into the night » est donc très inégale. C’est une saison dans laquelle on trouve autant de bons, voire d’excellents, moments que de mauvais et d’insupportables. Efficace d’un côté, agaçante de l’autre, la première série de Jason George entre sentiments partagés, pour l’essai, mérite son coup d’œil. Puis comme elle a réussi à suffisamment piquer notre curiosité, on espère vraiment que pour la suite, le showrunner apprenne de ses erreurs, car il a ici une idée qui pourrait valoir de l’or.

Note : 09/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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